Faut-il avoir peur de l'eau du robinet ?

    Publié le 30 janvier 2017
    Robinet
    Robinet © Fotolia
    L'immense majorité des Français dispose d'une eau potable de qualité. L'enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir se veut rassurante même si quelques traces de polluants sont relevées sur le territoire, et pas forcément dans les villes les plus peuplées.
    La qualité de l'eau des Français est satisfaisante : "L'immense majorité des Français reçoit en permanence une eau conforme aux normes de potabilité sur l'ensemble des critères à respecter : 97 % de la population boit une eau du robinet conforme du point de vue des pesticides, plus de 97 % une eau sans aucune contamination bactériologique", annonce l'UFC-Que Choisir en publiant les résultats de son enquête menée entre 2014 et 2016. "C'est la bonne nouvelle que fournit la compilation des analyses", se réjouit l'association de défense des consommateurs.
    Cependant, quelques imperfections subsistent dans ce tableau idyllique. L'enquête révèle que "de nombreux ménages [sont] alimentés par une eau non conforme sur au moins un critère de qualité, essentiellement pour cause de pesticides ou de contamination bactériologique, mais pas seulement". L'UFC-Que Choisir précise que les citadins sont favorisés par rapport aux ruraux et aux montagnards, car les non-conformités sont concentrées sur des très petits réseaux de distribution, desservant 500 habitants ou moins, qui s'avèrent être moins bien entretenus. "La Lozère compte 13 des 15 villages où l'on risque le plus d'avoir des ennuis de santé en buvant de l'eau du robinet (dérangements intestinaux, gastro-entérite)", note l'association qui signale également des soucis dans des villages des Alpes, du massif central ou de la Drôme.

    Moins de nitrates, plus de pesticides

    L'étude note que le problème des nitrates est quasiment réglé (pour plus de 99 % des cas) et qu'il n'existe pas de risque bactériologique associé à l'agriculture intensive, mais qu'elle amène des problèmes de pesticides. Les incidents de ce type se concentreraient dans les zones de grandes cultures (maïs, maraîchage intensif, région viticole). "Au total, près de 2 millions d'habitants ont été régulièrement desservis par une eau trop chargée en pesticides", préviennent les auteurs. "
    D'autres non-conformités d'origines très diverses sont mises en évidence, mais elles touchent à chaque fois moins de 100.000 personnes sur l'ensemble du territoire
    ". Ils énumèrent le fluor, le sélénium, les bromates ou l'aluminium. Les chlorites, quant à elles, résultent d'un procédé de chloration mal contrôlé et ont touché 1,5 million de personnes à un moment ou un autre.
    "Certaines analyses révèlent la présence de plomb, de nickel ou de cuivre. Mais impossible d'évaluer l'ampleur du problème, car ce n'est pas la station de potabilisation qui est en cause, ni le réseau de distribution puisque les branchements publics en plomb ont été remplacés", annonce l'UFC. Elle explique que ces dépassements qui concernent quelques centaines de milliers de personnes proviennent des canalisations intérieures vétustes. Un problème rencontré dans de nombreuses villes (Nice, Toulon, Dijon, Avignon, Créteil, La Rochelle, Albi, Saint-Brieuc) qu'il est possible d'éviter en laissant couler l'eau une ou deux minutes le matin ou après une absence, afin de purger l'eau stagnante. "Au final, éviter le plomb au robinet dans son logement ancien reste quand même plus facile qu'échapper aux pesticides en zone d'agriculture intensive !", conclut l'association.
    Une usine de traitement des eaux du futur à Choisy-le-Roi :
    Anne Hidalgo a dévoilé un plan de modernisation de 33 M€ de l'unité de production d'eau potable de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) qui pourra filtrer, d'ici à 2020, les polluants que sont les résidus médicamenteux ou les pesticides. L'usine est gérée par la régie Eau de Paris, créée en 2010, et elle produit 130.000 m3 d'eau potable par jour pour approvisionner la capitale à partir de la Seine.
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