Confort d'été : mode d'emploi

    Publié le 12 juillet 2007 par Propos recueillis par Pauline Polgar
    michel carré Ademe
    michel carré Ademe © Michel Carré - DR
    Avec l'été se pose la question du rafraîchissement de son intérieur. Les canicules passées et à venir inquiètent. Sans oublier les préoccupations environnementales de plus en plus pressantes. Comment concilier tous ses paramètres ? Les réponses de Michel Carré, ingénieur à l'Ademe.
    Maison à part : Comment concilier les paramètres personnels et environnementaux pour accéder au confort thermique l'été ?
    Michel Carré : Il faut tout d'abord avoir toujours à l'esprit qu'une maison est faite pour s'abriter des conditions extérieures. D'un point de vue thermique et environnemental, la première chose dont il faut se préoccuper, c'est de réduire les besoins thermiques et ainsi consommer un minimum d'énergie pour le confort que l'on souhaite obtenir. En ce qui concerne la période estivale, cette démarche passe donc inévitablement par l'isolation de la toiture et la protection des baies vitrées sur les parois exposées au soleil. On consomme ainsi moins d'énergie et le système est optimisé et confortable.
    MAP : Comment limiter la chaleur dans son logement ?
    M.C. : Pour limiter la chaleur dans le logement, plusieurs moyens doivent être mis en œuvre. Pour arrêter les rayons du soleil, un simple voile intérieur ne suffit pas : il faut les stopper complètement avant qu'ils ne pénètrent dans le logement. On évite ainsi les tâches solaires sur le sol, sources de chaleur gratuites en hiver mais catastrophiques en été ! L'occultation, les pergolas, les volets... Tous les moyens sont bons. Dans la journée, lorsque la température s'élève, il faut fermer ses fenêtres pour éviter que la chaleur s'installe. Pour votre chambre, un conseil, évitez d'avoir un mur à l'Ouest, car en été, avec cette orientation en fin d'après midi, la température extérieure avoisine son maximum de la journée et les rayons du soleil se retrouvent perpendiculaires à la paroi.
    Enfin la nuit, ouvrez largement vos fenêtres, pour ventiler votre logement transversalement avec de l'air frais venant du nord, si possible. Le mouvement d'air créé pendant la nuit refroidira votre maison et vous profiterez ainsi de meilleures conditions pour la journée du lendemain. Avec des petits gestes de bon sens, on réduit déjà considérablement ses besoins.
    MAP : Mais si cela n'est pas suffisant ?
    M.C. : Si cela n'est pas suffisant pour vous, vous pouvez vous équiper. Il y a différents systèmes, mais là encore il faut bien choisir. Un ventilateur, pourquoi pas ? Mais celui qui envoie un jet dans la figure n'est pas très intéressant du point de vue du confort. Il vaut mieux investir dans un ventilateur au plafond. Visez celui avec de longues pâles profilées, il n'en sera que plus efficace. Ensuite, il existe des humidificateurs d'air : l'eau dans un ventilateur permet de refroidir l'air, intéressant pour les régions au climat sec, à hydrométrie faible.
    Si enfin vous envisagez de vous munir d'un appareil de climatisation, choisissez-le performant énergiquement, pour répondre aux questions environnementales. Les systèmes dits « Split » allient performance (regardez sa classe énergétique pour choisir sur l'étiquette) et un meilleur confort acoustique dans la mesure où le compresseur est placé à l'extérieur. Les systèmes « multi-split » réduisent la consommation d'énergie puisqu'un seul combiné compresseur-condenseur est placé à l'extérieur et il y a un évaporateur dans chaque pièce. En revanche, il y a plus de tuyauterie donc plus de fluide frigorigène néfaste à l'environnement... Ne vous précipitez pas pour acheter ! Equipez-vous toujours de manière adaptée à vos réels besoins.
    MAP : Peut-on concilier climatisation et environnement ?
    M.C. : Il y a deux impacts à l'environnement avec les appareils de ce type : la consommation électrique et le fluide frigorigène présent dans les appareils. C'est surtout sur ce dernier aspect que tout se joue, dans la mesure où le retour d'expérience montre qu'ils sont utilisés une quinzaine de jour par an. Le risque consiste à ce que ce gaz qui a un contenu en CO2 très important ne finisse dans l'atmosphère en fin de vie de l'appareil. Moins il y a de gaz, moins il y a d'effet de serre.
    Finalement le véritable besoin d'équipements se fait sentir en cas de canicule : quand la nuit n'apporte plus de l'air frais. Mais le problème se pose rarement. Concilier climatisation et environnement passe, je le répète, par une juste adéquation de ses besoins réels et de ses équipements.
    MAP : Le Gouvernement a pris des mesures pour l'utilisation de la climatisation qu'à partir de 26 °C...
    M.C. : Le gouvernement souhaite que les gens soient plus responsables de leurs besoins et, par la même, que la climatisation ne génère pas de nouveaux besoins énergétiques irrationnels. Par ailleurs, des bâtiments trop climatisés ne peuvent que provoquer des chocs thermiques néfastes à la santé des occupants lors de leurs sorties à l'extérieur.
    Il faut savoir que le ressenti du confort passe par le couple température-humidité de l'air. Si vous vous trouvez dans une ambiance à 26°C avec 50% d'humidité, vous allez vous sentir parfaitement bien. En revanche à 85 %, l'air étant plus saturé en humidité, l'élimination de la sudation en sera perturbée et cela peut vous paraître insupportable. La création d'un mouvement d'air suffit à faire disparaître cet inconfort.
    Michel Carré est ingénieur au département Bâtiment et Urbanisme où il s'occupe des aspects chauffage et confort d'été.
    Ademe : Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
    Plus d'information dans le guide «Confort d'été » de l'ADEME, en cliquant ici.
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