Crise du logement : un marché de la location à l'arrêt ?

    Publié le 31 janvier 2024 par S.H.
    Louer, location illustration
    Louer, location illustration © iStock
    IMMOBILIER. Inflation, plafonnement des loyers, interdiction de louer des logements classés G+, montée en puissance de la location saisonnière... Avec une pénurie de biens à louer qui s'aggrave, le marché de la location est à la peine, ce que confirme une étude menée par SeLoger publiée ce lundi 29 janvier. Maison à part revient sur les informations-clés.
    Alors que le marché de la transaction souffre de la hausse des taux d'intérêt depuis plusieurs mois, le marché de la location s'en trouve affecté, touché de plus par d'autres phénomènes tels que la pénurie de logement à louer. Ce que confirme l'étude SeLoger publiée ce 29 janvier.
    "En 2023, plus de 90% des annonces de biens à louer mis en ligne sur SeLoger concernent des appartements", indique Se Loger dans son communiqué. Les Français ont en effet tendance à privilégier l'achat pour les maisons. Or, les appartements à louer se raréfient en France. "Si le stock d'appartements à louer a légèrement commencé à diminuer en amont des premières hausses de taux d'intérêt de début 2022 (avec un recul de -9,1% d'appartements à louer entre janvier 2021 et janvier 2022), la pénurie s'est installée et aggravée ces deux dernières années avec fin 2023 une baisse de -36% en deux ans."

    Rester locataire quand on ne peut pas acheter

    Le durcissement des conditions de crédit qui impacte frontalement les projets d'achat des Français, se fait donc ressentir sur le volume de biens à louer. Contraints de renoncer à leur projet d'achat, de nombreux primo-accédants restent dans leurs locations, ce qui pèse sur le nombre de biens proposés à la location. Le recul de l'offre face à une demande grandissante entraîne mécaniquement une hausse des loyers. "Les loyers ont ainsi augmenté de +3,5% en France en 2023, marquant une accélération par rapport à 2022 avec une hausse enregistrée alors de +2,4% et +7% depuis début 2021."

    A Paris, le stock d'annonces d'appartements à louer s'est réduit de -74% sur trois ans

    Qu'en est-il dans la Capitale ? "Symbole de l'effet significatif de la remontée de taux sur la demande, les prix parisiens à l'achat ont pourtant chuté de -8% depuis deux ans (9 644€/m² au 1ᵉʳ janvier 2024). Mais Paris reste une ville très chère et cela se constate directement sur l'évolution des volumes d'appartements à louer" explique Barbara Castillo Rico, Directrice des études économiques de SeLoger. Ainsi, côté volume, le stock d'annonces d'appartements à louer s'amenuise considérablement avec une réduction de -74% sur trois ans. Cette baisse fulgurante pourrait aussi en partie résulter d'autres phénomènes spécifiques à la ville de Paris comme l'interdiction de relocation des logements G+ puisque le parc immobilier parisien compte 35% de passoires énergétiques ; mais aussi l'impact des Jeux Olympiques qui booste la location saisonnière ou l'encadrement des loyers.
    Pour ce qui est de l'évolution des loyers, malgré l'encadrement en vigueur depuis 2019, elle est de +4,6% en trois ans avec une accélération en 2023 (+3,3%). "Plus de 30€ par m² (30,8€/m²) : c'est un niveau de loyer jamais atteint sur ces cinq dernières années." Concrètement, cela représente une hausse de loyer, au 1er janvier 2023 versus le 1er janvier 2022, de 50€ par mois pour un appartement de 50m² à Paris (1540€ HC en loyer total au 1ᵉʳ janvier 2024). C'est le double de la hausse (+25€ par mois) pour le même type de bien en moyenne en France (800€ HC en loyer total au 1ᵉʳ janvier 2024).
    Crise du logement : un marché de la location à l'arrêt ?
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic