Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Publié le 14 octobre 2010 par P.P.
    La Ruche a inauguré ce mercredi sa rotonde restaurée. A l'origine Pavillon des vins de Gironde conçu par Gustave Eiffel, le bâtiment avait été racheté et réinstallé sur un terrain par le sculpteur Alfred Boucher pour devenir une des plus célèbres cités d'artistes à Paris, qui accueillit notamment Modogliani, Léger ou encore Chagall. Retour sur l'histoire de ce lieu atypique.
    Au 2, passage Dantzing à Paris ce mercredi, une ruche a connu l'effervescence. La Ruche. Un lieu mythique et mystérieux, sacré pour les artistes, propice "à la méditation et à la réalisation dans un climat de sécurité", comme l'a voulu son fondateur, le sculpteur Alfred Boucher (1850-1934). En ce 13 octobre, nombre d'officiels, d'artistes et de voisins ont en effet franchi sa grille imposante et habituellement fermée aux visiteurs de passage, pour inaugurer sa rotonde restaurée. La rénovation a duré près de six mois, avec des subventions de la région, de la ville ainsi que de l'aide de la Fondation du Patrimoine et de la Fondation Total. Une inauguration qui a été aussi l'occasion du dévoilement d'une plaque à l'entrée, en hommage à son fondateur Alfred Boucher.
    En 1900, à l'issue de l'Exposition universelle, Ce dernier acquiert aux enchères le Pavillon des vins de Gironde conçu par Gustave Eiffel et l'installe sur ce terrain de 5.000 m2. Aidé de son neveu, il en remonte la structure métallique qu'il surélève de deux étages et agrémente de briques, ainsi que de cariatides venues du Pavillon d'Indonésie. A l'intérieur, la forme alvéolée des ateliers qu'il destine aux artistes démunis donne à cette rotonde son nom : la Ruche. Elle sera un refuge pour les artistes, un lieu de création unique.
    La ruche
    La ruche © MAP
     Plusieurs fois menacée, la Ruche renaît
    Depuis plus de cent ans et malgré les turpitudes, le lieu a su préserver cette vocation initiale. Elle a vu ainsi passer entre ses murs et dans son magnifique jardin, nombre d'artistes devenus célèbres, comme Modigliani ou Marc Chagall. Refuge, elle le sera notamment à ses débuts pour des artistes venus d'Europe centrale et de l'Est : "On raconte que Soutine, narre le site internet, prévenu par un 'collègue' immigré dans cette cité d'artistes, arriva à la Gare de l'Est avec pour seule adresse 'la Ruche, Paris' griffonnée sur un bout de papier qu'il exhibait aux passants." Apollinaire, Max Jacob, Blaise Cendrars y ont été aussi très attachés.
    Après la deuxième guerre mondiale - où elle est lieu de résistance - elle menace de tomber en ruines. C'est l'arrivée de Paul Rebeyrolle et Francis Biras qui lui permet de retrouver son foisonnement initial. De même, à la fin des années 60, alors qu'elle est menacée une nouvelle fois par sa revente à un promoteur, un comité de défense mené par Marc Chagall la sauve, grâce aux artistes Simone Dat, Francis Biras et Elisabeth Dujarric, qui rassemblent des centaines de personnalités. Le don d'un couple de mécènes, les Seydoux, permet enfin de racheter les lieux. Dans les années 70, Francis Biras - toujours résident aujourd'hui - initie une nouvelle ère, avec l'accueil d'une génération d'artistes comme Ernest Pignon-Ernest et Francis Herth. La Ruche est reconnue d'utilité publique dans les années 80.
    La Ruche
    La Ruche © MAP
     Fonctionnement actuel
    La Ruche, qui a fêté son centenaire en 2003, est désormais gérée par la Fondation La Ruche-Seydoux. Son conseil d'administration est constitué d'un représentant du ministère de la Culture, un autre de la ville de Paris, d'un artiste extérieur à la Ruche, ainsi que de trois personnalités "civiles" au poste de président, secrétaire et trésorier. Son vice-président est un artiste de la Ruche. Les résidents sont représentés par deux membres élus. C'est ce bureau qui choisit les nouveaux entrants quand un atelier se libère.
    Ce lieu atypique et célèbre accueille encore aujourd'hui près d'une soixantaine d'ateliers. Et ce mercredi, une fois l'inauguration passée, la Ruche a retrouvé sa quiétude, laissant aux seuls artistes leur bourdonnement créatif.
    Découvrez un aperçu de la Ruche, en cliquant sur suivant.
    Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    La rotonde - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    La Ruche
    La Ruche © Mairie de Paris
    Ce pavillon conçu par Gustave Eiffel a été racheté aux enchères par Alfred Boucher pour devenir le bâtiment principal de la Ruche, une cité d'accueil d'artistes.
    La rotonde - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    A l'intérieur

    A l'intérieur - La Ruche
    A l'intérieur - La Ruche © Mairie de Paris
    A l'intérieur - ici restauré - une disposition en phalanstère, propice à créer pour Alfred Boucher, une communauté.
    A l'intérieur

    La Coupole - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    La Coupole - La Ruche
    La Coupole - La Ruche © Mairie de Paris
    Au sommet du bâtiment une coupole majestueuse.
    La Coupole - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    L'escalier en bois

    L'escalier en bois - La Ruche
    L'escalier en bois - La Ruche © MAP
    La rénovation a duré six mois.
    L'escalier en bois

    Le jardin - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Le jardin - La Ruche
    Le jardin - La Ruche © MAP
    Autour de la rotonde un immense jardin, propice à la création.
    Le jardin - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Alentours - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Alentours - La Ruche
    Alentours - La Ruche © MAP
    Plusieurs petits pavillons abritent également d'autres ateliers.
    Alentours - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Art - Art et architecture : la rotonde de la Ruche restaurée

    Art  - La Ruche
    Art - La Ruche © MAP
    Près d'une soixantaine d'ateliers fonctionnent encore.
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