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    Une maison trapèze... pour une trapéziste

    Publié le 21 septembre 2009 par Leslie Cottenceau-Mathurin
    Conçue à l'origine par Louis Paillard pour sa femme trapéziste, cette maison atypique calée dans une rangée d'immeubles contemporains, à Montreuil (93), révèle aussi la philosophie d'un défricheur toujours à la recherche de projets audacieux et innovants.
    Profondément marqué par la culture "underground" des années 80, Louis Paillard ne craint pas de prendre l'architecture à bras le corps pour la forcer à sortir des sentiers battus. Formé à l'école Boulle puis à l'école nationale de l'architecture La Villette, il a tour à tour monté une exposition dédiée aux projets des jeunes architectes qui n'étaient pas reçus aux concours puis, proposé par le biais de plusieurs actions, un nouveau regard sur la maison individuelle alors cantonnée aux lotissements, avant de fonder avec Jacques Ferrier et Philippe Gazeau, un laboratoire de recherche en Urbanisme : FGP(u). La devise de ce fonceur ? "No risk, no fun", une formule propre aux surfeurs qui accompagne désormais chacun de ses projets y compris lorsqu'il décide, il y a quatre ans, de construire sa propre maison en forme de trapèze, à Montreuil.

    Une lanterne magique

    Comment ne pas s'arrêter devant cette maison, sorte de montgolfière de plastique et véritable ovni, en déambulant rue du 18 juin, à Montreuil ? "Le toit, en forme de trapèze, est à base de polycarbonate alvéolaire en nid d'abeille", explique Louis Paillard. En choisissant ce matériau translucide couramment utilisé pour les gymnases, l'architecte a créé un espace propice à la pratique sportive. Il a également souhaité introduire un peu de magie de son enfance dans son quotidien : "Petit, je me rendais régulièrement au théâtre de la ville, à Paris, avec mes parents. Au retour, j'étais toujours fasciné par les monuments de verres illuminés qui longent le front de Seine. J'ai souhaité intégrer un peu de cette féerie dans mon habitation".
    Le socle de la maison est, quant à lui, recouvert de bois, un matériau qui se coordonne parfaitement avec la couleur dorée des panneaux en plastique. Mais ce choix a aussi été influencé par la mairie :"Les seules contraintes imposées par la ville concernaient l'esthétique de la façade et le plan d'occupation des sols. Notre maison devait s'aligner sur la rue, au même titre que les immeubles alentours. En revanche, la municipalité a autorisé une élévation maximale du bâtiment de, tenez-vous bien : quinze mètres de haut !"

    Le luxe, c'est l'espace

    Mais cette maison a d'abord été conçue pour répondre à un impératif de taille, à savoir servir de lieu d'habitation et de travail à la femme de Louis Paillard, qui exerce une activité de haut vol : "Mon épouse est trapéziste. Pour pouvoir exercer son métier, elle a besoin d'espace et d'une hauteur minimale de neuf à dix mètres de haut". Tout le projet du logement a donc été pensé pour réaliser l'un des plus petits chapiteaux du monde : "La hauteur moyenne des deux niveaux habitables situés au rez-de-chaussée et au premier étage a été limitée à deux fois 2,50 mètres". Deux escaliers indépendants ont également été créés pour permettre à l'acrobate d'accueillir ses collaborateurs, sans pour autant les faire passer dans la partie privée de la maison de ville.
    Le reste de l'habitat ne déroge pas à la règle de l'originalité : la superficie de plus de 250 mètres carrés est totalement exploitée car les pièces sont ouvertes les unes sur les autres : "Le luxe d'une maison n'est pas le 'bling-bling' qui la recouvre mais son espace à vivre", assure Louis Paillard. Pour éviter de le fractionner, aucune porte n'a été créée. L'intimité est préservée grâce à des parois coulissantes posées sur des rails et à des placards qui servent de pièges à son. Résultat : les pièces ne sont plus cantonnées à un rôle unique et définitif mais accueillent plusieurs fonctions, comme la salle de bain de vingt mètres carrés que Louis Paillard nomme sa "chambre d'eau" et qui sert aussi d'aire de jeu à sa plus jeune fille. Un sacré pied de nez à la conception souvent trop cloisonnée des maisons de particuliers !
    Pour avoir un aperçu de la maison de Louis Paillard, cliquez sur suivant.
    A noter qu'un livre sur le sujet intitulé "The Crimson 'Foxy Lady'
    Trapeze House" est à paraître en octobre prochain aux éditions Archibooks.

    Fiche technique :

    Maison individuelle et atelier trapèze
    Maître d'œuvre et d'ouvrage : Louis Paillard
    Surface : 270 m²
    Coût : 650.000 euros
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    Une maison trapèze... pour une trapéziste

    Une maison trapèze

    Une maison trapèze - Maison trapèze
    Une maison trapèze - Maison trapèze © Luc Boegly
    Architecte de profession, Louis Paillard a décidé de réaliser une maison trapèze pour sa femme trapéziste, en pleine ville.
    Une maison trapèze

    Vue de la rue

    Vue de la rue - Maison trapèze
    Vue de la rue - Maison trapèze © Luc Boegly
    Située rue du 18 juin, à Montreuil (Seine Saint Denis), la maison créé par Louis Paillard fait figure d'OVNI aux côtés des immeubles contemporains.
    Vue de la rue

    Une maison de ville

    Une maison de ville - Maison trapèze
    Une maison de ville - Maison trapèze © Luc Boegly
    La ville n'a pas posé beaucoup de restrictions. Elle a uniquement demandé qu'une partie de la façade soit recouverte de bois et que la maison s'avance sur la rue, dans l'alignement des immeubles alentours.
    Une maison de ville

    Vue du jardin

    Vue du jardin - Maison trapèze
    Vue du jardin - Maison trapèze © Luc Boegly
    Derrière la maison de ville compacte de 270 mètres carrés sur quinze mètres de haut s'avance un petit jardin de 60 mètres carrés.
    Vue du jardin

    Un toit en polycarbonate

    Un toit en polycarbonate - Maison trapèze
    Un toit en polycarbonate - Maison trapèze © Luc Boegly
    Le toit, en forme de trapèze, est à base de polycarbonate alvéolaire en nid d'abeille. Le socle de la maison est, quant à lui, recouvert de bois, un matériau qui se coordonne parfaitement avec la couleur dorée des panneaux en plastique.
    Un toit en polycarbonate

    Des courbes géométriques

    Des courbes géométriques - Maison trapèze
    Des courbes géométriques - Maison trapèze © Luc Boegly
    Outre le clin d'œil envers le métier de sa femme, la structure en trapèze a été étudiée pour embrasser la courbe de la balançoire et lui permettre d'évoluer sans heurts.
    Des courbes géométriques

    Des matériaux bruts

    Des matériaux bruts - Maison trapèze
    Des matériaux bruts - Maison trapèze © Luc Boegly
    Les plafonds, les escaliers et les sols sont en béton brut ; la structure en acier anti-rouille et les murs en parpaings enduit ciment.
    Des matériaux bruts

    La cuisine - Une maison trapèze... pour une trapéziste

    La cuisine - Maison trapèze
    La cuisine - Maison trapèze © Luc Boegly
    Pour éviter de fractionner le logement, aucune porte n'a été créée. L'intimité est préservée grâce à des parois coulissantes posées sur des rails et à des placards qui servent de pièges à son.
    La cuisine - Une maison trapèze... pour une trapéziste

    Une lanterne - Une maison trapèze... pour une trapéziste

    Une lanterne - Maison trapèze
    Une lanterne - Maison trapèze © Luc Boegly
    Petit, Louis Paillard était fasciné par les monuments de verres illuminés qui longent le front de Seine. Avec son toit translucide, il a finalement intégré un peu de cette féerie dans son habitation.
    Une lanterne - Une maison trapèze... pour une trapéziste
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