Dépolluantes, biosourcées, recyclées : choisir des peintures plus responsables

    Publié le 12 mars 2021 par Lucien Brenet
    Longtemps, le choix d'une peinture dépendait de la couleur et de la finition. Mais de plus en plus, les particuliers soucieux de l'environnement et de la qualité de l'air intérieur de leur logement, s'intéressent aux performances environnementales des produits qu'ils appliquent sur leurs murs. Petit tour d'horizon des formules disponibles !
    Bien choisir sa peinture dans l'esprit d'un particulier c'est : la bonne couleur, la bonne finition, et une qualité irréprochable pour une meilleure durabilité. Mais dans un contexte de crise environnementale, d'autres critères de choix s'imposent. Loin de n'être qu'un plus, la qualité environnementale du produit devient une condition. Et les fabricants l'ont bien compris : ils sont de plus en plus à proposer des formules vertes qui renferment de nombreux atouts. Faites votre choix !

    Choisir une peinture dépolluante pour un air intérieur plus sain


    Ce n'est pas un scoop, la qualité de l'air est souvent plus mauvaise en intérieur qu'en extérieur. La faute aux bougies, aux parfums d'intérieur, aux insecticides, à la fumée de tabac, aux colles ou encore... aux peintures. Tous rejettent des COV (composés organiques volatils), qui polluent l'air que l'on respire.

    Premier danger : le formaldéhyde, un habitué de nos environnements intérieurs classé comme cancérigène depuis 2005 par l'Organisation mondiale de la santé. Pour lutter contre cet ennemi invisible, certains fabricants de peinture ont mis au point des formulations qui, en plus de ne rejeter que très peu de COV, embarquent une action assainissante.

    Citons la marque toulousaine Colibri, qui propose pas moins de 194 teintes, et a reçu le prix Transformons la France dans la catégorie Ecologie, remis par le département de la Haute-Garonne. Et ce, grâce à sa formule qui ne rejette que 0.01 g/l de COV (contre 30 g/l pour les autres marques classées A+) et rend inoffensif le formaldéhyde. "Nous utilisons des nanocapteurs dans le film de peinture, qui ont la faculté de le capturer (jusqu'à 80% ndlr) et de le transformer en vapeur d'eau", indique le fondateur de la marque Cédric Laurent, qui, à l'origine, avait développé cette peinture pour repeindre la chambre de son enfant.

    Seul bémol : son prix. Comptez 24 euros du litre. "Nous sommes 15 à 20% plus cher par rapport à une peinture pétrochimique classique" reconnaît Cédric Laurent.

    Peinture dépolluante Envie, Leroy Merlin
    Peinture dépolluante Envie, Leroy Merlin © Leroy Merlin
     

    Choisir des peintures biosourcées


    En plus d'être dépolluantes, ces peintures assainissantes sont souvent biosourcées, au moins en partie. C'est le cas pour la gamme de peinture Erika créée par l'entreprise alsacienne LCTP. Ce produit élimine aussi le formaldéhyde, et "il contient des agents naturels de synthèse", explique Catherine Marck, Directrice générale de LCTP.

    "Toutes les matières premières qui rejetaient du COV, du bisphénol A, etc..., ont été substituées. C'est une peinture qui est totalement inerte et ne comporte aucun additif dangereux grâce à des mélanges de résines les moins impactant possible pour l'environnement" ajoute-t-elle.

    A noter que ces formules contiennent tout de même un peu de chimie, car "si l'on tend vers une orientation 100% bio, la peinture va perdre certaines de ses qualités. Or, nous voulons des produits irréprochables en tenue comme en application", indique Catherine Marck.

    Le discours est, en revanche, sensiblement différent chez Colibri. Leur formule est composée d'une résine d'origine végétale à 95%, d'eau et de pigments, elle ne contient aucun solvant ni métaux lourds. Sans pour autant nuire aux propriétés esthétiques et de tenue. "Nous voulions une peinture premium ! Elle confère une très bonne opacité, un temps de séchage de 30 minutes, et un litre peut couvrir jusqu'à 13 m2", assure Cédric Laurent.

    Choisir des peintures responsables et locales


    Pour un achat écoresponsable, le consommateur peut aussi s'intéresser aux circuits courts, largement mis en avant par les fabricants. LCTP notamment utilise des matières premières au plus proche de ses usines. "Sur les emballages par exemple, le carton, l'imprimeur, les transporteurs sont des alsaciens. La matière première elle, vient d'Europe", précise Catherine Marck.

    Citons aussi la marque bretonne Algo, qui produit une peinture composée de pigments naturels, d'eau et de résine végétale à base d'algues récoltées sur le littoral breton, à moins d'une heure de leur usine. "Les peintures sont ensuite conditionnées et expédiées depuis un centre d'aide par le travail se situant à proximité du site de production" indique la marque. Toutefois, cette proximité a un prix, encore une fois. Pour Algo, comptez environ 30 euros le litre... tout de même.

    Les géants du secteur, comme Zolpan, développent aussi leurs gammes biosourcées. "Nous allons sortir en mai prochain une technologie qui contiendra des résines alkydes d'origine végétale. Les végétaux utilisés proviendront d'Europe, et principalement de France. En revanche, la peinture ne sera pas dépolluante", indique Clara Garate, Chef de produits peintures intérieures chez Zolpan.

    Des peintures fabriquées à base d'algues
    Des peintures fabriquées à base d'algues © Algo
     

    Choisir des peintures recyclées


    Comment parler responsable sans parler recyclage ? D'abord, un chiffre : chaque année ce ne sont pas moins de 28 millions de litres de peinture qui sont incinérés en France. Pourtant, ces déchets peuvent servir !

    Le particulier peut regarder du côté de Circouleur, fabricant français de peintures recyclées, et 4 Murs. Les deux comparses se sont associés et proposent une gamme de 14 teintes qui repose sur "une peinture constituée à plus de 70% de matière revalorisée (...). Résultat : un bilan carbone réduit de 80% par rapport à une peinture classique" assurent les deux enseignes. Mais une fois encore, comptez environ 30 euros du litre.

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