Immobilier ancien : baisse des prix, taux attractifs mais attentisme

    Publié le 9 juillet 2013 par C. Chahi Bechkri
    immeubles parisiens
    immeubles parisiens © Kiko - MAP
    D'après les derniers chiffres communiqués par la Fnaim, la baisse des prix constatée au premier trimestre 2013 se poursuit mais elle est de moindre ampleur. Une conjoncture favorable qui n'incite cependant pas les Français à acheter, au grand désespoir des professionnels du secteur...
    L'union fait la force. Tel aurait pu être le sous-titre de la conférence de presse donnée ce mardi 9 juillet par la Fnaim (Fédération Nationale de l'Immobilier), le réseau d'agences immobilières Orpi et celui de courtiers en crédit immobilier, Cafpi.
    Au lieu de faire leurs annonces chacun dans leur coin, les trois poids lourds de l'immobilier ont en effet décidé, une fois n'est pas coutume, de s'unir pour parler d'une même voix afin de donner les dernières tendances du marché de l'immobilier ancien. Peut-être une manière de faire bloc contre les mesures engagées par le gouvernement, en particulier le projet de loi Duflot, contre lequel la Fédération s'était insurgée, l'accusant de jeter le discrédit sur nos entreprises et sur toute une profession... Une position que n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler Jean-François Buet, président de la Fnaim, à l'issue de la réunion.

    -3,6% sur la France entière

    Concernant les tendances 2013, la Fédération fait état, pour le premier trimestre d'une baisse des prix de 2,6 % et de 0,7% pour le deuxième trimestre sur la France entière. Des chiffres qui, ramenés sur douze mois, témoignent d'un mouvement prononcé à la baisse puisque les prix ont chuté de 3,6% tous biens confondus alors qu'en 2012, ils étaient restés à peu près stables avec un taux à + 0,8%. Une baisse confirmée par le réseau Orpi qui, de son côté, a également constaté une baisse globale des prix dans son réseau de -2,5% en un an.
    Et comme à chaque fois, d'importantes disparités régionales ont été constatées. La Fnaim révèle ainsi un taux à -7,7% en Basse-Normandie, de - 7,3% en Picardie et - 5,9% en PACA. Même chose en Bretagne et dans le Languedoc Roussillon où les prix des maisons chutent de 7,6% et ceux des appartements de 10,1%.
    Dans le même temps, Cafpi relève un taux de crédit de 2,95% sur 20 ans, un record historique depuis janvier 2008. "Nous sommes à un seuil, c'est une certitude, a commenté Philippe Taboret, directeur général adjoint du réseau de courtiers. Et d'ajouter : "si une nouvelle baisse paraît peu probable, en revanche, on peut s'attendre à quelques rebonds à la hausse dans les mois qui viennent".

    Les acheteurs toujours dans une position attentiste

    Entre des prix à la baisse et des taux de crédit particulièrement attractifs, la conjoncture s'avère donc particulièrement favorable pour les acheteurs. Seulement voilà : même s'ils ont conscience que la situation est propice, ils restent dans une position attentiste. D'ailleurs, le volume de transactions s'en ressent. En s'appuyant sur les chiffres des notaires, les professionnels de l'immobilier tablent sur 635.000 transactions en 2013 contre 707.000 en 2012, soit 72.000 en moins.
    Fin du PTZ dans l'ancien, suppression de la loi Scellier, changement du régime des plus-values, ... Autant de raisons qui, selon les professionnels, peuvent expliquer la position frileuse des acheteurs. Leur redonner confiance, telle va donc être leur priorité dans les mois à venir. Orpi n'a d'ailleurs pas attendu pour commencer à le faire.
    Le réseau a lancé en janvier 2013 une vaste opération "Revisitons les prix", destinée à réévaluer les prix des biens proposés dans ses 1.250 agences. Grâce à elle, en moyenne près de 4 ventes se seraient ainsi débloquées dans les 4 semaines qui ont suivi la révision. "Nous avons pu mettre en évidence des écarts significatifs entre les prix de vente rêvés des vendeurs et le prix réel, plus en phase avec le pouvoir d'achat des ménages", se félicite Bernard Cadeau, président d'Orpi. "Même si cela n'est pas évident, il faut revenir à la raison pour nuancer les prix de vente qui n'étaient plus en phase avec la réalité", conclut-il.
    Par ailleurs, les professionnels continuent à plaider pour le rétablissement d'un dispositif - type PTZ - qui facilite l'accession à la propriété des primo-accédants. Un appel qui reste, pour l'heure, sans réponse ou en tout cas, sans réponse qui les satisfait...
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