Immobilier : à Paris, les loyers aussi sont en baisse

    Publié le 20 avril 2022 par Basile Delacorne
    Illustration immeuble appartement parisien
    Illustration immeuble appartement parisien © iStock
    Il n'y a pas que les prix des logements à la vente qui stagnent ou baissent dans la capitale. Les loyers affichent eux aussi des montants légèrement moins élevés.
    Les loyers ont tendance à stagner ou baisser en Ile-de-France, révèle une étude menée par le service de location entre particuliers Locservice.fr. En outre, la tension locative "reste à des niveaux relativement faibles", même si Paris "montre quelques signes de reprise".
    La capitale compte près de 62% de locataires, d'après l'Insee. Selon l'étude Locservice.fr, le loyer moyen charges comprises pour se loger à Paris est de 1.051 euros pour 28,8 m², soit un ratio de 36,5 €/m². Ce dernier est en léger recul actuellement puisque l'entreprise constatait 36,8 €/m² lors de sa dernière étude, en septembre 2021, soit une baisse de 0,8%.

    L'écart avec le reste du pays se réduit

    Au niveau de la région parisienne dans son ensemble, ces chiffres tombent à 937 € et 26,1 €/m² (-1,28% par rapport à septembre 2021). La petite couronne se situe à 25,68 €/m² (+0,27%) et la grande couronne à 19,43 €/m² en moyenne (+0,41%). A titre de comparaison, la province dans son ensemble a vu ses loyers au mètre carré augmenter de 2% sur la même période.
    Sans surprise, l'écart de prix avec le reste de la France reste considérable : les loyers au m² sont 167% plus chers dans la capitale qu'en province (13,67 €/m²). Notons cependant que cet écart a tendance à se réduire : avant la crise sanitaire, fin 2019, c'était un différentiel de pratiquement 200% qui était constaté.
    A l'échelle de la capitale, le 8ème arrondissement reste le plus cher au mètre carré (45,37 €/m²), suivi par le 6ème (44,16 €/m²) ; à l'inverse, le 19ème et le 20ème sont toujours les moins chers.
    Petite typologie ou colocation ?
    Le marché locatif parisien favorise largement les appartements d'une pièce (studios et T1), qui représentent 57% des locations réalisées sur les douze derniers mois, du fait d'un taux de rotation plus important des locataires par rapport aux plus grandes surfaces. Les studios bénéficient notamment de la demande des étudiants qui sont un peu plus de 365.000 à habiter dans Paris intra-muros. Quant aux appartements T2, ils affichent également une part importante des locations avec 29%.
    En alternative à la location classique, la colocation reste un moyen particulièrement économique pour se loger : il faut compter en moyenne 505 € par mois pour une chambre en colocation en grande couronne, 569 € en petite couronne et 691 € à Paris, ce qui revient moins cher qu'un studio tout en offrant généralement un meilleur confort de vie grâce aux espaces communs plus vastes.

    Augmentation des recherches ciblant exclusivement Paris

    Les données récoltées par LocService.fr permettent également d'établir la répartition de la demande locative selon les départements franciliens. Ainsi, sur l'ensemble des personnes recherchant un logement en Ile-de-France, 29% ciblent précisément Paris. A noter qu'en septembre dernier, ce chiffre était de 26%, ce qui tend à montrer un regain d'intérêt pour la capitale. La demande se répartit ensuite de manière relativement homogène entre les autres départements, avec les Hauts-de-Seine en tête (13% de la demande). Les Yvelines sont le département le moins souvent demandé.
    Au niveau des arrondissements parisiens, le 15ème reste le plus demandé de la capitale (10,86% des recherches à Paris), alors que les appartements centraux ainsi que le 7ème et le 8ème sont les moins fréquemment ciblés en raison, sans doute, de leurs prix élevés et de la faiblesse de leur offre à l'année. On remarque une nette augmentation de l'attractivité du 17ème arrondissement, qui passe de 7,3% des recherches fin 2019, à 9,5% aujourd'hui.
    La tension locative diminue dans l'ensemble des villes de la région
    Sur les douze derniers mois, LocService.fr a établi le classement des dix villes franciliennes les plus tendues, c'est-à-dire celles qui recensent le plus de demandes pour une offre de location sur le site. Ainsi Massy, Nanterre et Meaux affichent la tension locative la plus élevée. Il faut cependant noter qu'il n'y a qu'une faible différence d'une ville à l'autre, démontrant là encore une répartition assez homogène de l'offre et de la demande sur la région.
    Paris, qui avait disparu de ce classement l'année dernière suite aux bouleversements causés par la pandémie, revient en huitième position avec une légère augmentation de sa tension (1,91 contre 1,6 en 2021). Mais plus généralement, l'ensemble des villes continuent de voir leur tension diminuer, ce qui ne pourra qu'avoir un effet régulateur sur les loyers. Richard Horbette, fondateur de LocService.fr, en déduit que "le marché montre quelques signes de reprise avec notamment le retour des étudiants en présentiel, bien que les chamboulements consécutifs à la crise sanitaire continuent de se faire sentir".
    Le profil des locataires en recherche d'un logement en Ile-de-France
    32% des locataires en recherche sont des couples, qui disposent d'un budget moyen de 1.037 € charges comprises pour se loger, alors que les femmes seules représentent 39% des personnes en recherche. Elles ont un budget de 817 €. Les hommes seuls (29%) disposent d'un budget moyen de 813 €. Plus globalement, le budget moyen des locataires s'établit à 867 €, soit 70 € de moins que le loyer moyen, ce qui traduit toujours certaines difficultés d'accès des candidats aux offres de locations.
    27% des candidats locataires qui ciblent la région parisienne sont des étudiants (23% en 2021), contre 44% pour ceux qui ciblent spécifiquement Paris. A noter, la forte pénétration du dispositif Visale parmi les cautions des candidats locataires en Ile-de-France : 16% déclarent y avoir recours contre 8% en moyenne provinciale, ce qui démontre là encore le besoin supérieur d'aides pour accéder au logement en raison des prix élevés.
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