Installer des panneaux photovoltaïques : tout ce qu'il faut savoir

    Mis à jour le 20 juin 2023
    Date de publication et auteurs
    Publié le 27 mars 2023 par Lucien Brenet
    Vous souhaitez passer à l'énergie solaire et faire poser des panneaux photovoltaïques sur le toit de votre maison ? Installation, usages, économies, budget à prévoir... Avant de vous lancer, voici ce qu'il faut avoir à l'esprit.
    Gratuite, propre et abondante, l'énergie solaire présente de nombreux avantages. Autant pour votre portefeuille que pour l'environnement. De l'avis de David Gréau, Délégué Général d'Enerplan, le syndicat de l'Energie Solaire Renouvelable, il ne fait aucun doute qu'une installation photovoltaïque sur un logement individuel est profitable pour un particulier, d'abord pour des raisons financières.

    "L'investissement de départ est élevé oui, mais le particulier n'achètera plus qu'une partie de sa consommation à son fournisseur d'énergie. L'investissement de départ sera amorti, et c'est autant de dépenses en moins sur la facture". Un argument de poids dans un contexte de flambée du coût des énergies.

    Au-delà des seules considérations financières, les panneaux photovoltaïques revêtent aussi un intérêt écologique. Il s'agit d'une énergie locale et renouvelable, qui contribue à réduire son impact individuel et à décarboner le mixe énergétique français (c'est-à-dire les différentes sources d'énergies).

    A noter toutefois que le panneau solaire en lui-même a nécessité ce qu'on appelle des énergies grises (carbonées) pour être produit, que ce soit au moment de l'extraction des terres rares indispensables à son fonctionnement, au moment de sa fabrication, de son transport, de sa pose ou encore, plus tard, de son recyclage.



    Les panneaux photovoltaïques : pour quels usages ?



    Lumière, chauffage, mobilité électrique... Le principe est simple : le photovoltaïque produit de l'électricité qui va là où il y a des besoins de consommation. Les usages ne sont pas restreints. Le premier pilotage simple à programmer consiste à changer la consigne de son chauffe-eau par exemple, et de la régler en fonction des heures les plus ensoleillées plutôt qu'en heures creuses.

    L'énergie peut aussi servir... à recharger son véhicule électrique. A partir de 2035, seuls les véhicules qui n'émettent pas de CO2 pourront être mis en circulation en Europe. Il y a donc fort à parier que les voitures électriques se multiplient rapidement et que le besoin en électricité explose. "On peut tout à fait imaginer que la station-service d'une voiture soit désormais sur le toit d'une maison", suggère David Gréau.


    Autoconsommation ou revente de l'électricité ?



    Alors que la norme a longtemps été à la réinjection de l'énergie produite dans le réseau, désormais 95% des installations photovoltaïques mises en œuvre sur des maisons individuelles sont dédiées à l'autoconsommation. En d'autres termes, l'énergie produite permet de couvrir les besoins de son habitation, au moins en partie. Le surplus qui n'est pas consommé, lui, peut toujours être revendu et réinjecté dans le réseau.

    "Le taux d'autoconsommation va dépendre de nombreux facteurs. Ce sont d'abord les besoins en électricité de la maison (est-elle économe en énergie ou non ndlr), le nombre d'occupant dans le logement, la consommation des équipements...", détaille David Gréau.

    En moyenne, la part d'autoconsommation peut atteindre jusqu'à 30%. Pourquoi pas plus ? Car le pic d'ensoleillement, donc de production intervient généralement en milieu de journée. Soit lorsque les besoins en électricité sont moindres et que les occupants sont absents.

    Ce qui n'est pas consommé, pourra toujours être revendu, car l'État a instauré un système d'obligation d'achat solaire qui autorise la revente de l'électricité photovoltaïque par des particuliers et ce, à un tarif garanti. "Pour une installation photovoltaïque de 3 kWc, le producteur perçoit 17,89 centimes d'euro/kWh s'il vend la totalité de sa production, ou 10 centimes d'euros/kWh s'il vend uniquement le surplus", précise le ministère de l'économie sur une page dédiée.

    Lorsque l'énergie produite était en grande majorité réinjectée, la logique voulait que soit installé un maximum de panneaux pour vendre plus. "Désormais, un installateur va étudier les courbes de consommation, donc les factures, calculer la surface disponible sur le toit, vérifier l'exposition afin de dimensionner l'installation", explique David Gréau.


    Quels sont les inconvénients des panneaux photovoltaïques ?



    Sans grande surprise, le coût à l'installation est encore très élevé. A ce jour, peu d'aides sont disponibles pour les particuliers (voir le paragraphe suivant). La fourchette de prix de panneaux solaires photovoltaïque est comprise entre 9.000€ et 12.000€ (source Engie) pour une puissance de 3 kilowatt-crête (kWc). Coût qui variera en fonction des critères évoqués plus haut.

    "Le coût moyen d'une installation de 3 kilowatts-crête (kWc) gravite autour des 10.000€. Mais pour un ménage moyen, entre l'autoconsommation et la vente de surplus, le gain est de 460€ par an aux tarifs actuels de fourniture d'électricité (sur toute la durée de vie de l'installation, soit 25 ans en moyenne ndlr)" indique David Gréau.

    D'autant que, selon l'expert, il ne faut pas négliger la valeur verte de ces installations. "Avec la prise en compte du Diagnostic de performance énergétique (DPE) et des économies sur le long terme qu'il engendre sur la facture d'électricité, le photovoltaïque donne de la valeur à un bien".


    Quelles aides pour installer des panneaux photovoltaïques ?



    Si globalement, l'investissement est important, deux dispositifs d'aides permettent d'amortir un peu la dépense. C'est d'abord une prime à l'autoconsommation pour le photovoltaïque, dont le montant variera en fonction de la puissance de l'installation.

    Le barème pour le premier trimestre de 2023 est le suivant :

    Puissance de l'installation    Montant de la prime
    ≤ 3 kWc 500 € / kWc
    ≤ 9 kWc 370 € / kWc
    ≤ 36 kWc 210 € / kWc
    ≤ 100 kWc 110 € / kWc
    ≤ 500 kWc non éligible


    Le solaire thermique, généralement utilisé pour l'eau chaude sanitaire, est quant à lui éligible à MaPrime Rénov', sous conditions de ressources. Une exception qui s'explique par le fait que, contrairement à de l'électricité, on ne peut pas revendre la chaleur.

     
    A noter que pour toucher des aides, l'installation doit être faite par un professionnels labellisé RGE (Reconnu Garant de l'environnement).


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