Bien choisir son chauffe-eau : prix, modèle, énergie...

Sans surprise, le chauffe-eau est un équipement primordial pour un logement ! Équipement qu'il convient de sélectionner avec beaucoup de rigueur. "En moyenne un chauffe-eau dure 10 ans, il est donc impératif de choisir un bon produit qui va durer plusieurs années" confirme Martial Ollier, chef de produit plomberie chez Castorama.

La plus grosse erreur serait de se focaliser sur le seul prix en omettant de prendre en considération les autres critères qui, vous allez le voir, sont nombreux ! 

Estimer ses besoins en eau chaude

Dans un premier temps, il est impératif d'estimer correctement ses besoins en eau chaude. La taille de l'appareil est un critère important selon l'espace dont vous disposez, mais il influe surtout sur la consommation d'énergie. "Prendre un appareil trop grand pourrait vous faire consommer plus d'énergie qu'il n'en faut, alors qu'un appareil trop petit ne comblera pas vos besoins en eau chaude" insiste Martial Ollier.
 
Fanny Massonie, chef de produit eau chaude sanitaire chez Sauter, ajoute de son côté que "le besoin en eau chaude va dépendre de deux éléments : la surface du logement et le nombre de personnes y habitant".  Logiquement, un chauffe-eau dimensionné pour deux personnes ne sera pas suffisant pour équiper convenablement une bâtisse de 200m2 habitée par toute une famille. "Il y aurait trop souvent des tensions avec l'eau chaude disponible" assure-t-elle, forçant celui qui passe derrière vous à prendre une douche froide... littéralement.
 
Mieux vaut donc avoir une idée précise de la quantité moyenne d'eau consommée chaque jour dans votre foyer. Pour vous y aider, voici un petit tableau :

 










Bien sûr, "si le choix du produit dépend en majeur partie du nombre de personne dans le foyer, il faut également prendre en compte l'équipement de la maison" ajoute Martial Ollier.
 
Par exemple, la présence d'un lave-linge et d'un lave-vaisselle n'aura pas d'impact puisqu'ils utilisent de l'eau froide qu'ils se chargent ensuite de chauffer. En revanche, la présence d'une baignoire, par exemple, n'est pas à négliger au moment de sélectionner son produit. "Une douche a une consommation d'eau d'environ 30-60 litres alors que la baignoire peut atteindre 150 litres" précise Martial Ollier.
 
Passés la prise en compte de ces grands critères, l'heure est au choix de son chauffe-eau. Et du choix, il y en a !

Chauffe-eau à accumulation ou instantané ?

• Le chauffe-eau à accumulation. Vous le connaissez forcément, "il s'agit des chauffe-eaux ronds, qui sont les plus courants sur le marché. Ils fonctionnent de telle manière qu'ils chauffent la nuit en heure creuse, et restituent l'eau chauffée dans la journée". On les appelle également cumulus. Ils comportent généralement un ballon d'eau chaude dont la partie haute conserve l'eau chauffée grâce à la résistance, et la partie basse l'eau froide. La température est contrôlée grâce à un thermostat.

 A noter qu'il existe sur le marché de petits chauffe-eau à accumulation de 10 à 30 litres. Ils font office de point relais dans les grands appartements et maisons, au cas où le chauffe-eau principal se trouverait trop loin du point de puisage. L'eau chaude arrive ainsi plus rapidement et permet d'éviter le gâchis d'eau froide en attendant la bonne température !

Et le coût ? Celui-ci va beaucoup dépendre de l'énergie, mais aussi des technologies de protection utilisées. En fonction des systèmes utilisés, (protection des résistances et de la cuve contre la corrosion etc.), le prix peut varier de de 200 € TTC, jusqu'à 600 € TCC, pour un modèle de 200 litres (la capacité la plus répandue).
 

• Le chauffe-eau instantané. Il fonctionne à la demande et ne conserve pas d'eau chaude. Ici, oubliez le ballon, il s'agit en fait d'une résistance placée au niveau du point de puisage qui vient chauffer l'eau instantanément. "Très énergivore, nous ne le conseillons pas !" explique Fanny Massonie. D'autant que "la durée de vie des résistances est généralement très courte et l'eau, souvent trop chauffée, peut occasionner de vrais risques de brûlure" prévient-elle. 

 Le chauffe-eau instantané possède cependant un gros avantage sur son homologue à accumulation : sa taille ! Ne possédant pas de cuve, il est discret, ne mange pas d'espace, et peut être installé partout.  
 Les prix, très variables, oscillent entre 30 € pour les moins performants, à plus de 500 € !
 

• Le chauffe-eau à intégration. Plus récent, ce produit se démarque par sa compacité et convient parfaitement aux petits logements. Il peut fournir de l'eau chaude pour trois personnes et dépasse rarement les 80 litres. Il va fonctionner tout au long de la journée, en fonction des soutirages et va ainsi garantir un confort permanent en eau chaude.

 Plus récent et performant, ce produit embarque aussi une protection maximale contre la corrosion. Et forcément, le prix s'en ressent : comptez entre 350 et 500 €.
 

Le chauffe-eau électrique : avantages et inconvénients

Les modes de fonctionnement ne sont pas les seuls critères sur lesquels s'attarder. L'énergie choisie peut en effet avoir un fort impact sur votre budget. D'autant plus dans un contexte d'explosion du coût des énergies.

Le chauffe-eau électrique est le leader incontesté, puisqu'il n'équipe pas moins de 13 millions de foyers en France. Il peut fonctionner en accumulation ou en instantané, et est l'une des solutions les plus économiques et simples d'utilisation.

Points forts :

• Moins cher que tous les autres types de chauffe-eau
• Peut être installé dans toutes les pièces de votre maison

 
Points faibles :

• Plus sensible au tartre et au calcaire
• Durée de vie plus courte

Prix :

• Entre 30 € et 500 € pour un chauffe-eau instantané
• Entre 150 € et 560 € pour un chauffe-eau à accumulation avec une capacité de 200 L

Chauffe-eau à gaz : avantages et inconvénients

Le chauffe-eau au gaz de ville produit de l'eau chaude en utilisant du butane ou du propane et, alors que le chauffe-eau électrique chauffe son eau grâce à une résistance, celui-ci la chauffe avec un brûleur. Il existe des modèles en instantané et à accumulation.

Points forts :

• Moins énergivore que l'électrique
• Mieux adapté aux grandes familles

 
Points faibles :

• Plus cher à l'achat que l'électrique
• Utilise une énergie fossile, donc polluante
• En instantané, l'appareil doit être installé dans une pièce bénéficiant d'une aération naturelle et surtout pas dans une chambre, pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone

Prix :

• Entre 250 et 1.000 € pour un chauffe-eau instantané
• Entre 650 et 1.090 € pour un chauffe-eau à accumulation

Le chauffe-eau solaire : avantage et inconvénients 

Cette technologie reste pour l'heure, relativement anecdotique. Écologique, l'appareil permet cependant un retour sur investissement intéressant, mais prudence, car l'investissement de départ lui, est conséquent !

Points forts :

• Écologique
• Performant
• Rentabilité financière sur la durée

 
Points faibles :

• Plus cher à l'achat
• Nécessite de pouvoir installer des panneaux solaires thermiques
• Préférable d'habiter dans une région ensoleillée

 Prix : entre 5.000 € et 7.000 €.

Qu'est-ce qu'un chauffe-eau thermodynamique ?

C'est le petit nouveau. Le chauffe-eau thermodynamique est équipé d'une pompe à chaleur qui capte les calories de l'air pour réchauffer l'eau du ballon. Toutefois, ce système ne suffit pas toujours à chauffer l'intégralité de l'eau nécessaire à toute la famille. Il peut donc nécessiter l'appui d'une seconde énergie si besoin.

"Le chauffe-eau thermodynamique est une solution économique et écologique qui peut transformer l'air ambiant, grâce à une pompe à chaleur en gaz qui va ensuite réchauffer l'eau" explique Martial Ollier. "Ce procédé peut vous permettre d'économiser en moyenne 250 € par an, et d'amortir l'achat au bout de 3-4 ans" poursuit-il. 
 
"Il permet de réaliser une économie de 70% de consommation d'énergie" assure de son côté Fanny Massonie. Avec de telle performance, il est logique que l'Etat, dans le cadre de sa Stratégie national bas carbone, soutienne ce type d'équipement. Sous conditions d'être installé par un professionnels RGE (Reconnu Garant de l'environnement), ce produit est éligible aux aides MaPrimeRénov' et aux CEE notamment.
 
Points forts

• Économe en énergie
• Éligible à MaPrimeRénov' et aux CEE (les deux étant cumulables)

 
Points faibles

• Puissance qui peut s'avérer insuffisante
• Plus cher à l'achat

 
Prix : environ 1.000 € pour un équipement de 250 litres

Résistance blindée ou résistance stéatite ?

La résistance du chauffe-eau est une pièce essentielle, puisque c'est elle qui va chauffer l'eau.

La résistance blindée est directement en contact avec l'eau à l'intérieur de la cuve. Si elle est équipée d'une anode en magnésium afin de limiter la corrosion, la résistance est en contact avec le calcaire. "Si ce type de chauffe-eau a un plus faible coût, il est préférable de le choisir uniquement si vous habitez dans une région peu calcaire ou si vous avez un adoucisseur d'eau" recommande Martial Ollier.

"Pour le chauffe-eau à résistance stéatite, la présence de calcaire est moins un problème, car la résistance n'est pas en contact direct avec l'eau" explique le spécialiste. En effet, celle-ci est ici situé à l'intérieur d'un étui en acier émaillé et la protège donc du tartre.

Cet appareil est par conséquence plus cher que le précédent, mais consomme toutefois moins d'énergie.
 

Quelle forme pour mon chauffe-eau ?

Peu importe le nombre de mètres carrés d'une maison ou d'un appartement, un chauffe-eau prend beaucoup de place et peut se révéler encombrant. Aujourd'hui, de la villa au petit studio, il existe différentes tailles et formes de chauffe-eau, qui permettent de s'adapter à toutes les configurations.

Les caractéristiques physiques d'un chauffe-eau reposent sur 3 éléments :

• La taille : de 10 à 300 litres ;
• La pose : sur un socle, vertical, horizontal ou fixé au mur ;
• La forme : en cuve ou en parallélépipède.

"Pour un chauffe-eau de 200 litres ou plus, il est obligatoire qu'il soit sur un support" rappelle Martial Ollier.

Où installer son chauffe-eau ?

Le chauffe-eau peut être installé dans divers endroits de la maison, et son emplacement doit être choisi en fonction de la place disponible. "Cependant, il est important de savoir que le lieu choisi aura un impact sur la consommation énergétique" souligne Martial Ollier.

Effectivement, "afin d'éviter tout gaspillage énergétique, il est préférable d'installer l'appareil à proximité des pièces de la maison où le besoin d'eau chaude est le plus important, comme la cuisine ou la salle de bains" recommande-t-il. De fait, il ne faut pas l'installer trop loin du point de puisage pour éviter les déperditions d'eau chaude dans les tuyaux.
 
Il doit également être à l'abri du gel (+5°C) et une pièce chauffée, à l'exception du chauffe-eau thermodynamique, pour la bonne raison que "la pompe à chaleur va récupérer les calories de l'air en captant l'air ambiant, pour finalement rejeter de l'air un peu plus froid et donc occasionner de l'inconfort" avance Fanny Massonies. Pour ce produit, privilégiez donc une mise en œuvre dans une cave ou une buanderie.


Pour ceux qui ont la chance d'avoir une cave ou un grenier, la taille et la forme de l'appareil ne posera pas trop de soucis. Pour les moins chanceux, vous pouvez toujours coffrer l'appareil, ou installer des rideaux pour le camoufler. Mais quelle que soit la solution choisie, la ventilation est de mise !

Si vous souhaitez l'installer dans votre salle de bains, il faut respecter la norme NF C15-100. Celle-ci indique que la pièce est divisée en 4 parties (zone 0, 1, 2 et 3), et chacune revêt des caractéristiques particulières quant à la pose d'un chauffe-eau :

• La zone 0 ne peut recevoir aucun chauffe-eau ;
• La zone 1 ne peut accueillir qu'un chauffe-eau horizontal et doit être monté le plus haut possible ;
• La zone 2 est réservée à un chauffe-eau électrique vertical (stable ou mural) ;
• La zone 3 peut recevoir tout type de chauffe-eau électrique.

 Dans une salle de bain, quoi qu'il arrive, "le chauffe-eau ne doit pas être à moins de 60 cm de la douche ou de la baignoire, pour éviter tout risque lié à l'eau et l'électricité" conclut Fanny Massonie.