L'empreinte carbone des Français peut être réduite

    Publié le 1 décembre 2014
    maison écolo
    maison écolo © MAP
    Selon une étude de l'Ademe, d'ici à 2030, l'empreinte carbone des Français pourrait être réduite de 17 % par rapport à son niveau de 2007... à condition que le pays s'engage dans une transition écologique ambitieuse impliquant de profonds changements dans l'économie et les modes de vie. Le bâtiment jouera un rôle primordial.
    La consommation des Français peut être substantiellement allégée, afin de réduire l'impact environnemental. Le bâtiment et les transports seront les deux principaux secteurs concernés par cette évolution vertueuse. Telles sont les conclusions de l'étude "Alléger l'empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030", menée par l'Ademe dans le cadre de son travail prospectif, engagé en 2012, autour de différents scénarios énergétiques. Mais pour parvenir à ce changement, avec une baisse anticipée de -17 % par rapport au niveau de 2007, il faudra que le pays s'engage dans "une transition écologique ambitieuse" avec "des changements profonds" dans les modes de vie.
    Le bâtiment, premier concerné, pourrait parvenir à réduire de plus de 35 % son empreinte, en améliorant le confort et l'efficacité thermique des logements, et en réduisant la part des maisons individuelles dans les constructions neuves pour les remplacer par du petit collectif (voir encadré). L'Ademe estime que le rapport, qui est aujourd'hui de 58-42 pour la maison, devra se situer aux alentours de 50-50 en 2030.
    Pour les transports, qui devraient réduire de plus de 25 % leur impact, le recours aux transports en commun, apparaît comme une priorité, avec un taux d'utilisation passant de 21 % actuellement, à 28 % des déplacements en 2030. Les rédacteurs de l'étude recommandent également le développement des transports doux (vélo, marche) et des systèmes d'auto-partage ou de co-voiturage. Ils estiment que la part de marché des véhicules hybrides rechargeables atteindra les 22 % du marché des voitures neuves en 2030, et celle des véhicules électriques, 10 %. Pour les équipements électriques et électroniques, l'Ademe espère que leur durée de vie ainsi que leur efficacité énergétique iront en s'améliorant.

    Etudier tous les impacts

    "Des hypothèses ambitieuses mais réalistes", souligne le rapport qui tient en compte l'impact de l'évolution démographique française. D'après les estimations, la baisse de l'empreinte carbone correspond donc, individuellement, à une baisse de près de 25 % des émissions, soit environ 7 tonnes de moins d'équivalent CO2 par an.
    D'autres impacts ont également été étudiés, dont l'acidification (-2 %), l'oxydation photochimique (-4 %) ou la production de déchets. L'Ademe souligne d'ailleurs que ces différents critères ne sont pas proportionnels entre eux : "des secteurs qui présentent de forts potentiels d'amélioration en termes de réduction de gaz à effet de serre, tel le bâtiment par exemple, peuvent dans le même temps être générateurs de plus de déchets du fait des opérations de rénovation".
    La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, déclare : "Cette étude prospective montre combien chacun d'entre nous peut agir pour réduire l'impact environnemental de sa consommation. C'est un des objectifs du projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte : permettre à chaque citoyen de se mobiliser, au jour le jour, pour préserver l'environnement, sans sacrifier son confort, en agissant de manière responsable dans son logement, ses transports, ses loisirs, ses achats... Cette évolution est porteuse de bien-être et d'innovation, et créatrice d'emplois, au service de tous".
    Les technologies étant globalement maîtrisées, il ne resterait donc plus qu'à les diffuser massivement, selon les scientifiques de l'Ademe qui estiment que l'amélioration des comportements et des modes d'organisation seront primordiaux.
    Les conditions d'atteinte des objectifs pour l'habitat (-35 % d'émissions entre 2007 et 2030) :
    - Réalisation des 500.000 rénovations par an de logements existants à partir de 2017 ;
    - Construction de 500.000 logements neufs par an aux fortes performances énergétiques ;
    - Développement de systèmes de gestion de l'énergie plus performants ;
    - Doublement du nombre de constructions neuves en bois ;
    - Réduction de la part des maisons individuelles dans les constructions neuves au profit du petit collectif.
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