La qualité et le prix de l'eau dans le collimateur des associations

    Publié le 22 mars 2012 par Rouba Naaman-Beauvais
    Robinet
    Robinet © Fotolia
    A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, plusieurs associations de consommateurs pointent du doigt, d'une part la qualité de l'eau, et d'autre part le montant des factures.
    Si l'on en croit les études des associations de consommateurs, non seulement l'eau du robinet est polluée, mais en plus elle coûte trop cher ! Deux études choc sont parues dans le cadre de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars. La première, pilotée par l'UFC-Que choisir, avance que deux millions de Français boivent une eau du robinet polluée. La seconde, cosignée par 60 millions de consommateurs et France Libertés, accuse 91% des factures d'eau d'être opaques.
    Souvent pointée du doigt, la qualité de l'eau du robinet est sujette à débat. L'UFC-Que choisir apporte une nouvelle pierre à l'édifice, en publiant une analyse des relevés effectués partout en France par le Ministère de la santé. Elle révèle que près de 3.000 communes, soit environ deux millions de consommateurs, reçoivent une eau non conforme aux critères réglementaires, car présentant des taux trop élevés de pesticides, nitrates et sélénium.

    L'agriculture sur le banc des accusés

    Les départements du Bassin parisien, du Nord et de la Champagne, des régions très agricoles, seraient particulièrement touchés. L'association accuse d'ailleurs sans détour l'agriculture d'être à l'origine de cette pollution. "Le cocktail des principaux polluants décelés met en évidence les graves menaces que la pression agricole fait peser sur la ressource" déclare-t-elle.
    A l'inverse, les grandes villes seraient épargnées, mais uniquement grâce à la mise en place de "mesures palliatives, où l'eau polluée est diluée avec de l'eau conforme", affirme l'UFC-Que choisir. Des mesures qui entraîneraient, pour le consommateur, un surcoût de 7 à 12% de la facture d'eau des ménages.

    Analyse de 4.000 factures, une première

    La facture d'eau, justement, serait "opaque et inéquitable", selon l'association 60 millions de consommateurs et la fondation France Libertés. Lors de la Journée mondiale de l'eau de 2011, les deux organismes et le média social Owni lançaient une "Opération transparence", sollicitant les consommateurs afin qu'ils partagent leurs factures. "L'analyse des 4.000 factures exploitables révèle que l'abonné au service de l'eau n'est pas toujours en mesure de savoir ce pour quoi il paie" explique un communiqué.
    Un an plus tard, le résultat de cette étude unique consterne l'association de consommateurs. "Les factures sont illisibles, certains intitulés sont incompréhensibles, les dates sont parfois incohérentes, les tranches tarifaires ne sont pas précisées..." affirme-t-elle. Seuls 9% des factures étudiées seraient conformes à l'arrêté du 10 juillet 1996 qui encadre leur format.

    Plus on consomme d'eau, moins on paye ?

    L'étude démontre aussi que les Français ne sont pas égaux face au prix de l'eau. Dans certaines régions, le prix du mètre cube est cinq fois plus élevé que dans celles où l'eau est la moins chère. Plus surprenant encore : le prix du mètre cube d'eau serait inversement proportionnel à la quantité d'eau consommée. Sur les 4.000 factures, le prix moyen du mètre cube serait de 5,40 euros (abonnement compris) pour une consommation inférieure à 30 m3, et de 3,08 € si l'on consomme plus de 120 m3 !
    "Ce premier bilan démontre la nécessité de poursuivre nos actions en faveur de l'amélioration de la gestion de l'eau en l'étendant à la qualité de l'eau" estiment la fondation et l'association. Elles réclament une simplification des factures et une révision de l'arrêté les concernant, ainsi que la mise en place d'une progressivité des tarifs et la création d'un tarif social.
    Pour participer à l'étude "Opération transparence" : www.prixdeleau.fr
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