Merci expose une collection rare de rubans

Le directeur artistique de Merci a de quoi être fier. Le concept store dédié à l'univers de la mode et de la maison accueille depuis environ un mois une collection rare de 6.000 échantillons et registres de rubans. "Toutes les rubaneries disparaissent progressivement. Nous avons eu la chance d'avoir accès aux archives d'une des dernières manufactures à Saint-Etienne", se félicite Daniel Rozensztroch, directeur artistique de Merci dans une vidéo de présentation. Et quelles archives ! Les amateurs de décoration et de design retrouveront une multitude de catalogues, nuanciers, planches d'échantillons et gammes de couleurs, illustrant le savoir-faire des rubaneries Stéphanoises.

Rubans en satin, brochés, velours...

Les pièces présentées étonnent par leur originalité stylistique et de par la qualité technique d'exécution. Les matières utilisées sont d'une grande diversité : rubans en satin, brochés, velours, bouclés, façonnés. La collection de rubans illustre également l'usage raffiné du textile dans la décoration d'intérieur (fauteuils, rideaux), l'ameublement et la mode. "Le public retrouvera, par exemple, une collection féminin-masculin de cravates de style art déco et une série d'échantillons d'épaulettes des années vingt portées dans la lingerie féminine", ajoute Daniel Rozensztroch. Côté prix, ils s'échelonnent de 15 euros pour des planches simples à encadrer et jusqu'à 100 euros pour des nuanciers-coffrets à plusieurs volets.

Saint-Etienne, ville pionnière dans le développement des rubans

Depuis la fin du 18e siècle, Saint-Etienne est l'un des bastions de l'industrie du ruban. A la veille de la première guerre mondiale, près de 30.000 personnes ont participé à l'élaboration de rubans textiles. Dès le début du 19e siècle, l'industrie rubanière attache une grande importance à l'archivage et à l'inventaire. Les fabricants de la région Stéphanoise devaient déposer leurs créations au tribunal des Prud'hommes, permettant ainsi de connaître l'année, le mois de dépôt et le nom du fabricant. Aujourd'hui, le musée d'art et d'industrie de Saint-Etienne conserve des centaines de milliers d'échantillons et de liasses, et notamment celle de la maison Staron, qui développa dans les années 30 une collection de soieries destinée à la haute couture parisienne (30.000 pièces). Découvrez en pages suivantes les images de l'exposition-vente