Pour la moitié des artisans interrogés pour une étude Ipsos/CER France, l'éco-conditionnalité ne leur fait ni chaud ni froid, tandis que plus d'un tiers attendront le plus longtemps possible pour faire des chantiers d'éco-construction. Les auto-entrepreneurs et la hausse de la TVA restent les préoccupations majeures du moment. Détails.
Sans surprise, l'éco-construction n'est pas la priorité actuelle des artisans du bâtiment. Ils sont davantage préoccupés par l'augmentation de la TVA au 1er janvier prochain, la menace des auto-entrepreneurs et la conjoncture économique présente.
Ainsi, côté perspectives, les artisans interrogés pour l'étude Ipsos/CER France*, sont à peine plus de la moitié (52%) à prévoir une stabilité de leur activité, alors que seuls 11% d'entre eux estiment que leur chiffre d'affaires augmentera (contre 12% en 2012). Côté embauches, ils ne sont que 6% à espérer pouvoir recruter dans les 12 prochains mois, tandis que 10% envisagent même de licencier ! Quant à la TVA, qui doit passer de 7 à 10% (hors
travaux de rénovation énergétique), elle inquiète 77% des artisans qui pensent qu'elle aura un effet négatif sur leur activité, voire "très négatif" pour 51% d'entre eux. Enfin, la menace des auto-entrepreneurs semble toujours peser pour 77% des artisans (1 à 2 salariés), alors que les entreprises de gros œuvre se sentent un peu moins concernés par ce problème (60%).
Quant à l'éco-conditionnalité, qui doit désormais entrer en vigueur le 1er juillet 2014, elle n'intéresse que peu ou prou les artisans. Ainsi, pour 49% d'entre eux, elle n'est ni une contrainte, ni une opportunité. Et si elle l'est, "
ce n'est pas pour autant que [ce principe] sera synonyme d'investissement ou de recrutement", analyse l'étude. De là à réaliser des éco-chantiers, les artisans sondés n'ont pas toujours franchi le pas. Et contrairement aux années précédentes, note l'étude, le nombre d'entreprises qui attendent le plus longtemps possible avant d'effectuer ce type de chantier (37%) est supérieur au nombre de celles qui en effectuent déjà (35%). Les raisons ? La faible demande des acheteurs (50%), le manque de formation et d'accompagnement (25%), la difficulté à obtenir des aides financières suffisantes (25%), la nécessité d'investir dans de nouveaux équipements (23%) et les effectifs restreints (18%).
En revanche, les entreprises sont plus nombreuses que l'an dernier à bénéficier de certifications et labels divers (+6%). Celles les plus demandées : Eco Artisan (35%) ; Qualibois (26%) ; Qualibat (21%) ; Qualisol (12%).