Prix des granulés de bois : quelle évolution pour 2023 ?

    Rédactionnel native - publié le 27 mai 2023
    Les granulés de bois sont toujours plus prisés comme une source d'énergie renouvelable et économique. Ils représentent en effet une alternative crédible à l'utilisation des combustibles fossiles dont l'utilisation sera amenée à se réduire drastiquement dans les prochaines années.
    Pour autant, dans un contexte ultra-inflationniste et des incertitudes géopolitiques croissantes, s'agit-il toujours d'un des modes de chauffage les plus rentables ? Comment évoluera le coût des granulés sur l'année 2023 ? Quels sont les facteurs influençant son prix moyen ? Examinons les tendances actuelles sur le marché des pellets pour tenter de prévoir quelle sera l'évolution du prix des granulés de bois pour 2023.

    Les granulés de bois, un mode de chauffage propre, efficace et plébiscité


    Les chaudières à granulés de bois sont de plus en plus populaires grâce à leur impact moindre sur l'environnement, leurs performances énergétiques avec un rendement élevé et des coûts relativement bas par rapport aux autres sources d'énergie telles que l'électricité, le fioul ou le gaz, ces 2 derniers étant de plus particulièrement polluants. Outre un entretien régulier entraînant quelques coûts supplémentaires, le principal problème des pellets résidait jusque-là dans un prix d'installation élevé compris entre 10 000 et 20 000 euros selon les modèles (source : Prix-Pose.com).

    Des subventions gouvernementales et des économies sur la consommation d'énergie permettaient toutefois de rentabiliser rapidement l'investissement initial de l'installation d'une chaudière à granulés. Une facture de chauffage avec un appareil à pellets était ainsi en moyenne 30 % moins élevée qu'une facture pour les modes de chauffage les plus traditionnels à savoir l'électrique, le gaz ou le fioul.

    Une pénurie freinant l'élan de ce mode de chauffage alternatif


    L'année 2022 a été marquée par une pénurie de granulés de bois dûe à la conjonction de différents facteurs qui a eu pour implication une augmentation exponentielle du prix de ce combustible jusque-là bon marché.

    Une croissance de la demande


    Les causes de cette pénurie relèvent en premier lieu de la croissance régulière de la demande mondiale pour le bois ces dernières années qui a rendu l'approvisionnement plus difficile et aléatoire. Malgré une hausse relative de l'achat de poêle ou de chaudière à granulés, les utilisateurs de ces équipements ont en outre, du fait de la crise énergétique, eu tendance à surstocker par crainte de coupures d'électricité pendant la période hivernale.

    L'incertitude géopolitique


    Par ailleurs, les sanctions liées à la guerre en Ukraine ont réduit les importations de granulés de bois russes. La Russie constitue en effet le deuxième producteur de pellets au monde avec environ 2 millions de tonnes produites en 2019. Ce volume de granulés manquant a donc mécaniquement tendu l'approvisionnement sur ce marché.

    L'inflation


    Les prix des pellets ont également augmenté en raison du renchérissement de l'énergie et des matières premières, ayant entraîné une hausse des coûts fixes liés à la production et parfois l'arrêt temporaire de certaines usines de production Comme la plupart des pays européens, la France est soumise à une inflation galopante depuis la fin 2022 et qui s'accentue sur le début de l'année 2023 et fait flamber le coût de la production du fait de charges de plus en plus lourdes telles que les frais de transport, les coûts de l'énergie à la production et un coût du travail toujours important. Selon l'association du chauffage à granulés Propellet, cette inflation engendre ainsi un supplément de 100 à 130 E par tonne de granulés de bois produite.

    Du fait de ces divers facteurs, le marché des pellets a ainsi connu une forte tension sur l'année 2022 qui s'est manifestée par une importante élévation des prix, la tonne de pellets ayant plus que doublé entre 2021 et 2022 passant de 270 E TTC la tonne de vrac pour atteindre un pic à 780 E TTC.

    Un retour à la normale depuis début 2023


    À l'approche de la fin de l'hiver, un retour à la normale des prix du granulé de bois semble se profiler en ce début d'année 2023. Le coût moyen de la tonne de pellets s'est déjà considérablement réduit à environ 500 E par tonne contre 700 E début 2022. Cela s'explique notamment par un hiver moins rigoureux que prévu et une diminution concomitante de la demande faisant suite à l'anticipation de consommateurs ayant commandé des gros volumes au préalable en prévision d'une flambée des prix. Les stocks ont finalement pu se reconstituer et ont permis d'éviter une pénurie trop longue et importante. Les prix ont ainsi pu baisser progressivement sur le début de l'année 2023.

    Une tendance à confirmer


    Bien que les tarifs des pellets de bois soient en baisse depuis le début de l'année 2023, il est peu probable que les prix des granulés de bois retrouvent leurs niveaux de 2021 (autour de 300 euros la tonne). Cette baisse n'est de plus pour le moment pas uniforme selon les régions. Les disparités de stocks entre chaque entreprise impliquent pour le moment une importante hétérogénéité au niveau des prix pratiqués. Les fournisseurs dont les stocks sont encore bas affichent en effet toujours des tarifs plus élevés. La crise énergétique continue ainsi à avoir un impact important sur les coûts de production de certains fournisseurs.

    Quelles perspectives pour les années à venir ?


    Suite à la situation difficile connue par la filière au cours de l'année 2022, les professionnels du secteur semblent avoir pris des dispositions pour prévenir en amont une éventuelle nouvelle pénurie. Grâce à une accélération du rythme de production et à l'ouverture de nouvelles chaînes de production, le marché sera prochainement approvisionné en millions de tonnes supplémentaires dans les mois à venir.

    De nouvelles usines de granulation sont également en cours de construction afin d'augmenter la capacité de production de la filière sur les prochaines années. Celle-ci devrait en effet doubler au cours des 8 prochaines années. Cela permettra non seulement d'empêcher tout risque imminent de rupture, mais également d'empêcher les augmentations de prix significatives lors des hivers à venir.
     
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