Le radon : une menace invisible dans les maisons

    Publié le 23 mai 2007 par C.G.
    pollution intérieure maison
    pollution intérieure maison © DR
    L'Institut de veille sanitaire (InVS) vient de publier une étude sur les dangers et l'impact sanitaire du radon domestique. Ce gaz radioactif inodore que l'on trouve un peu partout dans les logements serait responsable d'environ 9% des cancers du poumon en Europe. Détails de l'enquête.
    Incolore et inodore, le radon, présent dans de nombreux logements, est un gaz imperceptible mais très nocif pour la santé. Selon une étude réalisée par l'Institut de veille sanitaire parue mardi dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire, la radioactivité due au radon aurait été responsable en 1999 de 5% à 12% des décès par cancer du poumon en France, soit entre 1.234 et 2.913 décès. En Europe, une étude de 2004 évalue même à 9% le nombre de décès du au radon.
    Ce gaz radioactif d'origine naturelle se concentre dans l'habitat mal ventilé et mal isolé. Il se faufile dans le sol et les murs via les fissures. On le trouve également dans de nombreux matériaux de construction.
    L'enquête qui reprend le travail de 28 chercheurs de 18 organismes européens, analyse les données individuelles de 13 études cas-témoins européennes sur le radon domestique et le cancer du poumon. Toutes les données sont mesurée en becquerels (nombre de désintégrations par seconde) par mètre cube (Bq/m³) d'air domestique. Selon cette enquête, «dans les habitations des individus atteints de cancer du poumon, la concentration moyenne de radon est de 104 Bq/m3. Le risque de cancer du poumon augmente de 8,4 % par accroissement de 100 Bq/m3 de radon mesuré. Cela correspond à une augmentation de 16 % par accroissement de 100 Bq/m3 de radon domestique».

    Des études en Bretagne et en Corse

    Des études ont été réalisées en région notamment en Bretagne et en Corse. Elles démontrent que pour «des expositions moyennes de 98 Bq/m3 à 197 Bq/m3 au radon, il existe une fraction de risque de cancer du poumon respectivement de l'ordre de 20 % à 30 %». Les résultats prouvent dans ces régions à potentiel radon «qu'au moins 50 % du risque est attribuable aux concentrations supérieures à 100 Bq/m3, et que réduire l'exposition lorsque les concentrations sont supérieures à 200 ou 400 Bq/m3 à des niveaux plus faibles a une efficacité notable sur l'impact sanitaire au sein de la population de ces zones».
    Si ces chiffres datent de 1999, la situation est toujours préoccupante. Toutefois, des actions ont été lancées depuis 2002 notamment par l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) qui a mis en place un cadre réglementaire relatif à la gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public.
    L'ASN a également élaboré en 2005, en concertation avec le ministère chargé de l'urbanisme et de la construction, un plan d'action interministérielle pour la période 2005-2008. Ce programme prévoit la mise en place d'une nouvelle politique pour la gestion du risque lié au radon dans l'habitat existant et les constructions neuves, d'accompagner et contrôler la mise en œuvre de la réglementation pour la gestion de ce risque dans les lieux ouverts au public, et d'améliorer et diffuser les connaissances sur les expositions et le risque lié au radon.
    Quelques techniques pour réduire la concentration en radon dans les logements :
    - Assurer l'étanchéité des voies d'entrée du radon (obturation des fissures dans les murs et les planchers, joints entre les sols et les murs…)
    - S'assurer de la bonne étanchéité du bâtiment à l'eau
    - Ventiler les vides sanitaires ou le sol en dessous du bâtiment
    -Assurer une bonne aération du logement en ouvrant les fenêtres
    Le radon : une menace invisible dans les maisons
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