Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Publié le 16 janvier 2017
    En 2016, les puissances cumulées de sources renouvelables comme l'éolien terrestre, le photovoltaïque ou l'hydroélectricité, ont dépassé les 46 GW. Ces énergies couvrent désormais environ 23 % de la consommation électrique du pays. Observ'ER vient de publier la 7e édition de son baromètre qui détaille, filière par filière, le développement des EnR en France.
    La dynamique se poursuit pour les énergies renouvelables en France. L'année 2016 a notamment été marquée par la publication de nombreux textes, impactant les politiques des collectivités et le développement des EnR, telle la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), approuvée par décret au mois d'octobre, qui fixe des trajectoires pour 2018 et 2023 à chaque filière. Autre grande évolution, l'entrée en vigueur progressive du complément de rémunération qui viendra se substituer au tarif d'achat, introduisant les mécanismes de marché pour les énergies les plus matures.
    Les tendances observées depuis 2015 se sont donc poursuivies en 2016, avec la poursuite des installations et raccordements. L'organisme indépendant Observ'ER, en association avec la FNCCR (Services publics locaux de l'énergie, de l'eau, de l'environnement et des communications) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), publie la 7e édition de son baromètre qui dresse le panorama de l'électricité durable française, filière par filière.
    Retrouvez, dans les pages suivantes, les chiffres clefs des principales technologies EnR
    Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Eolien terrestre - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Eolienne Camprémy
    Eolienne Camprémy © Gréoire Noble
    Avec 11,2 GW de puissance installée à la fin de 2016 et plus de 21 TWh d'électricité produite, la filière éolienne confirme son retour au dynamisme "et son rôle de relais de croissance dans les territoires", affirme Observ'ER. L'ensemble des activités liées à l'éolien emploient en effet près de 14.500 personnes en France (dont 2.000 postes créés en 2015) pour un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros (en 2015). Avec plus de 800 MW de raccordements supplémentaires au cours des neuf premiers mois de l'année, le parc affiche un bon rythme de croissance, confirmant au passage son quatrième rang européen (derrière l'Allemagne à 45 GW, l'Espagne à 23 GW et le Royaume-Uni, à 14 GW, et devant l'Italie à 9 GW).
    L'organisme analyse : "Les complexités du cadre réglementaire national, qui étaient en partie à l'origine des difficultés de la filière, ont été notablement levées par le profond travail entrepris par les professionnels et le gouvernement. Même si tout n'a pas été encore fait en matière de rationalisation du traitement administratif des dossiers, la suppression des zones de développement éolien, l'annulation du seuil de cinq mâts pour la construction d'un parc et la mise en place d'une procédure d'autorisation unique ont permis le retour d'une meilleure fluidité". Les auteurs du baromètre notent toutefois que le rythme actuel d'accroissement est encore insuffisant pour atteindre les objectifs de la PPE. Le parc national installé doit en effet atteindre les 15 GW d'ici à la fin de 2018, puis les 22-26 GW en 2023. "Pour y parvenir, c'est plus de 1,8 GW qui devrait être raccordé chaque année, et ce dès 2017", relatent-ils, un rythme encore jamais atteint dans l'Hexagone.
    Du côté des territoires, avec le nouveau découpage régional, c'est la région Grand Est qui devient la première zone de développement de l'éolien en France, avec 2,7 GW de puissance, devant les Hauts de France (2,6 GW). A elles deux, ces deux super-régions représentent 75 % du total national. Viennent ensuite l'Occitanie (1,1 GW), le Centre Val de Loire et la Bretagne (0,9 GW chacun), les Pays de la Loire (0,7 GW) et la Nouvelle-Aquitaine (0,6 GW). Certaines régions n'ont ajouté aucune puissance éolienne en 2016, comme l'Île-de-France, PACA, la Corse ou les Départements ultramarins.
    Eolien terrestre - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Solaire photovoltaïque - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Panneaux solaires
    Panneaux solaires © Grégoire Noble
    Le baromètre 2016 des énergies renouvelables note un certain optimisme pour cette filière : "Le cadre institutionnel est clairement posé et la programmation pluriannuelle de l'énergie donne un cap ambitieux, à la mesure du potentiel du secteur". Pour les analystes, le solaire photovoltaïque constitue un des piliers de la transition énergétique française. Le parc installé, à la fin du mois de septembre 2016, dépassait les 7,3 GWc pour une production électrique annuelle de 7,7 TWh (soit 1,6 % de l'électricité française). Ce qui place la France au troisième rang européen, encore une fois derrière l'Allemagne (40 GW), l'Italie (19 GW) et le Royaume-Uni (9 GW). Cependant, le nombre de raccordements a été relativement faible en 2016, avec seulement 450 MW de puissance nouvelle ajoutée sur les neuf premiers mois de l'année.
    En raison des ressources solaires, ce sont les régions de la moitié sud du pays qui comptent le plus d'installations : Nouvelle-Aquitaine (1,7 GW), Occitanie (1,4 GW) et PACA (0,9 GW) représentent ensemble environ 58 % du parc national. Elles devancent la région Auvergne-Rhône-Alpes (0,7 GW) et le Grand Est (0,4 GW). L'organisme remarque : "Si le photovoltaïque français a été porté à ses débuts par le segment des installations pour particuliers, c'est aujourd'hui le créneau des grandes installations (plus de 1 MW) qui donne le ton. Depuis 2012, le créneau des toitures résidentielles (moins de 9 kW) n'a cessé de se contracter, passant de près de 28.900 installations à 14.500 en 2015". Un recul qu'il explique par la dégressivité des tarifs d'achat du courant depuis 2011, la sortie de ces installations du dispositif du crédit d'impôt en 2013 et l'action de professionnels malhonnêtes ayant jeté le discrédit sur la filière. La taille moyenne des sites montre, pour sa part, une grande disparité avec une concentration de grandes centrales au sol en région Nouvelle-Aquitaine, deux fois plus élevée qu'en PACA ou Occitanie. Mais l'autoconsommation devrait relancer le marché des petites installations.
    Économiquement, la filière photovoltaïque représente plus de 8.200 emplois directs pour un chiffre d'affaires évalué à 4,4 Mrds € (en 2015).
    Solaire photovoltaïque - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Hydroélectricité - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    barrages
    barrages © Wikimedia commons/Philipendula/ barrage de Tignes
    Les barrages et retenues d'eau constituent encore la première source d'électricité verte en France. La puissance installée, très stable, s'établit à 25,5 GW pour une production annuelle de 58,7 TWh (soit 11 % de l'électricité du pays), un chiffre qui a reculé en 2015, en relation avec un déficit de précipitations. Les centrales hydroélectriques sont principalement déployées dans des régions montagneuses comme les Alpes ou les Pyrénées : la région Auvergne-Rhône-Alpes concentre à elle seule, 43 % des capacités françaises, devant l'Occitanie (17 %) et PACA (15 %). Ce parc français est le premier de toute l'Union européenne, devant celui d'autres pays montagneux comme l'Italie (22 GW), l'Espagne (20 GW) ou la Suède (16 GW). Le champion continental reste toutefois la Norvège avec 31 GW installés qui couvrent ainsi 96 % des besoins électriques du pays.
    L'année 2016 a été marquée par "l'accompagnement des petites installations et l'ouverture à la concurrence des concessions". On notera que le potentiel hydroélectrique français repose sur quatre typologies de centrales : au fil de l'eau (7,6 GW), de lac (9 GW), d'éclusée (4,2 GW) ou de station de transfert d'énergie par pompage (4,5 GW). Ces dernières constituent un outil de stockage de l'électricité de grande échelle, utile à la transition écologique.
    Hydroélectricité - Les énergies renouvelables sur une bonne dynamique en 2016

    Biomasse et biogaz

    Biomasse bois
    Biomasse bois © L. Miguel Bugallo Sánchez - Wikimedia
    Ces deux filières, encore embryonnaires par rapport aux autres solutions précédemment évoquées, proposent de belles perspectives de développement.
    Pour la biomasse solide, la puissance électrique installée à la fin de 2016 était de 408 MW, tandis que pour la filière biogaz, elle s'établissait à 385 MW (dont 103 MW de biométhanisation). Les productions de courant sont équivalentes entre elles avec 2,27 GWh d'un côté (biomasse) et 2,13 GWh de l'autre (biogaz). Du côté de l'emploi en revanche, il existe une grande disparité, entre la biomasse et ses 6.800 emplois directs liés à la valorisation énergétique, et le biogaz, qui concerne moins de 2.300 personnes. Une disproportion qui se traduit également dans les chiffres d'affaires enregistrés en 2015, respectivement de 1,65 Mrd € et de 600 M€.
    Pour les sites de production d'électricité biomasse, ils s'avèrent encore peu nombreux mais sont de grande taille. A la fin de 2016, le parc français était de 38 sites avec sept autres usines en construction (+220 MWe). A elles seules, les installations de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône (150 MW) et de Biganos dans les Landes (69 MW) représentent plus de 50 % des capacités françaises. Pour leur part, les régions Île-de-France (70 MW), Nouvelle-Aquitaine (39 MW), Hauts-de-France (39 MW) et Grand Est (42 MW) représentent ensemble la moitié de la puissance totale pour la production électrique à partir de biogaz.
    Observ'ER note : "La PPE propose des objectifs ambitieux à 2023 pour la filière électrique biomasse solide, qui pourraient relancer sa dynamique (entre 790 et 1.040 MW de puissance prévue, NdlR)". Il conclut : "2016 a marqué une pause pour l'électricité d'origine biogaz en France. Les professionnels espéraient davantage de raccordements, mais la publication sans cesse repoussée de textes réglementaires structurants explique le ralentissement du parc de production. Toutefois, les professionnels l'affirment : les projets sont prêts et la dynamique pourrait repartir dès 2017".
    Biomasse et biogaz
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