Journées du patrimoine : les événements coups de coeur de la rédaction

A Saint-Jean-de-Luz, une magnifique demeure se dresse au cœur de la place Louis XIV. Elle appartient à la même famille depuis sa construction, au XVIIIe siècle, par un riche armateur. L'étage qui se visite est resté le même depuis, avec un mobilier et une décoration d'époque. Louis XIV lui-même y a séjourné en 1660, à l'occasion de son mariage avec l'infante d'Espagne Marie-Thérèse. A l'occasion des Journées du Patrimoine, les actuels propriétaires enfilent des costumes pour se plonger dans la peau des anciens habitants de cette belle maison, du Roi Soleil à la servante, et organisent des visites nocturnes à la chandelle. Une expérience unique !

A Carmeaux, le Domaine de la Verrerie ouvre les portes de ses ateliers. Les visiteurs peuvent découvrir tout le savoir-faire des souffleurs de verre par le biais d'expositions temporaires et permanentes. Clou du spectacle : deux jeunes créateurs ont prévu une démonstration de plusieurs techniques du travail du verre, au sein même de l'atelier. Pour les plus jeunes, une chasse au trésor est organisé sur les 17 hectares du domaine, avec pour lieu d'arrivée l'atelier verrier, et en cadeau une création en verre réalisée sur place, pour les aventuriers qui auront résolu les énigmes...

La falaise sur laquelle s'étend Aubeterre-sur-Dronne, l'un des plus beaux villages de France, renferme un lieu à couper le souffle. Il s'agit de l'église Saint-Jean, l'une des plus vastes églises souterraines d'Europe. Ce monument est dit "monolithe", c'est-à-dire littéralement creusé dans la roche, d'un seul bloc. L'église daterait du VIIème siècle, époque à laquelle elle tenait lieu de baptistère. Une galerie en hauteur offre une vue vertigineuse sur la nef, 20 mètres plus bas... A ne pas rater !

La maison de campagne de Madeleine de la Vieuville, comtesse de Parabère et favorite du Duc d'Orléans, a bien changé depuis sa construction au début du XVIIIe siècle. En 1750, le Marquis de Voyer d'Argenson, maréchal des camps et armées du Roi Louis XV et directeur général des Haras de France, confie sa transformation en véritable château à l'architecte du Roi, Jacques Hardouin Mansart de Sagonne. Racheté en 1991 par la municipalité d'Asnières-sur-Seine, il est depuis rénové pièce par pièce par de nombreux artisans, qui redonnent vie aux figures en demi-relief de la façade, au trompe-l'œil dans l'une des antichambres, ou encore à la ferronnerie de l'escalier, avec l'éclairage d'un architecte en chef des monuments historiques. A l'occasion des Journées du patrimoine, une exposition photo retrace les étapes du chantier de restauration.

En Alsace, aux abords de l'enceinte fortifiée de Boersch, se trouve un somptueux paradis végétal d'un hectare initiant à l'histoire du domaine et à la philosophie des jardins. Jardin ? Le terme est sans doute un peu faible pour qualifier les lieux tant son parcours propose une découverte riche et éclectique de la nature. Parmi les éléments du décor, l'on retrouve des allées de carrés de buis, des flèches végétales, un ancien verger, un bois, une cascade de ruisseau.. Les propriétaires s'attachent à restaurer ce jardin, berceau d'une célèbre famille d'artistes, en mettant en valeur les divers espaces qui le caractérisent. Rythmé par des moments de lecture et de réflexion, le jardin philosophe propose une visite ludique et surprenante : les petits curieux auront l'occasion de croiser un hêtre centenaire, des plantes exotiques comme l'impatience de l'Himalaya, le lit de la Belle au Bois dormant ou un verger lumineux où des dégustations seront offertes pour les petits gourmands.

Près des côtes sauvages de la Manche et du sentier des douaniers de la Hague, se niche un charmant manoir du XIe siècle. Implanté sur une terre longtemps partagée entre la France et l'Angleterre, le manoir du Dur-Ecu détient une histoire liée à un certain Guillaume le Conquérant. Selon la légende, le duc de Normandie aurait été sauvé de la hache d'un ennemi grâce au bouclier, appelé écu à l'époque, de l'un de ses compagnons, Richard le Fort. La hache, figée dans le bois de l'écu, a alors donné le nom manoir, le Dur-Ecu. Fiefs de familles de seigneurs, le manoir a notamment servi de repère et de refuge pour les troupes anglaises lors des manœuvres militaires franco-anglaises du XVIIIe siècle. Plus récemment, la propriété a été en partie détruite lors de bombardement du 1er juin 1944. Pendant 30 ans, la famille René-Bazin, propriétaire des lieux, s'est alors attelée à restaurer le manoir à l'identique : gros œuvre, toiture, pigeonnier. A l'occasion des Journées du patrimoine, des visites sont organisées par des guides et des étudiants en BTS Tourisme de St-Lô. L'excursion médiévale propose de découvrir la grande salle du manoir, ses caves et son pigeonnier et de se pencher sur l'histoire de l'édifice et ses détails architecturaux. Les visiteurs y observeront des cheminées et encadrements de porte en granit, des carrelages en terre cuite vernissée, un mobilier d'époque (XVIe siècle) et des fenêtres à meneaux.

La poterie d'Albi ouvre ses portes à l'occasion des Journées du patrimoine. Au programme : des visites guidées, à la découverte des métiers de tourneur, de l'émail, des fours, etc. Mais, bien au-delà du métier d'art, c'est l'implication de la famille Camillo autour de cette entreprise à échelle humaine, existant depuis 1891, qui touchera le public. Poterie d'Albi a par ailleurs obtenu en 2013 le label d'Etat Entreprise du patrimoine vivant (EPV), qui récompense le savoir-faire conservé. L'entreprise familiale est l'une des références en matière de terre cuite émaillée, et l'une des dernières à fabriquer de la poterie tournée et émaillée à la main.

Perdu entre Angoulême et Poitiers, le domaine de Boisbuchet et son parc paysager du XIXème siècle propose une exposition sur l'architecture internationale. "Le paradis est en travaux" met en exergue la diversité des projets innovants, développés au cours des vingt dernières années par des architectes de renommée internationale. Le public y découvrira de nombreuses maquettes, photographies, dessins, films invitant à une meilleure approche de l'architecture. Au cœur de l'exposition, une structure en bambou avec des parois en plastique transparent étonneront les visiteurs par son effet de mouvement ambigu. En parallèle, le domaine héberge depuis quelques semaines une maison passive, la Techstyle Haus, présentée lors de l'Europe Solar Decathlon 2014. L'équipe américaine et allemande qui l'a élaborée a notamment intégré des cellules photovoltaïques flexibles et des unités thermiques exploitant l'énergie solaire. Enfin, l'histoire moins glorieuse des échecs de l'architecture est évoquée à travers un projet de coupole en feuilles de palmier de Sandra Piesik qui s'écroula et un pavillon de Simon Velez détruit par une tempête.

Le patrimoine urbain a aussi sa place dans cette édition des Journées du Patrimoine ! L'institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) et la Commission du film d'Île-de-France propose justement d'en débattre autour d'un thème : le cinéma. Dans ce café-discussion, il sera question des nombreux courts et longs-métrages qui ont été tournés dans la capitale. Quelles relations les cinéastes entretiennent-ils avec le patrimoine de la région ? Comment trouve-t-on un lieu de tournage ? Quels lieux ont été redécouverts à l'occasion des tournages ? Comment fait-on entrer le patrimoine dans les salles obscures et comment le préserver tout en le valorisant ? Des professions du monde du cinéma, chef décorateur, producteur, etc. viendront en discuter.

Le parc de la citadelle de Lille est un lieu qui réunit les familles du Nord. Pique-nique, promenade, visite au zoo, de nombreuses activités sont possibles tout au long de l'année. On en oublierait presque que la citadelle Vauban avait à l'origine un but défensif, et qu'elle conserve une activité militaire aujourd'hui encore ! Dans ce site, construit au milieu du XVIIe siècle et classé au Monuments historiques, l'on pourra s'essayer à la taille de la pierre, à l'occasion des Journées du patrimoine. L'atelier, qui se déroule sur le terrain devant l'entrée de la zone militaire de la citadelle, est même ouvert aux enfants à partir de 8 ans.