Notre enquête : être copropriétaire coûte-t-il toujours plus cher ?

Notre enquête : être copropriétaire coûte-t-il toujours plus cher ? © iStock

Être copropriétaire implique des charges qui pèsent souvent lourd dans le budget, en particulier à l'heure où le prix de l'énergie flambe. Mais parvenir à faire des économies ne semble pas si simple, et financer les travaux nécessaires se révèle difficile pour de nombreuses copropriétés. La 6 édition de notre baromètre La copropriété et vous révèle aussi que nombre d'entre elles ne s'estiment pas non plus suffisamment informées.

Si devenir propriétaire reste un rêve que de nombreux Français souhaitent concrétiser, il n'en demeure pas moins que le budget à y consacrer est de plus en plus important. Car après l'achat, d'autres dépenses viennent en effet peser sur les finances : travaux, entretien, rénovation... C'est particulièrement vrai en copropriété, où les charges peuvent vite devenir écrasantes, plus encore dans un contexte de crise, où les prix de l'énergie explosent. D'où la nécessité de changer ses habitudes de consommation, mais aussi de rénover les bâtiments pour tenter de faire des économies. Comment les copropriétés s'adaptent-elles ? Sont-elles bien entretenues ? Des travaux ont-ils été votés et/ou réalisés ? Quelles difficultés rencontrent les copropriétaires ?

Nous vous avons posé la question dans le cadre de l'édition 2022 de notre baromètre La copropriété et vous*. Et sans surprise, les charges pèsent toujours très lourd sur le budget des copropriétaires : pour 52,5% des sondés, elles s'élèvent à plus de 2.000 € par an. Un chiffre en léger recul par rapport à l'an dernier (moins 4,5 points), mais dont le détail confirme que le coût du chauffage a explosé cette année. Celui-ci représente ainsi 34% des sommes versées (contre 25% en 2021), arrivant ainsi loin devant en tête des dépenses. Suivent les honoraires du syndic (14%), puis les travaux (11%).

Les charges pèsent lourd dans le budget des copropriétaires © Observatoire Baticopro

Rénovation, économies d'énergie... Des travaux coûteux et des copros mal informées

Pour tenter de faire des économies d'énergie, et dans un contexte de transition écologique porté par les pouvoirs publics, rénover les copropriétés est donc devenu un impératif. Mais ces travaux, souvent coûteux, ne sont pas à la portée de tous et nécessitent d'être votés en assemblée générale. Et dans 29% des cas, ces travaux ont été refusés pour des raisons de budget, contre 24% seulement l'an dernier. 17% des copropriétaires interrogés avouent même ne pas savoir comment assumer ce coût (contre 13% en 2021).

Autre enseignement de notre enquête : les aides destinées à financer ces travaux restent mal connues. Si 35% des copropriétaires déclarent que leur copropriété ne remplit pas les critères pour en bénéficier, 33% des sondés déclarent ainsi ne pas les connaître. Un chiffre étonnant, alors que la question de la rénovation énergétique est plus que jamais au cœur des débats, et un chiffre en augmentation par rapport à 2021 où ils n'étaient que 28% à se dire mal informés.

Le coût des travaux au coeur des débats © Observatoire Baticopro

Malgré tout, les copropriétés se rénovent. 64% d'entre elles déclarent avoir voté des travaux en 2022, un ravalement de façade pour 24% d'entre elles, une réfection de la toiture (22%), des travaux de structure (15%) ou encore de sécurisation (16%).

Les copropriétés se rénovent © Observatoire Baticopro

Reste que les moyens à mettre en œuvre pour réaliser des économies d'énergie semblent encore demeurer flous pour les copropriétaires. Ces derniers confient d'ailleurs, pour 43% d'entre eux, que la question n'est pas abordée en assemblée générale par manque d'information. Si des travaux devaient cependant être envisagés pour tenter de faire baisser les factures, ils se concentreraient en priorité sur une meilleure isolation de l'immeuble : des murs, grâce notamment à une isolation par l'extérieur (32%), ou de la toiture (11%).

Les copropriétés mal informées sur les économies d'énergie © Observatoire Baticopro

La question des enjeux environnementaux : loin d'être une priorité

D'une manière générale, les enjeux environnementaux n'apparaissent pas comme un sujet prioritaire et sont peu abordés en assemblée générale, mais les choses évoluent petit à petit. Si les copropriétaires déclarent discuter de rénovation énergétique (37%) ou de gestion des déchets (25%), certains ont lancé le sujet des bornes de recharge pour les voitures électriques. Alors que les pouvoirs publics encouragent les Français à délaisser les véhicules thermiques pour des modèles électriques, se pose bien sûr la question de l'installation de points de recharge. 9% des sondés soulignent ainsi que des travaux ont été votés en ce sens dans leur copropriété. Ce chiffre grimpe même à 22% lorsque ces travaux sont à l'initiative, et donc financés, par le copropriétaire qui en fait la demande.

Les questions environnementales encore peu abordées © Observatoire Baticopro

L'assurance, une dépense indispensable

Autre dépense qui pèse sur le budget des copropriétaires, l'assurance. Pour 70% des répondants, elle est considérée comme une protection indispensable contre les dommages aux parties communes, un chiffre stable par rapport à l'an dernier. Elle apparaît également essentielle dans le cadre des travaux de rénovation (pour 49% des sondés en 2022 contre 45% en 2021), mais aussi face à la question des impayés de charges.

La responsabilité juridique d'une copropriété pouvant être mise en cause dans de nombreuses situations, le plus souvent à travers son syndic, la question de la responsabilité civile apparaît ainsi être une préoccupation pour 33% des répondants. Cette assurance est même perçue, pour 26% d'entre eux, comme un moyen efficace de se défendre en cas de litige avec un employé ou un intervenant extérieur.

Quant à la question de la sécurité dans les copropriétés, 48% des copropriétaires estiment que leur lieu de vie est plutôt sécurisé mais que des améliorations pourraient être apportées. La situation est bien sûr très variable, mais le sujet est sensible : 14% des personnes interrogées déclarent en effet que leur copropriété est peu sécurisée et que de nombreuses dégradations sont à déplorer. 8% d'entre elles estiment même qu'elle n'est pas du tout sécurisée.