Avant/Après : Une maison transformée grâce à une seconde peau en bois

    Publié le 2 mars 2016 par C.Chahi Bechkri
    Afin d'améliorer les performances énergétiques d'une maison de ville datant de 1910, l'architecte Catherine Bonnier est venue recouvrir le bâti existant d'une seconde peau en bois. Rendue plus compacte et parfaitement étanche, la maison atteint maintenant l'excellence et, en prime, a complètement changé de visage. Les détails de cette réalisation...
    Ses précédents propriétaires ne la reconnaîtrait probablement pas. Il faut dire que l'habitation a complètement changé de visage. D'une maison de ville typique de la région parisienne, elle s'est muée, suite à une importante vague de travaux, en une habitation contemporaine parée de bois. Si son esthétique a évolué, l'habitation a également subi d'importantes améliorations sur le plan énergétique. Si elles sont moins flagrantes, elles n'en sont pourtant pas moins réelles. D'ailleurs, ce sont elles qui ont poussé, Catherine Bonnier, architecte propriétaire des lieux, à entreprendre le projet de rénovation. "La maison était très mal isolée et présentait de nombreuses zones de fuites d'air. Cela impactait le bien-être des occupants en hiver et, surtout, les factures de chauffage qui s'envolaient", se souvient-elle. Pour mettre un terme à cette situation, elle décide donc de lancer un chantier de rénovation...
    La suite de notre reportage et plus de photos en pages suivantes.
    Avant/Après : Une maison transformée grâce à une seconde peau en bois

    Du statut de passoire à habitation BBC

    Du statut de passoire à habitation BBC - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Du statut de passoire à habitation BBC - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Catherine Bonnier
    L'objectif de la rénovation est ambitieux : faire passer l'habitation du statut de passoire énergétique à celui de bâtiment basse consommation. Et pour corser les choses, le chantier ne doit pas perturber la vie des occupants du logement autrement dit, tout doit pouvoir se faire sans qu'ils aient à quitter les lieux.
    Ci-dessus la maison avant travaux, façade nord-ouest.
    Du statut de passoire à habitation BBC

    Une sur-enveloppe étanche et compacte

    Une maison transformée par une seconde peau
    Une maison transformée par une seconde peau © Catherine Bonnier
    Pour améliorer les performances de la maison sans gêner les occupants, l'architecte a eu l'idée de venir recouvrir le bâtiment existant d'une seconde peau parfaitement étanche. Cette sur-enveloppe - constituée de 24cm de de laine de verre, en double pose croisée de 12cm avec lame d'air respirante - isole la maison par l'extérieur tout en la rendant plus compacte et en accroissant sa surface habitable. 'L'extension est constituée par l'espace créé entre l'existant et la nouvelle enveloppe", précise l'architecte.
    Ci-dessus le plan de masse du projet imaginé par Catherine Bonnier.
    Une sur-enveloppe étanche et compacte

    Un nouveau volume simple et compact

    Un nouveau volume simple et compact - Une maison transformée par une seconde peau
    Un nouveau volume simple et compact - Une maison transformée par une seconde peau © Catherine Bonnier
    La sur-enveloppe en bois englobe la maison existante faisant ainsi disparaître toutes ses excroissances, notamment les deux terrasses qui agrémentaient la façade sud/ouest (voir photo ci-dessus). Il en résulte un volume contemporain et simple limitant les pertes d'énergies. 'Afin de compacifier la forme en L existante, le bâti nouveau s'inscrit dans un rectangle, moins déperditif", explique l'architecte. "A emprise constante, poursuit-elle, le projet s'efforce de gommer les irrégularités des volumes existants afin d'augmenter le volume habitable à surface déperditive constante".
    Un nouveau volume simple et compact

    Plan de coupe du projet

    Plan de coupe du projet - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Plan de coupe du projet - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Catherine Bonnier
    Plan de coupe du projet

    Des réseaux techniques cachés dans la sur-enveloppe

    Des réseaux techniques cachés dans la sur-enveloppe - Une maison transformée par une seconde peau
    Des réseaux techniques cachés dans la sur-enveloppe - Une maison transformée par une seconde peau © Michel Colson
    La présence de cette sur-enveloppe a également permis de faire passer discrètement tous les réseaux techniques en extérieur, entre le mur existant et l'isolation. C'est notamment le cas de la VMC double flux avec récupérateur de chaleur qui prend place dans l'épaisseur de l'isolant. "Cela évite les faux-plafonds et permet de profiter de l'inertie", commente l'architecte.
    Des réseaux techniques cachés dans la sur-enveloppe

    Espace en double hauteur dans l'extension

    Espace en double hauteur dans l'extension - Une maison transformée par une seconde peau
    Espace en double hauteur dans l'extension - Une maison transformée par une seconde peau © Michel Colson
    A l'intérieur, la sur-enveloppe a généré un vaste espace double hauteur. La pièce abrite le salon et la salle à manger, des pièces qui communiquent librement avec la cuisine. Pour optimiser l'espace tout en améliorant le confort des habitants, un chauffage au sol alimenté par une chaudière à granulés bois y a été installé.
    Espace en double hauteur dans l'extension

    Des traces du passé du lieu

    Des traces du passé du lieu - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Des traces du passé du lieu - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Au rez-de-chaussée la meulière des murs d'enceinte de la maison existante reste apparente, un élément qui rappelle l'histoire du lieu tout en lui apportant du cachet supplémentaire.
    Des traces du passé du lieu

    Façade sud/ouest presque entièrement vitrée

    Façade sud/ouest presque entièrement vitrée - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Façade sud/ouest presque entièrement vitrée - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Michel Colson
    Afin de profiter des apports solaires passifs, l'architecte a pris le parti d'agrémenter la façade sud/ouest d'un immense mur rideau suspendu garni d'éléments vitrés. Grâce à lui, la maison est baignée de lumière et renoue avec l'extérieur, une ouverture qui tranche radicalement avec l'ancienne configuration. "Avant, la maison était repliée sur elle-même donc très sombre", se rappelle la propriétaire. Et en été, c'est un imposant chêne classé centenaire qui protège la maison.
    Façade sud/ouest presque entièrement vitrée

    Une façade atypique qui attire l'œil

    Une façade atypique qui attire l'œil  - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Une façade atypique qui attire l'œil - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Michel Colson
    La façade côté jardin est rythmée par des modules colorés rappelant ceux des tableaux de Mondrian. Certains y voient également une ressemblance avec la maison atelier de Charles et Ray Eames, à Santa Monica, en Californie, véritable chef d'œuvre de l'architecture du XXème siècle. "L'idée était non seulement de faire une maison agréable à vivre mais aussi de faire quelques d'original avec une vraie plus value architecturale", insiste Catherine Bonnier regrettant au passage que cette notion soit oubliée dans de nombreux projets BBC.
    Une façade atypique qui attire l'œil

    Façade nord/ouest fermée

    Façade nord/ouest fermée - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Façade nord/ouest fermée - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Michel Colson
    Côté rue, la maison ne présente pas du tout le même visage : au lieu d'être ouverte, elle est complètement fermée, un atout étant donnée sa position au nord/ouest. Les principes de l'architecture bio-climatique sont ainsi parfaitement respectés.
    Façade nord/ouest fermée

    Remplacement des menuiseries existantes

    Remplacement des menuiseries existantes  - Une maison transformée grâce à une seconde peau
    Remplacement des menuiseries existantes - Une maison transformée grâce à une seconde peau © Michel Colson
    Pour améliorer les performances énergétiques de la maison, Catherine Bonnier a également remplacé toutes les menuiseries existantes par de nouvelles en double vitrage à isolation renforcée avec une lame d'argon. Les modèles à double vantaux ont, par ailleurs, été remplacés par des châssis simples fixes, le but de la manœuvre étant encore une fois supprimer tous les éventuels ponts thermiques.
    Remplacement des menuiseries existantes
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