On les appelle les « étiquettes-énergie ». Elles sont apposées sur les appareils électroménagers (réfrigérateurs, congélateurs, machines à laver, fours...) afin de permettre aux consommateurs de mieux les identifier. Chacune d'entre elles comportent une lettre, plus ou moins économe, de A à G. Depuis 1995, tous les fabricants sont en effet tenus de se conformer à la directive européenne 92/75/
CEE qui stipule que
"les appareils domestiques mis en vente doivent être assortis d'une fiche d'information et d'une étiquette mentionnant les données relatives à leur consommation en énergie (électrique ou autre) ou en autres ressources essentielles". Une obligation qui a eu, selon la Fédération des
Industries Electriques Electroniques et de Communication (FIEEC) un effet stimulant sur le marché :
"cette initiative a permis d'orienter une partie de la demande vers les appareils les plus vertueux en termes de consommation et de tirer l'offre vers une amélioration de ce critère".
Seulement voilà : la commission européenne envisage de réformer cet étiquetage afin de l'étendre à de nouveaux produits. Et parmi les solutions proposées pour le remplacer, l'une inquiète particulièrement la FIEEC : celle
"des étiquettes fermées" qui consisterait à conserver le classement existant et à reclasser à un niveau inférieur d'
efficacité énergétique les appareils ayant été surpassés par d'autres. Concrètement, cela signifie qu'un produit de classe A hier deviendrait un classe C.
"Ce système risque de brouiller complètement les repères des consommateurs puisqu'il leur enlève la possibilité de comparer dans le temps les produits" s'indigne-t-on à la FIEEC. Jean-Jacques Blanc, président du Groupement du Groupement des Fabricants d'Appareils Ménagers (GIFAM) s'interroge :
"Pourquoi un consommateur qui possède un appareil de classe A depuis 10 ans le changerait-il contre un autre classe A ?".
A la place, la Fédération préconise un étiquetage
"ouvert" dans lequel les anciens produits conserveraient la lettre qui leur a été apposée au départ tandis que les nouveaux bénéficieraient d'un nouvel étiquetage : A1, A2, A3...
"Ainsi, explique la Fédération,
un produit de classe A reste un classe A même dix ans après son achat, sauf que désormais, il existe d'autres classes qui matérialisent la différence de consommation électrique dans le temps".
La FIEEC ne devrait pas tarder à être fixée sur la question puisqu'un comité européen se réunit le 12 mars prochain. Au lieu de la rassurer, ce rendez-vous l'inquiète car la France n'a pas encore fait connaître sa position sur ce dossier et sa voix pourrait s'avérer déterminante...