Le travail domestique, une richesse non comptabilisée

Faire la cuisine, étendre le linge, promener le chien et baigner les enfants, c'est le lot de la plupart des foyers. Les tâches domestiques sont souvent oubliées dans le bilan horaire de la semaine. Et pourtant : elles représenteraient pas moins de 60 milliards d'heures par an ! Une étude de l'INSEE démontre que, s'il était inclut dans le produit intérieur brut (PIB), le travail domestique pourrait l'augmenter de près de 33%... Selon les définitions communément admises, le travail domestique est une activité non rémunérée, "résultant en la création d'un bien ou d'un service nécessaire au déroulement de la vie quotidienne"*, exercée par un membre du foyer mais qui pourrait être déléguée à une autre personne. C'est suffisamment flou pour que l'INSEE en tire trois définitions concrètes, incluant plus ou moins de tâches ménagères : ménage, cuisine, vaisselle, soins aux enfants et aux personnes dépendantes, courses, bricolage, trajets en voiture, etc.

28 heures par semaine

Quelle que soit la définition choisie, le résultat est surprenant : les Français de plus de 11 ans consacrent en moyenne 2 à 4 heures par jour au travail domestique**, soit 42 à 77 milliards d'heures en 2010 ! Les femmes restent celles qui participent le plus aux tâches domestiques, en particulier les mères en couple : 28 à 41 heures par semaine en moyenne. "Ces services ne sont pas comptabilisés dans le PIB, alors qu'ils le seraient si nous les achetions, sous la forme par exemple d'heures de ménage" soulève l'INSEE. En attribuant des prix à ces heures (basés sur le salaire spécialisé horaire, le smic brut ou le smic net), l'Institut estime que le travail domestique représente au moins 292 milliards d'euros, et jusqu'à 1.366 milliards d'euros. Soit 15 à 70% du PIB... Vous ne direz plus jamais que le ménage ne vaut rien ! * Définition de Fouquet et Chadeau en 1981, citée par l'étude de l'INSEE. ** Source : étude INSEE Emploi du temps, 2010.