Pompes à chaleur et lotissements : l'exemple hollandais

    Publié le 29 juin 2012 par Grégoire Noble
    Lotissement Enka-Ede (Pays-Bas)
    Lotissement Enka-Ede (Pays-Bas) © G. Noble
    Les pompes à chaleur exploitent l'énergie contenue dans le sol et l'eau des nappes phréatiques, indépendamment de la saison et de la température extérieure. Si la France est un important marché potentiel, la solution reste encore peu utilisée dans des lotissements, contrairement à des pays d'Europe du Nord. Aux Pays-Bas, les municipalités investissent afin de proposer des ensembles de logements équipés.
    Le marché français de la pompe à chaleur reste assujetti aux diverses mesures gouvernementales d'incitation type Crédit d'Impôt. Suite aux coups de rabot fiscal, le nombre d'installations (dans le neuf ou en rénovation) a baissé, passant de 150.000 unités en 2008 à 63.000 unités deux ans plus tard.
    Aux Pays-Bas, la technique est beaucoup plus répandue, au point que des lotissements de plusieurs centaines d'habitations sont dotées, dès la construction, de tels équipements complets : puits individuels ou collectifs, pompes à chaleur et planchers chauffants-refroidissants. Une politique locale qui permet le forage et la pose en série, ce qui implique une rapidité dans l'exécution (l'équipe et le matériel sont mobilisés sur le site pendant une période unique, sans aller-retour) et un meilleur contrôle de la qualité (réduction des défauts).
    La solution hollandaise présenterait de multiples avantages : "Dans le lotissement Enka-Ede (dans le Gelderland, le centre du pays, NdR), le coût d'une installation complète avec le forage individuel du puits sous la maison, la fourniture et la pose de la pompe à chaleur ainsi que la mise en place de planchers chauffants à tous les étages, la facture se monte à seulement 14.500 euros", explique Marc Ruch, directeur général d'AlphaInnoTec, société partenaire du projet immobilier. "En France, une même installation coûterait au moins le double, soit 30.000 euros minimum ", renchérit Nicolas Jaubert, responsable du bureau d'études de la société. D'autant que le forage ne pourrait pas être équivalent : aux Pays-Bas, compte tenu de la géologie locale, il n'est pas compliqué de creuser un puits de 200 mètres pour le captage vertical (faible emprise au sol). Mais en France, les sols ne s'y prêtent pas forcément - les régions de roches dures notamment - et la législation sur les forages d'une profondeur supérieure à 100 mètres fait appel au droit minier. "Cela complique beaucoup les choses, car des études géologiques de 6 mois sont alors obligatoires », déclare Nicolas Jaubert. "Et les prix mêmes de l'immobilier sont bien moins élevés dans la région qu'en France. Une maison de 125 m² est ici vendue 190.000 €", explique le responsable d'AlphaInnoTec.
    Les 158 maisons construites à Ede s'avèrent de plus peu gourmandes énergétiquement : les pompes à chaleur nécessaires font 4,8 kW pour une surface au sol de 125 m² habitables. Elles assurent le chauffage, la production d'eau chaude sanitaire à 58 °C ainsi que le rafraîchissement passif et elles permettent aux habitations de s'affranchir de l'électricité ou du gaz pour ces applications. D'où des frais d'exploitation bas et de faibles émissions de CO2, ce qui semble justifier l'investissement chez les promoteurs néerlandais qui tablent sur des durées d'exploitation de 15 à 20 ans.

    Fonctionnement des pompes à chaleur :

    Le principe est identique à celui d'un réfrigérateur : la pompe à chaleur (PAC) extrait la chaleur de l'environnement, été comme hiver. Dans un circuit fermé, un fluide frigorigène (R407, non polluant et ininflammable) est évaporé, comprimé et condensé. Le processus entraîne une élévation de sa température ce qui permet d'assurer le chauffage en transmettant cette chaleur par le sol. Les pompes à chaleur sont plus efficaces lorsque la différence entre la température d'entrée de la source de chaleur et celle du circuit de chauffage est aussi faible que possible. C'est la raison pour laquelle les chauffages basse température sont les solutions idéales.
    La source de chaleur peut être extraite de l'air ambiant, du sol ou d'une nappe phréatique. En règle générale, l'eau est utilisée comme agent de chauffage (eau glycolée). Dans le cas de PAC géothermique, nécessitant un forage exploitant la chaleur du sol (ou d'une nappe phréatique), plusieurs concepts existent : chauffage et refroidissement collectif, boucle collective (des PAC individuelles sont reliées à un puits commun au lotissement), ou encore solution individuelle (puits et PAC dans chacune des maisons).
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