5 idées reçues sur les pompes à chaleur

Lundi 25 septembre 2023, Emmanuel Macron a annoncé les grands axes de la "planification écologique" qui doit permettre de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre, d'ici 2030, en France. Parmi ses annonces, la production d'un million de pompes à chaleur (PAC) sur le territoire d'ici la fin du quinquennat figure en bonne place : une étape de plus démontrant s'il le fallait, que l'installation de cet équipement chez les particuliers est clairement encouragée par les pouvoirs publics. Alors que la rénovation énergétique s'accélère dans notre pays, poussée par l'État face à l'urgence climatique et la hausse des coûts de l'énergie, nombre de Français se posent des questions sur le coût de cet équipement, son installation et sa production. Sur ce dernier point, François Deroche rassure : "Il existe, à ce jour, 167 sites de production de composants et d'assemblage en Europe dont 30 en France. Les PAC air-eau sont designer en Europe par des Européens et 60% des PAC air-air sont produites en Europe." Maison à part revient sur les idées reçues qui circulent sur les PAC avec François Deroche, président de l'Association française pour les pompes à chaleur (AFPAC) et Martin Lagane, directeur de la communication de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH).

Idée reçue 1. "Avec une PAC, les économies d'énergie sont peu significatives"

"La rénovation énergétique d'un logement est un projet d'ensemble qui ne tient pas seulement à l'installation d'une PAC. Avant tout chose, il est nécessaire que l'habitation soit bien isolée", insiste Martin Lagane, le directeur de la communication de l'ANAH. En d'autres termes, la pompe à chaleur ne fait pas de miracle. "Il est essentiel que les ménages souhaitant installer une PAC se rapprochent d'un conseiller France Rénov' qui leur donnera des conseils sur mesure", poursuit le directeur de la communication de l'ANAH. "Les PAC sont très efficientes à condition d'être installées par un professionnel reconnu garant de l'environnement (RGE)", ajoute François Deroche, président de l'AFPAC. Il est d'ailleurs possible de consulter l'annuaire des professionnels RGE sur le site de France Rénov'.

Idée reçue 2. "Une PAC, ça coûte cher !"

Une PAC coûte entre 10.000 et 16.000 euros en fonction de son modèle, les PAC avec eau chaude sanitaire étant évidemment les plus chères. "Les aides peuvent aller jusqu'à 8700 euros si l'on cumule MaPrimeRénov' et le dispositif des Certificats d'économie d'énergies (CEE). Il existe aussi des aides locales et la possibilité d'obtenir un prêt à taux 0", informe Martin Lagane qui conseille aussi de "faire établir plusieurs devis afin de comparer les prix".

Idée reçue 3. "Une PAC, c'est moche !"

C'est vrai, une pompe à chaleur est volumineuse et peu esthétique. Heureusement, des solutions existent. "Aujourd'hui, il est possible d'installer des claustras qui respectent le volume d'air dont la pompe à chaleur a besoin pour fonctionner et permettent une installation discrète et plus esthétique", indique François Deroche. Ce à quoi Martin Lagane ajoute "Le bon sens veut aussi qu'une réflexion soit faite en amont pour trouver le meilleur emplacement possible. On évitera par exemple de mettre une PAC sur le devant d'une maison pour la dissimuler dans un recoin, à l'abri des regard".

Idée reçue 4. "Une PAC, c'est bruyant !"

Si le bruit d'une PAC varie selon les modèles, entre 45 et 65 décibels, c'est surtout le positionnement de la machine qui aura de l'impact sur les occupants de l'habitation et le voisinage. Pour donner un ordre d'idée, une conversation à un niveau normal est de 60 décibels. "Je conseille de se rapprocher d'un installateur certifié AFPAC ou d'un professionnel RGE, qui saura où positionner la PAC pour éviter les nuisances sonores. On n'installe évidemment pas une PAC sous les fenêtres de ses voisins", poursuit François Deroche.

5. Idée reçue "L'entretien d'une PAC est contraignant"

"L'entretien d'une PAC n'est pas plus contraignant que celui d'une chaudière qui doit faire l'objet d'un contrôle tous les ans. C'est ce que l'AFPAC préconise aussi pour les PAC même si, depuis 2020, un décret a rendu la révision des pompes à chaleur obligatoire tous les deux ans. Comptez environ trois heures pour la révision d'une PAC, c'est un tout petit peu plus long que la révision d'une chaudière à cause de l'installation qui est à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. La durée de vie d'une PAC est de 20 ans à condition bien sûr d'être bien entretenue", assure François Deroche. Martin Lagane conclut : "Un propriétaire de PAC a aussi tout intérêt à entretenir son installation afin qu'elle fonctionne de manière optimale et qu'il n'y ait aucune déperdition d'énergie."