Petits gestes, grandes économies

    Publié le 7 mai 2009 par L C-M
    De petits gestes écologiques suffisent-ils à préserver la planète? C'est en tout cas un bon début, selon Florence Clément, chargée de communication à l'Ademe, qui vous livre ses astuces pour diminuer votre impact environnemental au quotidien.
    Qui dit habitat écologique ne dit pas forcément chantier coûteux ou équipements encombrants. Si pris isolément, les gestes que nous faisons chaque jour (éteindre la lumière en sortant, réparer le robinet qui goutte ou baisser d'un degré nos radiateurs) peuvent paraître anodins, mises bout à bout, ces économies énergies ont un réel impact sur l'environnement et notre porte-monnaie.

    Supprimez les dépenses superflues

    Rien de plus simple que d'économiser l'énergie dans votre logement et, notamment, l'électricité. Florence Clément, chargée de communication auprès du grand public pour l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) veut changer les mentalités : "Avant de penser à acheter de nouveaux appareils électriques, même s'ils sont certifiés classe A, il faut s'interroger sur l'utilité de ce nouvel équipement", insiste-t-elle. Car la consommation d'électricité a augmenté de 75% en vingt ans ! Une croissance exponentielle qui engendre une forte pollution : "L'électricité est produite par les centrales nucléaires. Mais en période de pointe, ce sont des centrales thermiques émettrices de gaz à effets de serre qui prennent le relais, souligne Florence Clément. Il faut donc impérativement faire baisser la consommation". Limitez aussi l'impact des appareils déjà présents dans votre logement en coupant le mode veille : "Pour rendre ce geste peu fastidieux, utilisez par exemple des multiprises à interrupteur que vous pouvez éteindre en quittant la pièce ", indique Florence Clément.
    Pour information, une télévision en veille consomme 150 kW/h par an, un magnétoscope 250 kW/h par an et une chaîne hifi 200 kW/h par an, soit l'équivalent de la consommation d'un réfrigérateur sur l'année. Un constat qui prouve, s'il le fallait encore, que chaque geste compte pour préserver la planète et qu'il n'y pas de petites économies. Bien sûr, n'oubliez pas d'utiliser des ampoules à basse consommation. Pour une même luminosité, elles consomment cinq fois moins de courant et durent 6 à 10 fois plus longtemps qu'une ampoule classique.

    Soyez vigilant en cuisine

    Côté cuisine, dégivrez régulièrement votre congélateur vous permettra de consommer 3 fois moins d'électricité. Et quand vous êtes aux fourneaux, pensez aussi écolo en couvrant vos casseroles. Maintenir 1,5 litre d'eau à ébullition demande en effet 5 fois moins d'énergie avec un couvercle. Enfin, pensez à remplir totalement les lave-vaisselle et lave-linge pour éviter toute consommation superflue.
    Ces réflexes quotidiens sont également valables en matière de chauffage. La baisse de température d'un degré évite, notamment, le rejet de presque un million de tonne de gaz carbonique dans l'atmosphère. Préférez donc des pièces à 19°C avec un bon pull : votre santé n'en sera que meilleure ! Enfin, lorsque vous aérez, éteignez vos appareils de chauffage. Cela évitera une augmentation inutile de la consommation d'énergie pour compenser le froid.

    Rationnez l'eau

    A peine 1% de l'eau de notre planète est potable. Raison de plus pour en prendre soin ! Dans cette optique, préférez la douche au bain. Ce dernier utilise 150 à 200 litres d'eau contre 60 à 80 litres d'eau pour une douche de 5 min. Faites également attention aux fuites. La chasse d'eau qui coule représente une perte de plus de 600 litres d'eau par jour. Evitez aussi de laisser couler l'eau pour vous brosser les dents et utilisez un verre d'eau pour vous rincer la bouche. Enfin, lorsque vous arrosez vos plantes, faites-le aux heures les moins chaudes car le soleil entraîne jusqu'à 60% d'évaporation d'eau et visez non pas les feuilles mais directement les pieds des plantes.

    La chasse aux idées reçues !

    La difficulté de changer les habitudes du quotidien vient aussi d'idées préconçues qui stigmatisent à tort certains équipements pourtant économes et en plébiscitent certains autres plus énergivores :
    "Un réfrigérateur de classe A est plus économe"
    Florence Clément : "Oui, mais uniquement si vous le dégivrez régulièrement. Le givre qui s'accumule sur le serpentin bloque l'aération de l'appareil et peut augmenter jusqu'à 30% sa consommation ".
    "Le lave-vaisselle consomme moins d'eau que le lavage à la main"
    F. C. : "Tout dépend de la façon dont vous procédez. Si vous laissez couler l'eau en continu, il y aura beaucoup de gaspillage. En revanche, si vous faites la vaisselle en remplissant des bassines avant de couper l'eau, ce dernier système sera plus économe".
    "Le lave-linge est forcément énergivore"
    F.C. : "Il n'existe pas forcément de touche "éco" sur les lave-linge. Pour réduire leur consommation, pensez à abaisser la température de 60° à 30 ou 40°".
    "Un compost est utile dans tous les logements"
    F.C. : "L'idée du compost est de pouvoir l'utiliser pour son usage personnel. Si vous n'avez ni jardin ni terrasse, cet élément n'aura aucun sens dans notre appartement. Dans le cas contraire, il s'avèrera en revanche très utile, notamment pour accompagner la plantation de végétaux".
    "La pyrolyse doit se faire dans un four froid"
    F.C. : "La pyrolyse est extrêmement énergivore. Pour limiter la surconsommation de votre four lorsqu'il s'auto-nettoye, pensez à enclencher ce mode lorsqu'il est encore chaud, par exemple après avoir cuisiné".
    Petits gestes, grandes économies

    Pour aller plus loin

    Pour ceux qui veulent aller encore plus loin, Florence Clément expose l'intérêt des gros équipements écologiques tels que les pompes à chaleur, le solaire ou les chaudières à condensation.
    Moins sollicité durant les beaux jours, le chauffage constitue pourtant l'un des points noirs de votre facture, à la fin de l'année. Pour limiter sa consommation énergétique, plusieurs systèmes innovants sont proposés sur le marché : "Les chaudières à granulés bois, les pompes à chaleur ou encore la mise en place de panneaux solaires s'avèrent très efficaces pour produire une énergie propre", explique Florence Clément. Parfaits pour des maisons individuelles ces systèmes sont en revanche difficilement adaptables dans les logements collectifs. Pour autant, les classiques chaudières au fioul ou au gaz ne sont pas une fatalité en ville, pour Florence Clément : "Leur remplacement peut être l'occasion de proposer aux autres copropriétaires une chaudière à condensation. Si cette dernière impose un plus gros investissement au départ, elle permet de réduire jusqu'à 15% la consommation de gaz par rapport à un appareil classique et, au moins d'autant, le prix sur la facture".
    Même chose pour l'eau sanitaire qui peut, au choix, être couplée avec ce type de système ou chauffée à part. Dans ce cas, tournez-vous vers les panneaux solaires qui peuvent couvrir jusqu'à 80% des besoins quotidiens, y compris en milieu urbain : "Le tout est de s'accorder avec les autres occupants de l'immeuble pour partager les frais d'installation, stipule Florence Clément. Mais auparavant, il faudra quand même vérifier que ce système est viable, en s'assurant que le toit de l'édifice n'est pas ombragé et qu'il est orienté au sud ou au sud-ouest ".
    Pour en savoir plus, connectez-vous sur www.ademe.fr
    Pour aller plus loin
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic