Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Publié le 13 avril 2012 par Yasmina Bennaceur
    A l'achat d'une fenêtre ou d'un meuble de cuisine, leur résistance au climat, au vieillissement ou encore aux chocs apparaît comme une évidence. Pourtant, avant de les mettre en vente, les fabricants s'assurent de pouvoir garantir cette solidité à leurs clients. Etanchéité, tenue des finitions, stabilité mécanique... Lapeyre nous a ouvert les portes de son laboratoire d'essais où les produits subissent nombre "d'agressions" avant d'être validés. Démonstration.
    C'est au cœur de la Marne, à Châlons-en-Champagne, que Lapeyre a installé son laboratoire de tests visant à valider ses produits avant la mise sur le marché.
    Avec plus de 85.000 fenêtres et 91.000 volets fabriqués en 2011, l'usine de Poreaux, qui jouxte le laboratoire, est répartie sur 40.000 m2, et dispose de cinq lignes de fabrication : finition élément par élément (traitement insecticide, fongicide et hydrofuge - teinte et lasure) ; équipements des différents pièces métalliques allant sur la menuiserie ; montage des menuiseries et enfin, personnalisation des fenêtres grâce à l'ajout d'accessoires.
    Le laboratoire accueille, quant à lui, plus d'une dizaine de machines dernières génération pour réaliser les tests les plus pointus, sur les produits Lapeyre, mais également sur ceux des fournisseurs partenaires de la marque, afin de répondre aux différentes certifications dont ils font l'objet.
    Découvrez en images et en pages suivantes les différents tests effectués sur les menuiseries.
    Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests climatiques 1/2 - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests climatiques 1/2 - labo Lapeyre
    Tests climatiques 1/2 - labo Lapeyre © Y. B DR / Lapeyre
    Le premier pôle du laboratoire est réservé aux essais climatiques réalisés sur les menuiseries.
    Ici, Sébastien Gilbaut, responsable du laboratoire, nous présente une petite enceinte qui permet de créer des variations de température sur les carrelets en bois, des sections carrées, de la même essence que les battants ou traverses utilisées pour réaliser les menuiseries.
    L'objectif est de vérifier que l'aboutage (l'assemblage des pièces de bois) tienne bien, malgré les variations de température.
    A l'issue de cette première phase, ces carrelets sont mis au contact de l'eau afin de s'assurer que cette dernière ne traverse pas les aboutages.
    Tests climatiques 1/2 - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests climatiques 2/2 - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests climatiques 2/2 - labo Lapeyre
    Tests climatiques 2/2 - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Le principe de cette machine est également de simuler le vieillissement climatique mais sur un produit complet cette fois-ci (une porte, une fenêtre ...).
    L'élément, ici, une porte, est placé contre un mur, dans une enceinte. Deux climats sont simulés : l'un, d'un côté de la porte, à une température de 23° et à un taux d'humidité de 50% ; l'autre, de l'autre côté de la porte, à une autre température, avec, de temps en temps des aspersions d'eau et de forts rayonnements UV.
    Cet essai se répartit sur trois phases dans une journée de 24h. La première consiste à asperger la porte d'eau ; la deuxième fait baisser la température à -20°, l'eau envoyée sur la porte va ainsi geler ; enfin, la troisième et dernière phase consiste à faire remonter la température, jusqu'à 60° avec, en plus, les rayonnements UV
    Ce cycle va être répété dix fois lorsque la menuiserie est en bois ou en aluminium, cinq fois pour le PVC. L'objectif est de valider, avant la mise sur le marché, une nouvelle finition ou un nouvel assemblage métallique.
    Tests climatiques 2/2 - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests de corrosion

    Tests de corrosion - labo Lapeyre
    Tests de corrosion - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Ces deux machines, bien qu'elles soient différentes, réalisent exactement les mêmes tests. Elles permettent, en effet, de simuler la corrosion grâce à la création de "brouillards salins".
    Des bacs de solutions salines (du sel et de l'eau) pulvérisent un brouillard corrosif sur les pièces métalliques des menuiseries.
    L'objectif est d'observer à quel moment elles se mettent à rouiller et de définir, en fonction de ce résultat, quel usage convient le mieux à ces menuiseries (intérieur, extérieur, voire bord de mer).
    Pour qu'elle soit validée, une poignée de meuble de cuisine doit, par exemple, tenir 96 heures sans rouiller, ni ternir. En revanche, un volet ou encore un portail, confronté au climat extérieur, devra, lui, résister au brouillard salin respectivement durant 240 et 496 heures.
    Tests de corrosion

    Tests de qualité des finitions

    Tests de qualité des finitions - labo Lapeyre
    Tests de qualité des finitions - labo Lapeyre © Lapeyre
    Ici, les trois roues de dégradation vieillissent prématurément les pièces de bois sur lesquelles une finition (lasure ou peinture) a été appliquée.
    Le but est de vérifier que la finition va bien tenir sur le bois dans le temps. Le principe? Six lampes UV (ultra-violet), placées en haut de la roue, envoient une lumière très forte tandis qu'en bas, un bac rempli d'eau reçoit dans un second temps les pièces de bois.
    La roue tourne pendant 1h30, temps durant lequel les pièces passent en alternance sous les UV et dans l'eau, sur un rythme de 40 minutes. L'essai se prolonge ainsi pendant trois semaines aux termes desquelles la finition est grattée à l'aide d'une petite griffe.
    Par la suite, un scotch est collé sur le revêtement, si ce dernier adhère au support en bois, cela signifie qu'il convient, il est alors validé. Par contre, s'il adhère au scotch, c'est qu'il a perdu son adhérence.
    Le but est d'avoir une qualité de finition permettant de respecter les deux ans de garantie promis par Lapeyre à ses clients.
    Tests de qualité des finitions

    Capacité à rester en place

    Capacité à rester en place - labo Lapeyre
    Capacité à rester en place - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Cette machine à infrarouge sert à tester les baies coulissantes. Elle permet en effet de simuler une exposition plein sud, en plein été.
    La température de surface monte jusqu'à 80° : c'est la capacité de la menuiserie à rester en place, malgré la température élevée, qui va être testée.
    Capacité à rester en place

    Tests d'étanchéité à l'air

    Tests d'étanchéité à l'air - labo Lapeyre
    Tests d'étanchéité à l'air - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Cette machine teste l'étanchéité à l'air et à l'eau. Le principe ? L'on émet dans un premier temps de l'air et l'on observe s'il y a une fuite et, si tel est le cas, à quel endroit.
    Dans un second temps, en haut, une rampe d'aspersion envoie de l'eau sous pression sur la menuiserie, le but du jeu est qu'elle ne sorte pas en trouvant son chemin par un joint, par le haut ou encore le bas du produit.
    Un autre essai est également réalisé par pression et dépression afin de simuler les coups de vent allant de 150 à 170 km / h. Ainsi, lorsque la menuiserie est mise sous pression, elle gonfle, tandis que lorsqu'elle est mise en dépression, elle se rétracte dans l'autre sens.
    Cette opération va être répétée 50 fois. A l'issue de ce test, la menuiserie doit non seulement rester debout mais aussi fonctionner comme si elle était neuve !
    Tests d'étanchéité à l'air

    Tests de résistance à l'abrasion

    Tests de résistance à l'abrasion - labo Lapeyre
    Tests de résistance à l'abrasion - labo Lapeyre © Y. B DR / Lapeyre
    Dans cet espace, cette petite machine permet de vérifier la résistance de la finition des menuiseries à l'abrasion. L'on utilise des petites meules ou du papier abrasif, selon le type de produit (plan de travail, façade de meuble de cuisine, parquet, marche d'escalier...).
    La pièce de bois est placée sur un support qui va tourner plusieurs fois, en même temps que les meules entrent en action, c'est l'abrasion.
    C'est le nombre de tours que l'éprouvette effectue avant que l'abrasion n'endommage la finition, qui définit la qualité du revêtement et son usage (plan de travail, façade de meuble de cuisine, parquet ou encore marche d'escalier...).
    Le principe est le même pour tester la résistance de la finition aux rayures : à la place des meules, l'on appuie sur une pointe de diamant en contact avec la finition.
    Une loupe permet, par ailleurs, de mesurer les épaisseurs des différentes finitions pour définir laquelle sera nécessaire en fonction du support. Un plan de travail de cuisine résiste, par exemple, bien à un peu plus de 100 microns.
    Tests de résistance à l'abrasion

    Vérifier la solidité de la finition

    Vérifier la solidité de la finition - labo Lapeyre
    Vérifier la solidité de la finition - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Cette machine permet d'effectuer un vieillissement prématuré de la finition. L'essai consiste à emballer la moitié de la pièce d'aluminium, puis à l'exposer à une puissante lampe UV.
    A l'issue du test, l'éprouvette est déshabillée, un comparatif est ensuite effectué sur le contraste et la brillance de la pièce, par rapport à un support neuf.
    Cela permet de s'assurer qu'un client ayant par exemple acheté une cuisine en "L" laquée rouge, avec une fenêtre exposée plein sud, ne se retrouvera pas avec un morceau rose et l'autre rouge au bout de six mois !
    Vérifier la solidité de la finition

    Tests des molécules

    Tests des molécules - labo Lapeyre
    Tests des molécules - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Ici, la machine est destinée à la chromatographie, une technique physique qui permet de séparer les molécules. Ici, ce sont les fenêtres qui sont testées.
    Une fois que la préservation (traitement insecticide et fongicide) est appliquée, des échantillons sont prélevés en surface du bois ainsi qu'en bois de bout (au bout de la planche).
    Un solvant est alors envoyé sur ces échantillons, sous haute pression, arrachant au passage le fongicide, l'insecticide et quelques molécules du bois.
    Cette matière broyée va être analysée afin de reconnaître et quantifier les différents composants et ainsi vérifier si le bois est assez imprégné de ces traitements pour être efficace et, au final, validé.
    Tests des molécules

    Tests d'usage

    Tests d'usage - labo Lapeyre
    Tests d'usage - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Des essais sur les plans de travail de cuisine en appliquant de l'acétone, du coca-cola, du jus de citron ou tout autre produit domestique que l'on retrouve chez les particuliers, sont effectués dans la même pièce.
    Selon le type de produit et le support, on laisse le produit agir plus ou moins longtemps, d'une heure à une journée entière. A l'issue de cet essai, une fois la surface nettoyée, on observe le comportement de la finition, si elle a changé de couleur ou s'est ternie, le produit ne sera pas validé.
    Tests d'usage

    Evaluer et quantifier les COV

    Evaluer et quantifier les COV - labo Lapeyre
    Evaluer et quantifier les COV - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Cette machine fonctionne exactement de la même façon que la machine à chromatographie sauf qu'elle permet, ici - et selon la nouvelle réglementation en vigueur - d'analyser et quantifier les COV (composants organiques volatils) présents dans la finition.
    Pour ce faire, des champs d'émissions sont créés et dans lesquels sont placés les produits (fenêtre, porte d'entrée etc...). Ils vont rester dans ces chambres ventilées, à une température de 23° (50% d'humidité), 28 jours.
    Au terme de l'essai, l'air sera prélevé et analysé. Ainsi, de la même manière que pour les insecticides et les fongicides, les COV, qui peuvent avoir un impact sur la santé, seront définis et quantifiés.
    Evaluer et quantifier les COV

    Tests acoustiques - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests acoustiques - labo Lapeyre
    Tests acoustiques - labo Lapeyre © Lapeyre
    Dans cette pièce, on réalise des tests acoustiques sur les menuiseries. Le principe : deux cellules sont totalement isolées l'une de l'autre par dix à quinze cm de laine de roche avec, entre les deux, une porte en bois.
    L'on émet un son de 103 décibels dans l'une des pièces. Le bruit, lorsqu'il a été émis, passe à travers la menuiserie et arrive sur un micro, dans la seconde cellule.
    Il arrive souvent que des clients connaissent des problèmes acoustiques chez eux. Et, souvent aussi, il ne s'agit pas de la qualité du produit mais de la pose, qui a été mal effectuée. Cet essai permet de vérifier réellement la qualité acoustique de la menuiserie.
    Tests acoustiques - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests de la résistance aux chocs

    Tests de la résistance aux chocs - labo Lapeyre
    Tests de la résistance aux chocs - labo Lapeyre © YB / Maison à part
    Ici, le but est de vérifier la solidité des menuiseries, c'est-à-dire l'assemblage battant-traverse. Des essais sont effectués dans les deux sens afin de voir si le poids du vitrage ne va pas faire fragiliser la menuiserie.
    Toutes les menuiseries Lapeyre passent par ce laboratoire, les nouvelles fenêtres du fabricant : la "Classic pin" et la "Classic chêne" ont d'ailleurs été testées ici.
    L'on va aussi tester sur cette grosse structure bleue les gardes -corps, soit en lançant ce sac de 50 kg contre la balustrade, ce qui va créer un choc important, cette dernière doit alors résister ; soit l'on met des poids, jusqu'à 400 kg pour valider sa solidité.
    Les portes d'entrées sont également testées car elles doivent aussi pouvoir supporter des chocs.
    Tests de la résistance aux chocs

    Tests de résistance

    Tests de résistance - labo Lapeyre
    Tests de résistance - labo Lapeyre © Lapeyre
    Cette machine sert à réaliser des essais d'ouverture et de fermeture sur les portes.
    Ils sont réalisés 10.000 fois par jour, pendant 10 jours soit 100.000 ouvertures et fermetures en tout.
    Au préalable, toutes les dimensions sont soigneusement notées ainsi que les efforts de manœuvre. La porte doit, à l'issue des 10 jours se comporter aussi bien qu'au départ.
    Les tiroirs, portes de placards de cuisine ou encore portes coulissantes son testés de la même manière.
    Tests de résistance

    Tests sanitaires - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres

    Tests sanitaires - labo Lapeyre
    Tests sanitaires - labo Lapeyre © Y.B / Maison à part
    Cet endroit est destiné aux essais sanitaires, notamment pour les cabines de douche pour lesquelles on teste l'étanchéité.
    Tout le tour de la cabine est arrosé, tout comme les fonds de baignoire, afin de vérifier qu'ils soient bien étanches.
    Tests sanitaires - Dans les coulisses d'un laboratoire de tests chez un fabricant de fenêtres
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic