Séisme dans l'Ouest de la France : ce qu'il faut savoir

    Publié le 19 juin 2023 par P.P.
    Séisme dans l'Ouest de la France
    Séisme dans l'Ouest de la France © Capture d'écran - Préfecture de Charente-Maritime
    BON A SAVOIR. Ce vendredi 16 juin 2023, un puissant séisme, d'une magnitude de 5,3 à 5,8, a frappé l'Ouest de la France. N'ayant fait fort heureusement pas de victimes, d'importants dégâts matériels sont néanmoins à déplorer. Conséquences et indemnisations, zones sismiques en France, état de la réglementation... Maison à part fait le point.
    Ce vendredi 16 juin 2023, à 18h38, la terre a tremblé en France. Un puissant séisme, d'une magnitude de 5,3 à 5,8 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass) et le Bureau central sismologique français (BCSF), dont l'épicentre se situerait entre La Rochelle (Charente-Maritime) et Niort (Deux-Sèvres). Ressenti par une grande partie de l'Ouest de France, ce tremblement de terre n'a heureusement fait aucune victime, la Préfecture des Deux-Sèvres annonçant seulement qu'un blessé léger. Mais côté matériel, les dégâts sont importants : chutes de pierres, fissures et effondrement partiel de toiture sont recensés, notamment en Charente-Maritime, où la Préfecture annonce samedi 135 bâtiments endommagés, dont 71 "sont considérés comme inhabitables en raison des risques structurels qu'ils présentent," selon un bilan repris par l'AFP. A La Laigne, petite commune de 500 habitants, c'est la quasi-totalité du village qui a dû évacuer, le risque d'effondrement des habitats étant trop grand. D'autant plus que des répliques ont été rapidement ressenties, d'intensité plus ou moins fortes, ce qui est toujours le cas lors des tremblements de terre.
    Ce lundi 19 juin, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, accompagné de son ministre délégué au logement, Olivier Klein, s'est déplacé à la rencontre des sinistrés des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime, "pour soutenir la population" et rappeler que "l'Etat sera là [pour elle]." Il a déploré environ 250 habitations classées en noir ou rouge, ce qui représente "un peu moins de 500 personnes, qui à un titre ou un autre, pourraient être concernées par une procédure", tout en rappelant que le bilan n'est pas définitif,car des expertises sont toujours encore en cours.

    Une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera rapidement enclenchée

    "Étant donné l'intensité du séisme qui a frappé l'ouest de la France, une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée afin de prendre en compte les potentiels dégâts structurels qui auraient été engendrés", a déclaré samedi sur Twitter, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, en exprimant son soutien aux victimes. La Première ministre Elisabeth Borne, en déplacement dans le Calvados, s'est aussi exprimé, rapporte l'AFP : "Le bilan est maîtrisé, contenu (...) On va s'assurer que tout le monde a accès à un relogement."

    Quelles indemnisations ?

    Selon le cabinet d'expertise en assurance Saretec qui s'est rendu sur place, le tremblement de terre a endommagé plus de 5.000 bâtiments pour un coût total estimé entre 150 et 200 millions d'euros. Souscrire à une assurance multirisques habitation implique obligatoirement une couverture étendue aux dégâts causés par une tempête, un ouragan, un cyclone ou n'importe quelle autre catastrophe naturelle, du moment qu'elle est reconnue par l'État, via un arrêté interministériel. La reconnaissance de la catastrophe naturelle ici annoncée par le ministre de l'Intérieur en procédure accélérée, permettra aux sinistrés d'enclencher rapidement les processus d'indemnisation. Pour en savoir plus, retrouvez notre article dédié : Catastrophe naturelle : comment se faire indemniser rapidement.

    L'Ouest de la France est-il connu particulièrement pour sa vulnérabilité aux séismes ?

    La surprise a été totale pour les habitants des régions touchées, notamment du fait de l'intensité des secousses. Ressenti en effet de Rennes à Bordeaux et jusqu'à Limoges, il s'agit du plus important séisme dans cette région depuis plus de 50 ans. De telles magnitudes sont par ailleurs plutôt rares en France, même si l'activité sismique de l'Hexagone est connue. Selon le zonage établi en 2011, la Charente Maritime est classée en zone faible à modérée (2 et 3). Les principales régions françaises à risque sismique moyen se situant côté Pyrennées et dans l'Est, Alpes et méditerranée, tandis que les DOM-TOM (hors Mayotte et Réunion) sont classés à risque fort.

    Comment connaître le risque sismique dans ma région ?

    "L'aléa sismique est déterminé par la magnitude, l'ampleur et la période de retour des séismes d'un territoire. L'enjeu est d'estimer la probabilité qu'un événement naturel survienne sur un site et dans un laps de temps donné" explique le Ministère de l'écologie et de la cohésion des territoires sur son site. En France, un zonage sismique a été introduit en 2011, consultable en ligne (et ci-dessous) : "Il détermine cinq zones de sismicité, allant de très faible à forte."
    Zonage sismique de la France depuis 2011
    Zonage sismique de la France depuis 2011 © ministère MTECT - MTE
     
    Par ailleurs, le Bureau central sismologique français a établi également une carte des épicentres des tremblements de terre ressentis dans l'Hexagone, de 1932 à 2021, à partir du recueil des données des différentes stations de surveillance établies sur le territoire et à proximité. Intitulée "Catalogue de la sismicité instrumentale de la France hexagonale sur la période 1962-2021", il couvre le territoire métropolitain ainsi que "la zone économique exclusive en mer (ZEE) élargis d'une bande de 20 km pour tenir compte des plus grandes incertitudes de localisation des épicentres", est-il précisé.
    Catalogue de la sismicité instrumentale de la France hexagonale sur la période 1962-2021
    Catalogue de la sismicité instrumentale de la France hexagonale sur la période 1962-2021 © BCSF-Rénass (2022),EOSTUAR830, Univ. Strasb., CNRS
     
    BCSF-Rénass (2022). Instrumental seismicity in mainland France. EOST UAR830, Université de Strasbourg, CNRS (Collection). doi:10.25577/fv3f-sq09
    Le dernier tremblement de terre à intensité équivalente avait eu lieu le 11 novembre 2019, de magnitude 5,4 sur l'échelle ouverte de Richter, il avait fait quatre blessés, dont un grave, dans la vallée du Rhône et provoqué de gros dégâts matériels au Teil (Ardèche).

    Quelle est la réglementation en France en matière de construction parasismique ?

    "Dans le domaine des bâtiments, explique le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur son site, l'objectif principal de la réglementation parasismique est la sauvegarde du maximum de vies humaines pour une secousse dont le niveau d'agression est fixé pour chaque zone de sismicité. La construction peut alors subir des dommages irréparables, mais elle ne doit pas s'effondrer sur ses occupants." Et d'ajouter : "En cas de secousse plus modérée, l'application des dispositions définies dans les règles parasismiques permet de limiter les destructions et, ainsi, les pertes économiques." Ainsi, en fonction du type de bâtiment (à risque normal - tout type de bâti ; ou à risque spécial - installations de type nucléaire, barrages, ponts, industries SEVESO), de la zone géographique où se situe le bâtiment et selon le zonage établi en 2011, les réglementations parasismiques s'appliquent. Pour en savoir plus, des guides sont mis disposition sur le site du ministère, en fonction des matériaux employés également : voir l'article "Construction et risques sismiques" sur le site du ministère.
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