Une dépendance de verre et de pierre se fond dans la campagne provençale

    Publié le 28 mars 2018 par V.M
    L'extension a été construite en 2016
    L'extension a été construite en 2016 © Hervé ELLENA/v2com
    Dans un petit village des Alpes-Maritimes, une maison typique du sud de la France s'est vue agrémentée d'une extension qui gravite entre intégration dans l'environnement, contemporanéité et abstraction. Reportage.
    Un grand ciel bleu, des oliviers, une roche orangée, d'innombrables restanques (murs de retenue en pierres sèches qui soutiennent des cultures en terrasse)... A Spéracèdes dans le département des Alpes-Maritimes, une maison typique du sud de la France semble posée au milieu d'un décor de carte postale. "Les clients avaient fait construire leur bâtisse dans les années 1980 et l'ont conçu de manière à ce qu'elle soit en phase avec la maison provençale classique", raconte Hervé Ellena, architecte en charge du chantier.
    Petites fenêtres, tuiles canal, entrée centrale en pierre de taille... tout y est. Mais à cet ensemble, s'ajoute aujourd'hui une dépendance de 120 m2 à l'apparence atypique et contemporaine.
    "Les propriétaires souhaitaient agrandir la maison pour accueillir enfants et petits-enfants pendant l'été. Cette extension est indépendante et comporte une salle de bains, un dressing, une chambre, ainsi qu'un sous-sol", explique Hervé Ellena.
    Passé l'aspect pratique, l'extension a été conçue en phase avec son environnement, bien qu'ayant une apparence très affirmée. Son volume a été enterré et intégré aux restanques, les pierres retirées sur place ont été réutilisées pour les murs extérieurs, une toiture végétalisée garantie une bonne intégration dans le paysage. Enfin, de grandes baies vitrées créent la surprise sur la façade sud. Elles modernisent l'ensemble et dévoilent un jeu de reflets qui donne la réplique à la nature environnante. Maison à part vous fait la visite, en images.
    Une dépendance de verre et de pierre se fond dans la campagne provençale

    Une maison déjà bien intégrée dans son environnement

    La maison d'origine date des années 1980
    La maison d'origine date des années 1980 © Hervé ELLENA/v2com
    Bien que construite dans les années 1980, la maison des propriétaires ressemblait à une bâtisse classique du sud de la France. Ainsi, petites fenêtres, façade claire et tuiles canal sont au rendez-vous. Si l'extension se démarque, elle devait également s'intégrer convenablement.
    Une maison déjà bien intégrée dans son environnement

    Une extension encastrée directement dans le paysage

    L'extension est intégrée aux restanques
    L'extension est intégrée aux restanques © Hervé ELLENA/v2com
    L'extension a été intégrée dans les restanques, entre la maison et le palier suivant. Après avoir creusé à environ 6 m de profondeur, un sous-sol qui communique avec la cuisine de la maison a été intégré dans le volume de l'extension. Il accueille un cellier, une buanderie, un local technique, (chauffage etc.) et une cave.
    Une extension encastrée directement dans le paysage

    Une extension qui accompagne les restanques

    La toiture est presque invisible
    La toiture est presque invisible © Hervé ELLENA/v2com
    L'extension accompagne les restanques. Elle a été agrémentée d'une toiture végétalisée recouverte d'herbes sauvages. Si bien que l'extension juste derrière les vignes semble en pente et en ressort quasi invisible. Un garde-corps vient discrètement marquer la ligne d'horizon et protège du vide. "Il y a entre 20 et 30 cm de terre. Elle va se tasser un peu, mais il est possible d'en ajouter puisque la toiture repose sur une grande dalle de béton", assure Hervé Ellena.
    Une extension qui accompagne les restanques

    Une extension intégrée, mais qui se démarque

    Les pierres extraites ont été réutilisées
    Les pierres extraites ont été réutilisées © Hervé ELLENA/v2com
    "Via l'utilisation de certains matériaux, il s'agissait d'intégrer cette extension, mais de la rendre abstraite", développe Hervé Ellena. La façade sud est recouverte de vitrages qui lui confèrent une allure contemporaine et occasionnent d'intéressants jeux de reflets avec le paysage. Mais sur les murs maçonnés, les pierres des terrasses ont été réutilisées. Elles ont été collées contre le mur de béton de telle sorte qu'à l'extérieur, le mur est en pierres sèches. A l'extrémité du mur, le toit se replie et fait disparaître la hauteur du bâti, ce qui adoucit sa structure.
    Une extension intégrée, mais qui se démarque

    Une façade vitrée en double peau

    Un store occultant régule les apports solaires
    Un store occultant régule les apports solaires © Hervé ELLENA/v2com
    La façade vitrée est exposée plein sud. Une fausse bonne idée dans le sud de la France ? Hervé Ellena assure que non, puisqu'il s'agit en fait d'une double peau. "La première baie vitrée est un simple vitrage en verre trempé. Ensuite, un passage de 50 cm est occupé par un store occultant qui protège du soleil. La deuxième baie vitrée embarque un double vitrage sur cadrans aluminium qui sépare l'intérieur de l'extérieur et évite donc l'échauffement."
    Mais en plein cœur de l'été, sud de la France oblige, mieux vaut ouvrir les fenêtres pour qu'entrent les courants d'air !
    Une façade vitrée en double peau

    Des surfaces vitrées tout en reflets

    le paysage se reflète dans les vitres
    le paysage se reflète dans les vitres © Hervé ELLENA/v2com
    D'un point de vue purement esthétique, cette addition de deux baies vitrées crée un intéressant jeu de reflets avec l'environnement proche. Diffusant une touche étrangement bucolique sur ces grandes surfaces de verre très contemporaines.
    Des surfaces vitrées tout en reflets

    Une extension contemporaine et chaleureuse

    Le plafond de l'extension est en béton
    Le plafond de l'extension est en béton © Hervé ELLENA/v2com
    A l'intérieur, l'extension dévoile des espaces lumineux et ouverts, marqués par un plafond en béton brut qui diffuse une note contemporaine dans la chambre. La partie repliée qui adoucit le toit à l'extérieur, ici, au contraire, structure le plafond. Au sol, le choix s'est porté sur un parquet chaleureux, en chêne français.
    Une extension contemporaine et chaleureuse

    Une extension isolée du sol au plafond

    Du polyuréthane et du polystyrène comme isolant
    Du polyuréthane et du polystyrène comme isolant © Hervé ELLENA/v2com
    La toiture a été isolée par le dessus, avec 150 mm de polyuréthane. Les murs reposent sur un doublage intérieur en polystyrène et une étanchéité à l'extérieur. Enfin un chauffage a été intégré au sol et est accessible par des grilles stylisées.
    Une extension isolée du sol au plafond

    Une salle de bains chaleureuse aux notes boisées

    La salle de bains est tapissée de carrelage
    La salle de bains est tapissée de carrelage © Hervé ELLENA/v2com
    Cette salle de bains, avec sa baignoire japonisante, dévoile un écrin chaleureux. Pourtant, "il s'agit d'un carrelage imitation parquet. Bien que sceptique au début, j'ai changé d'avis lorsque j'ai vu les échantillons", rétorque Hervé Ellena. Résultat, de loin, l'illusion est parfaite.
    Une salle de bains chaleureuse aux notes boisées

    Une extension qui se fond dans le paysage

    L'extension est persque invisible
    L'extension est persque invisible © Hervé ELLENA/v2com
     
    Fiche technique
    Maître d'œuvre : ELLENA MEHL
    Architectes : Hervé ELLENA et Stéphanie MEHL
    Durée des travaux : 1 an, 2016
    Prix : NC
    Lieu : Spéracèdes (Alpes-Maritimes)
    Surface : 120 m2 sur 2 niveaux
    Une extension qui se fond dans le paysage
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