Le musée Carnavalet fait peau neuve et défie le temps

    Publié le 30 juin 2021 par Lilas-Apollonia Fournier
    Musée Carnavalet
    Musée Carnavalet © Antoine Mercusot
    Le musée parisien sur l'Histoire de Paris a rouvert ses portes au public fin mai, après avoir été transformé et magnifié. Suite à cinq années de fermeture, un nouveau parcours a été imaginé. Tour d'horizon de ce projet grandiose.
    Donner de la modernité à un musée iconique de la capitale, né en 1880. Derrière cette volonté de permettre une continuité historique à ce site culturel de renom, François Chatillon, directeur de l'agence Chatillon Architectes et architecte en chef des travaux, et Nathalie Crinière, scénographe, ont travaillé à garder l'essence du musée Carnavalet tout en permettant des transformations majeures.
    De la préhistoire au Paris du XXème siècle, les visiteurs déambulent dans ce musée gigantesque, de plus de 3.900 m2 et aux 625.000 œuvres. 58,3 millions d'euros ont été nécessaires pour rénover le bâtiment. Le parcours a, lui, été complètement repensé par la scénographe pour qu'il soit chronologique, alors qu'il ne l'était pas lors de sa fermeture en 2016.
    Autres changements : les personnes à mobilité réduite ont également été incluses dans ce "nouveau musée", notamment avec l'installation de rampes dans les galeries de circulation, mais aussi dans les étages et les jardins. Enfin, 10% des œuvres ont été placées à hauteur des enfants.
    Visite en images du nouveau musée Carnavalet.
    Le musée Carnavalet fait peau neuve et défie le temps

    Un parcours chronologique pour donner plus de sens à la visite

    Musée Carnavalet cour d'honneur
    Musée Carnavalet cour d'honneur © Antoine Mercusot
    Une grande partie des menuiseries extérieures des façades ont été rénovées. Des fenêtres qui donnent une vue sur la cour ont été ajoutées à certaines pièces, apportant plus de lumière. "Cela permet aux visiteurs de se repérer à nouveau", explique François Chatillon lors de la visite de Carnavalet à laquelle nos confrères de Batiactu ont pu assister. "Il a fallu faire des compromis et il y a eu une lutte amicale, entre les équipes du musée et l'agence, car nous voulions ajouter plus de fenêtres et eux des cimaises. Chaque fenêtre a été négociée une par une, cela a duré des semaines." L'autre difficulté, c'était d'organiser un parcours chronologique. "On ne peut pas mettre un tableau avant un autre, l'espace a donc été pris en considération et le bâtiment, qui fait partie des éléments du musée, ne pouvait pas être détruit non plus."
    Un parcours chronologique pour donner plus de sens à la visite

    L'ajout nécessaire d'escaliers modernes

    Musée Carnavalet salle de bal Wendel
    Musée Carnavalet salle de bal Wendel © Antoine Mercusot
    La différence de hauteur de plancher a également fait preuve de réflexion. Cinq ascenseurs et deux élévateurs PMR (personnes à mobilité réduite) ont notamment été ajoutés. Aussi, pour permettre une bonne circulation du public, des escaliers en acier ont été ajoutés. "Un escalier monumental qui permet d'emprunter la visite est en métal. Fabriquées au Portugal, les pièces, qui pèsent chacune plusieurs centaines de kilos, ont été acheminées détachées puis elles ont été soudées sur place", détaille François Chatillon.
    L'ajout nécessaire d'escaliers modernes

    Le sous-sol investi

    Musée Carnavalet sous-sol
    Musée Carnavalet sous-sol © Antoine Mercusot
    Une centaine de salles abritent les peintures, objets d'art et autres décors. De nouvelles salles ont été pensées au rez-de-chaussée. La totalité des œuvres a bénéficié d'une campagne de restauration pour retrouver leur éclat. "On attaque la visite par le sous-sol, là où nous avons choisi de placer la période néolithique", explique François Chatillon.
    L'agence a gagné l'appel d'offres en 2015 et a choisi de décaisser le sous-sol, qui était jugé trop bas. Certaines banquettes ont été utilisées pour la scénographie et un plafond de voûtes a été conservé. "L'enjeu était de ne pas faire de technique au plafond, on l'a donc passée par les caniveaux, qui permettent de chauffer, ventiler et rafraîchir les pièces."
    Une pirogue période néolithique retrouvée au bord de la Seine a également nécessité l'acquisition d'une vitrine pour l'exposer, équipée d'un système de microclimat sur-mesure afin de maîtriser la température et l'hydrométrie. Cela a "coûté extrêmement cher", précise l'architecte en chef. "Il a fallu l'amener au sous-sol en un seul morceau, ce qui a requis de nombreuses réunions pour décider de comment l'apporter."
    Le sous-sol investi

    Une galerie des enseignes rénovée

    Musée Carnavalet salle des enseignes
    Musée Carnavalet salle des enseignes © Cyrille Weiner
    La galerie des enseignes, déjà présente quelques années plus tôt et appréciée du public, a vu ses enseignes magnifiées et certains sols disparus ont été restitués. "On a refusé de faire un sol en résine alors qu'ailleurs, on trouve des pavés et des sols en mosaïques", explique François Chatillon.
    Une galerie des enseignes rénovée

    Mise à jour des normes

    Musée Carnavalet Escalier Luynes
    Musée Carnavalet Escalier Luynes © Cyrille Weiner
    "Le musée a une très forte personnalité et identité, il y avait beaucoup de choses à faire mais nous ne voulions pas le transformer en musée contemporain", assure François Chatillon. Le lieu a dû être remis aux normes techniques pour assurer la sécurité incendie et la sûreté des œuvres. "C'était techniquement très difficile. Il n'était pas question, par exemple, de faire des faux plafonds, alors qu'il y a des kilomètres de tuyaux à passer."
     
    Musée Carnavalet - Histoire de Paris
    23 rue de Sévigné, 75003 Paris
    Entrée libre
    Mise à jour des normes
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