Tout savoir sur la télévision connectée : la TV du XXIe siècle

    Publié le 23 janvier 2013 par Valentin Boudonnet
    Le terme n'est pas nouveau, mais il commence à revenir de plus en plus dans la bouche des géants de l'électronique. Selon eux, dans le futur, la TV sera connectée ou ne sera pas. Petite plongée dans un monde où la télévision veut remplacer l'ordinateur.
    Révolution pour les uns, gadget pour les autres. La TV connectée semble susciter les mêmes critiques que la tablette tactile à l'époque de l'annonce de l'iPad. Si l'on lui souhaite la même réussite, il est indispensable de comprendre pourquoi cette innovation fait tant parler d'elle.
    Tout d'abord, la TV connectée, qu'est-ce que c'est ? Pour expliquer cela le plus simplement possible, c'est une télévision traditionnelle "connectée" à Internet, qui propose, via une interface dédiée accessible par télécommande, un catalogue d'applications à l'image de celles issues du monde des smartphones et des tablettes. Toutefois, point important, le choix de ces applications ne dépend non pas de l'utilisateur, qui les téléchargerait, mais du constructeur et des différents partenariats qu'il aura signés au préalable. On peut citer par exemple Samsung qui a passé un accord avec Yahoo ainsi que France Télévisions. Ces applications peuvent tout aussi bien concerner des petits jeux (Angry Birds) que des applications purement multimédias (YouTube). Les fournisseurs de contenus passent ainsi un accord avec les fabricants pour "apparaître" sur leur interface.
    Pour connaître les dernières nouveautés du secteur et en apprendre un peu plus sur ce nouveau type de télévision, suivez nos conseils dans les pages suivantes.
    Tout savoir sur la télévision connectée : la TV du XXIe siècle

    Les forces de la TV connectée

    NET TV Philips
    NET TV Philips © Philips
    Pourquoi la TV connectée a-t-elle de grandes chances de se démocratiser et de plaire au plus grand nombre ? Premièrement car elle rentre parfaitement dans la lignée des nouveaux appareils numériques constamment connectés à Internet et qu'elle répond, en cela, à un besoin de plus en plus fréquent. Dans la majeure partie des cas, l'accès à internet n'est pas aussi poussé que celui permis par un ordinateur, en revanche, la TV connectée dispose de toute une panoplie d'applications que l'on retrouve sur tablettes et smartphones et qui prennent tout leur sens sur un grand écran. C'est le cas de YouTube, de Skype (qui permet de la visioconférence tout en étant confortablement installé dans son canapé) ou de tout autre application permettant de lire, en toute simplicité, les fichiers provenant d'autres appareils connectés (smartphones, appareils photo, MP3, tablettes). L'on peut par exemple, lancer de la musique par le biais de sa TV connectée - musique stockée sur son "cloud"* - et faire marcher ainsi son ensemble home-cinema...
    La VOD (Video On Demand - vidéo à la demande) commence elle aussi à prendre son envol et elle aurait rapporté plus de 200 millions d'euros en 2012 selon le Syndicat de l'Edition Vidéo Numérique. C'est un marché florissant qui s'offre donc aux possesseurs de TV connectés (Selon la dernière enquête Médiamétrie publiée fin décembre, en 2012, un internaute sur 3 a regardé une VOD payante depuis un de ses écrans, un chiffre en forte progression). Par ailleurs, si la VOD continue à faire un petit peu de chiffres sur l'ordinateur, c'est la TV qui remporte tous les suffrages, plébiscitée par les utilisateurs lorsqu'ils louent ou achètent un film virtuel (deux tiers des "VODistes" selon l'enquête). Constat logique puisque la TV trône le plus souvent dans le salon, espace familial par excellence.
    L'autre point sur lequel misent un grand nombre de constructeurs, c'est sur celui du "Catch up TV" ou "Télévision de rattrapage" en français. Ce service permet de revoir gratuitement des émissions ou films jusqu'à une semaine après leur diffusion. Et ce n'est pas un hasard si toutes les grandes chaînes commencent à opter pour ce système très prisé par les téléspectateurs : TF1 avec MyTF1, le Pluzz pour France Télévisions ou Arte+7 pour Arte. Il y a même un enjeu de taille derrière ce service pour eux car l'audience d'un seul programme peut être désormais démultipliée et étalée dans le temps.
    La navigation totale sur internet via la TV connectée pourrait être elle aussi un des futurs arguments de vente, toutefois il faudra attendre encore que les télécommandes nouvelle génération parviennent à se substituer parfaitement à la souris et au clavier d'ordinateur (voir pages suivantes).
    *Pour faire simple, le cloud computing (que l'on peut traduire par "nuage") est une technologie numérique qui permet à toute personne d'accéder et de gérer ses données, stockées dans une sorte de "nuage virtuel" - en fait des serveurs informatiques très puissants - depuis n'importe lequel de ses terminaux informatiques (smartphone, tablette, ordinateur).
    Les forces de la TV connectée

    Les limites de la TV connectée

    La Box Numericable
    La Box Numericable © Numericable
    La principale limite de cette télévision est qu'elle propose un ou des services qui existent depuis quelques années ailleurs et à un moindre coût. On pense ainsi immédiatement aux "box" internet (voir notre comparatif des box pour 2012). Si cela équivaut tout de même à de la TV connectée, le fonctionnement de ces "box" ne nécessite en aucun cas l'achat d'un nouvel écran pour bénéficier de la VOD ou de la télévision de rattrapage.

    La concurrence féroce de la "box" des fournisseurs d'accès

    Par exemple, la dernière-née dans ce secteur est "La Box" de Numericable. Outre ses fonctionnalités internet avancées, elle dispose d'un catalogue de plus de 20.000 films en VOD et de 31 chaînes compatibles avec la télévision de rattrapage et cela sans débourser le moindre sou pour mettre sa télévision à niveau. Ainsi, les "box" qui se démocratisent dans les foyers en proposant un ensemble de services (téléphone, internet, télé) pourraient bien être un frein important aux TV connectées et à leur diffusion.
    Autre pierre d'achoppement probable pour les constructeurs : la qualité du débit en France. Sur ce plan, nous sommes loin d'être tous logés à la même enseigne. Si ces derniers mois, certains pouvaient se targuer de disposer de la fibre et d'un débit internet allant jusqu'à 100 Mega, d'autres, moins fortunés, ne disposent encore que d'un débit équivalent à 56 Kilo. Le visionnage de films HD (voire Ultra HD dans plusieurs années) sur une TV connectée nécessitant une connexion en "Très haut débit", il apparait donc indispensable que les foyers soient équipés de façon égale pour que ce nouvel usage ait des chances de percer un jour en France.
    Enfin, dernière limite de la TV connectée ou, du moins, dernier point faible : son catalogue d'applications. En dehors de YouTube ou de Picasa (logiciel de retouche et de partage d'images), les applications proposées par le service sont très cosmétiques et souvent inadaptées au support, la télévision. Par exemple, les petits jeux disponibles sur tablettes et smartphones n'ont que peu d'intérêt sur un grand écran et sans contrôleur dédié. Les premiers utilisateurs de la TV connectée reprochent également à l'interface sa trop grande complexité. Selon les bruits de couloir du CES 2013, leurs plaintes auraient été entendues et la plupart des constructeurs planchent déjà sur des systèmes de navigation bien plus simples, notamment grâce à des moteurs de recherche thématiques.
    En définitive, la technologie en est sûrement à ses balbutiements, mais pourrait bien devenir indispensable si les différents acteurs du marché prennent au sérieux la concurrence des box ainsi que les requêtes des utilisateurs.
    Les limites de la TV connectée

    Les télécommandes pour TV connectée

    Archos TV Connect
    Archos TV Connect © Archos
    La TV connectée nous donnant accès à un nombre de fonctionnalités bien plus important qu'une télévision classique, il est indispensable que son contrôleur soit simple d'utilisation tout en restant suffisamment complet. Dans ce secteur, il existe différentes approches et donc différents produits.
    Tout d'abord, il y a les télécommandes qui veulent associer à chaque fonctionnalité, un bouton. Outre ceux des chaînes ou du volume, il faut compter sur le retour au menu, le choix du périphérique, les croix directionnelles pour les jeux vidéo disponibles avec la télé. Il y a de quoi s'y perdre et c'est notamment pour cette raison que la toute première télécommande pour la Google TV a été aussi mal accueillie. Peu ergonomique, utilisable seulement à deux mains, pas assez au point technologiquement, les griefs étaient nombreux et cela a poussé Google à sortir une deuxième version bien plus satisfaisante.

    Vers des télécommandes plus intuitives

    Dotée d'une double face, cette dernière marche à l'aide de la technologie Bluetooth (sans besoin de pointer la télécommande vers la télé), elle dispose d'un clavier intégral rétroéclairé à l'arrière et d'un touchpad similaire aux ordinateurs portables sur le devant. Les touches les plus utilisées comme le Volume et le changement de chaînes sont, quant à elle, disposées sur la tranche pour plus de simplicité. Cette deuxième version est donc le modèle de télécommande complète et intuitive pour les TV connectées.
    A l'autre extrême, c'est la télécommande de l'Apple TV qui impressionne. Dépouillée de touches superflues, son design est très similaire à celui des premiers iPod. Un cercle donne accès aux fonctionnalités essentielles par une simple pression ou un effleurement tandis que la télécommande se fond particulièrement dans la main. Seul petit inconvénient, le passage par le menu de la TV via la télécommande est souvent indispensable.
    Au CES 2013, une télécommande d'un nouveau genre a également fait parler d'elle : la télécommande de l'Archos TV Connect. Pour rappel, Archos est une société française, reine de l'électronique haut de gamme et qui arrive à tenir tête aux grands groupes asiatiques et américains. Lors du dernier salon, ils ont présenté un objet aux confluents d'une tablette et d'une télécommande. L'ensemble se compose d'un boîtier, à disposer au-dessus de sa télévision (connectée ou non), permettant la visioconférence en HD, qui est couplé avec une télécommande plus imposante encore que celle de la première version de la Google TV. Pour autant, elle est plus pratique et, surtout, est capable grâce à ses joysticks de reproduire les sensations du tactile sur un grand écran. De plus, elle jouit d'une mémoire vive de 1 Go et de plusieurs ports USB, mini-USB et HDMI. Cette télécommande n'est donc pas destinée, à proprement parler, aux TV connectées, mais elle devrait permettre un enrichissement certain de l'expérience ainsi qu'une navigation sur les menus bien plus naturelle.
    A noter que certaines applications permettent aussi de transformer sa tablette ou son smartphone en télécommande (à l'instar de Media Remote de Sony).
    Les télécommandes pour TV connectée

    Le prix des TV connectées

    Loewe Connect ID
    Loewe Connect ID © Loewe
    Bien moins onéreuses que les futures TV Ultra HD, les TV connectées ont un coût supérieur à celui des TV classiques.
    Samsung étant le fer de lance de l'industrie, il est donc logique que l'entreprise ait fortement baissé le prix de ses premiers modèles. Ainsi, en cherchant bien, il est possible de trouver des modèles comme le Samsung UE22ES5410 à partir de 300 euros. Toutefois, pour ce tarif, il ne faut pas compter sur la HD ou la visioconférence.
    Le prix moyen d'une TV connectée HD, de bonne qualité et de taille adaptée à un grand salon (au-dessus de 110 centimètres) se situerait plutôt, en magasin, aux alentours de 800 euros. Comme ce Philips 46PFL5507 qui jouit en plus de la 3D active et de la technologie LED.
    Si vraiment l'on est à la recherche du haut de gamme, quel que que soit le prix de l'appareil, certaines marques sont connues dans le secteur pour leur excellence. Par exemple, la version 55 pouces du Connect ID de Loewe est vendue à partir de 2.890 euros. Bien évidemment, qui dit haut de gamme, dit grand nombre de fonctionnalités et d'à-côtés. Aussi, ce Connect ID, outre son design accrocheur, propose un rendu sonore d'une extrême qualité, plusieurs canaux d'enregistrement en HD et un accès internet total via la télévision.
    Enfin, il faut tout de même signaler que les TV connectées n'échappent pas à la courbe de montée des prix en fonction de taille de l'écran de ces dernières. C'est ainsi que l'on peut trouver sur certains sites marchands des TV Samsung de presque deux mètres atteignant les 8.000 euros ! Un luxe que ne peuvent pas s'offrir toutes les bourses mais qui reste très loin des prix annoncés pour les toutes premières télévisions Ultra HD : 20.000 dollars.
    Le prix des TV connectées

    Les nouveautés à venir dans le milieu de la TV connectée

    Netflix
    Netflix © Netflix
    L'innovation est somme toute assez récente et donc il est encore tôt pour parler d'avenir alors que l'on commence à peine à saisir les possibilités permises par les appareils actuels. Cependant, en ce qui concerne la France, nous sommes déjà en droit d'attendre les mêmes fonctionnalités que nos voisins d'outre-Atlantique, à commencer par "Netflix".
    Cité en exemple comme un "succès" par Emmanuel Gabla, membre du CSA, après son voyage aux Etats-Unis, "Netflix" est un service de Vidéo à la Demande qui marche par abonnement. En clair, cela fonctionne comme une carte de cinéma que l'on paierait entre 5 et 10 euros par mois et qui nous permettrait d'accéder à tout moment à un gigantesque catalogue de films, de documentaires et d'émissions en HD directement dans son salon. Le principal obstacle actuel à une grille de programmes "à l'américaine" est notre réglementation. En effet le CSA interdit toute diffusion d'un film, par le biais de ce service, avant un délai de 3 ans après sa sortie en salles. Si "NetFlix" n'a pas encore daté son arrivée en France, il est possible que le géant du commerce par internet, Amazon, en profite pour installer son "LoveFilm" (service similaire à celui de "Netflix") dans les prochains mois.
    Même s'il demeure encore quelques obstacles, comme une navigation trop complexe dans les menus ou des box de plus en plus présentes dans les foyers, la croyance absolue des constructeurs en cette dernière devrait logiquement contribuer à sa démocratisation prochaine. Dans quelques années, il sera sans doute absurde d'imaginer que notre télévision n'ait pas été connectée un jour - d'autant plus que l'on parle de plus en plus de l'internet des objets, l'on se demande donc quel objet ne sera pas connecté demain - tout comme il est difficile de concevoir pour les plus jeunes l'idée que le téléphone n'a pas toujours été portable.
    En définitive, plus que la 3D, la TV connectée est assurément une des technologies qui fera partie du quotidien de demain.
    Parmi les fonctionnalités permises par la TV connectée, il est de plus en plus question de la Social TV, le point en page suivante.
    Les nouveautés à venir dans le milieu de la TV connectée

    La Social TV : l'espoir de la TV classique et la gloire du téléspect-acteur

    Connect
    Connect © TF1
    La TV connectée s'utilise, par définition, avec une télévision et une télécommande. Aujourd'hui, il est néanmoins de plus en plus question du "double écran", composé de l'écran de sa TV traditionnelle et celui d'une tablette (ou smartphone). Le téléspectateur dialogue ou réagit directement au programme qu'il regarde via les réseaux sociaux notamment. Finalement, ce deuxième écran pourrait apparaître comme un nouveau concurrent à la TV connectée... C'est pourquoi les fabricants permettent de plus en plus sur leurs modèles d'accéder à un système de double écran directement sur sa TV connectée. L'on peut ainsi désormais faire de la Social TV avec ou sans smartphone ou tablette.
    En France, la Social TV a été notamment lancée de manière poussée par France Télévisions - avec son service "Pluzz" - lors du débat de l'entre-deux tours de la Présidentielle. Il ne s'agit plus seulement de se connecter à Facebook ou Twitter pour commenter l'émission en cours, mais plutôt d'accéder, grâce à la télévision connectée, à une plateforme spécifique où ces réseaux sociaux sont utilisés à part entière par les émissions concernées.
    Le principe est simple mais ouvre un champ de potentialités important. En premier lieu, l'implication totale du téléspectateur. En étant élevé au titre de quasi-invité, dont la parole compte, il lui est donc permis d'avoir une réelle influence sur le programme en cours. Si ce système n'est pour l'instant cantonné qu'aux émissions de débat, il n'est pas à exclure qu'il s'exporte par la suite aux divertissements et à tout autre programme en direct. L'envoi de questions par sms existait bien entendu avant cela, mais la Social TV a permis de développer ce phénomène et de l'adapter à notre époque, afin d'encourager d'autant plus le commentateur à devenir un véritable "téléspect-acteur".

    Vers de nouveaux usages

    La Social TV inclut également un service de partage instantané de photos et vidéos sur les réseaux sociaux. La Social TV est donc un vrai défi pour les chaînes historiques afin de redonner envie aux gens de préférer la télévision à leur ordinateur. Ce n'est d'ailleurs pas une coïncidence si, après avoir été en tête l'année dernière des classements du plus grand nombre de tweets publiés lors d'une émission (Miss France 2013), TF1 lance le mois prochain sa propre plateforme interactive de Social TV : Connect. Elle permettra ainsi de disposer d'une première mondiale dans le domaine de la TV, "l'instant replay" qui consiste en un partage immédiat sur les réseaux sociaux d'une petite séquence d'une émission en cours de diffusion. D'un très beau but lors d'un match de foot à la petite phrase assassine au cours d'un débat politique, les possibilités semblent infinies.
    Il n'est plus question ici de technologie, mais d'un nouvel usage de la télévision. En tout cas, ce qui est sûr c'est que la télévision de demain sera sociale et cela que l'on passe par un double écran, une box ou une TV connectée.
    La Social TV : l'espoir de la TV classique et la gloire du téléspect-acteur
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