Quand la ville devient éphémère

    Publié le 22 septembre 2008 par M.D
    Imaginer une ville construite à partir d'une identité : c'est le défi qu'ont relevé près de 800 équipes d'étudiants en architecture du monde entier. Dix projets ont été primés à l'occasion de la biennale d'architecture de Venise. Découvrez Everyville.
    "La communauté au-delà de l'espace, le sens civique au-delà de l'architecture" : c'est à partir de cette idée que des étudiants en architecture du monde entier ont planché pour le concours organisé dans le cadre de la biennale d'architecture de Venise, qui s'est ouverte dimanche en Italie. Plus de 782 projets de 48 pays différents ont esquissé "Everyville", une ville "où les architectes doivent suggérer comment ils créent une image, une cohérence et un sens civique approprié au lieu et à son histoire, à son site et à son futur".
    Un jury international présidé par le président de la biennale, Paolo Baratta, a sélectionné dix projets vainqueurs et quarante mentions honorables. Des projets pour lesquels il était demandé aux futurs architectes de se souvenir "de l'endroit où vous avez grandi, un lieu façonné par vos premiers pas, votre premier amour, votre première stupéfaction devant la couleur et la silhouette des autres. Souvenez-vous des choses vues, des sons, du bruissement du vent dans les arbres...".
    Le concours interroge les étudiants sur la notion de petite communauté à l'intérieur d'une plus grande ville, qui nous connecte non pas seulement à ce lieu mais à un sentiment d'appartenance à une communauté. Les techniques de l'architecture peuvent-elles aider à modeler une communauté plus éphémère et dont la naissance et la disparition seront plus rapides ? "Peut-on construire l'identité d'un lieu instantanément et la laisser s'éteindre sans avoir peur ?"
    Pour avoir un aperçu des projets, cliquez sur suivant.
    Quand la ville devient éphémère

    Aron Iitai Margula, Shimon Takasaki, Eva Christina Sommeregger (Autriche)

    Everyville
    Everyville © La biennale di Venezia
    "Les traces d'une personne qui a vu les mêmes rayons de soleil percer l'aube, entendu les mêmes murmures dans les arbres, senti la même odeur d'air moisi dans les escalators du métro, une personne qui a touché le même mur, le même sol, le même livre ou le même verre. (...) Un espace entre les individus à l'intérieur de quelque chose de matériel/immatériel".
    Aron Iitai Margula, Shimon Takasaki, Eva Christina Sommeregger (Autriche)

    Carlo Pavan, Nicola Pavan (Italie)

    Carlo Pavan, Nicola Pavan (Italie) - Everyville
    Carlo Pavan, Nicola Pavan (Italie) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Everyville ne souffre pas de changements physiques, l'urbanisme reste le même. Les maisons, l'usine et les espaces de commerces doivent être de vrais espaces et donc pas transformés. Ce qui peut être transféré à la place dans l'espace virtuel est dématérialisé. L'espace virtuel devient un centre public d'échange d'information, une île d'union complète entre les citoyens. Il suffira d'être connecté au réseau d'Everyville pour accéder à son square. L'E-gouvernement dirige la réalité, rendue accessible grâce au réseau de télécommunications. (...) L'information sur les besoins des citoyens est connue à travers différents blogs".
    Carlo Pavan, Nicola Pavan (Italie)

    Patrick Hoffmann (Allemagne)

    Patrick Hoffmann (Allemagne) - Everyville
    Patrick Hoffmann (Allemagne) - Everyville © La biennale di Venezia
    "A Everyville, l'urbanisme (au sens traditionnel) a échoué. L'urbanisme traditionnel consiste en un réseau complexe et des interactions entre les activités et les lieux. La cohérence de ces deux facteurs a formé notre prémonition de l'urbanité pendant des générations et peut être le dernier millénaire. Dans les développements urbains contemporains, comme Everyville, cette manière "révolutionnaire" de percevoir l'urbanité doit échouer car ces espaces sont déterminés par la dissociation de l'activité et de l'endroit. Ici, l'endroit est maintenant associé au temps".
    Patrick Hoffmann (Allemagne)

    Ilaria Vigorito, Alessandro Sperduti, Federica Russo, Laura Patrizi, Maria Cristina Orizzonte, Caterina Micucci, Luca Marinelli, Zaira Magliozzi, Federica Fava (Italie)

    Ilaria Vigorito, Alessandro Sperduti, Federica Russo, Laura Patrizi, Maria Cristina Orizzonte, Caterina Micucci, Luca Marinelli, Zaira Magliozzi, Federica Fava (Italie) - Everyville
    Ilaria Vigorito, Alessandro Sperduti, Federica Russo, Laura Patrizi, Maria Cristina Orizzonte, Caterina Micucci, Luca Marinelli, Zaira Magliozzi, Federica Fava (Italie) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Everyville résulte d'un étalement. Celui-ci est spontané, désorganisé, et éparpillé. Maintenant, imaginez un flux. Comme un système de connections fluides et de liens entre les différentes parties du corps, dans une ville, l'espace "entre", dégradé et sale, est ordonné, qualifié et régénéré par le flux. Ainsi, cet espace se transforme en un endroit où les relations, les expériences et les sentiments interculturels prennent vie. Chaque citoyen peut se sentir comme faisant partie d'un véritable système de communauté".
    Ilaria Vigorito, Alessandro Sperduti, Federica Russo, Laura Patrizi, Maria Cristina Orizzonte, Caterina Micucci, Luca Marinelli, Zaira Magliozzi, Federica Fava (Italie)

    Alessandro Bava, Luigi Alberto Cippini, Olivia Cicelyn Comneno, Nicola Vascellari

    Alessandro Bava, Luigi Alberto Cippini, Olivia Cicelyn Comneno, Nicola Vascellari - Everyville
    Alessandro Bava, Luigi Alberto Cippini, Olivia Cicelyn Comneno, Nicola Vascellari - Everyville © La biennale di Venezia
    "Des gens vivant dans des tunnels creusés dans les murs du square en déclin. Tout est condensé quelque part et raréfié autre part. les individus ont-ils besoin d'espace ? Ici, il y en a, qui en veut ?
    (...) La caractéristique de la ville est d'oublier les caractéristiques. (...) La stratégie du brouillard est l'absence de stratégie planifier, c'est l'héritage, "ce qui reste" de tous les programmes possibles. Tout se passe dans le square, subsidence de tout déchet formel et de tout excès de langage : le degré zéro de l'espace. Une nouvelle expérience de l'espace, un surplus de réalité ; l'absence est tout ce qui reste quand tout le reste est perdu"
    .
    Alessandro Bava, Luigi Alberto Cippini, Olivia Cicelyn Comneno, Nicola Vascellari

    Susan Massey (Etats-Unis)

    Susan Massey (Etats-Unis) - Everyville
    Susan Massey (Etats-Unis) - Everyville © La biennale di Venezia
    "La chaine Wal-Mart multiplie les magasins dans le Sud des Etats-Unis en développement, fonctionnant comme des rues principales à air-conditionné, avec des pharmacies, des salons de coiffure, des banques et bientôt des centre médicaux. Tous les dix ans, de nouveaux magasins sont construits pour satisfaire les programmes en constante évolution. Il est fréquent de voir à Everyville deux Wal-Mart vides à seulement deux miles du dernier programme de supermarché en date. Ces carcasses sont rarement réutilisées. Le programme propose la destruction visible et lente des anciens sites. En utilisant ce qui est là (les restes physiques) et la mémoire de ce qui était là (la situation locale), une "ruine rurale" est produite pour que le public fasse honneur à sa "rue principale" mobile".
    Susan Massey (Etats-Unis)

    Ming Thompson (Etats-Unis)

    Ming Thompson (Etats-Unis) - Everyville
    Ming Thompson (Etats-Unis) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Everyville est florissante. L'Etat de l'Indiana a voté une législation qui offre les bénéfices des taxes aux compagnies de télécom, et ce village sorti d'un terrain vague grandit. (...) Everyville est une ville instantanée, mais ni la communauté ni la construction d'un lieu ne peuvent se faire aussi vite. Pour un enfant ici, il n'y a pas d'histoire ou de variation sur laquelle construire une aventure ou comprendre le monde. Les maisons sont dénuées de caractère, et l'espace qui était déjà plat a été estompé et vidé. (...) je propose de se débarrasser de l'aspect nouveau et de la consistance d'Everyville, pour y réinsérer des morceaux de zones naturelles, d'étendues sauvages".
    Ming Thompson (Etats-Unis)

    Simonetta Rossetti, Thomas Bisiani (Italie)

    Simonetta Rossetti, Thomas Bisiani (Italie) - Everyville
    Simonetta Rossetti, Thomas Bisiani (Italie) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Everyville, aussi connue sous le nom d'alphabet city, n'est pas un endroit générique mais une ville avec une caractéristique spéciale qui lui donne une identité urbaine forte : chaque rue, avenue, ou square a un droit sur les lettres. C'est la première ville typographique city, où les lettres, dans un environnement en 3D, reflètent la signification de l'architecture. Les perspectives et points de repères visuels, ainsi que les espaces publics, sont dominés par les mots".
    Simonetta Rossetti, Thomas Bisiani (Italie)

    Andrea Cassi, Massimiliano Marian (Italie)

    Andrea Cassi, Massimiliano Marian (Italie) - Everyville
    Andrea Cassi, Massimiliano Marian (Italie) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Chaque ville, chaque image, chaque mot, chaque croyance, chaque espoir. Une matière liquide nous entoure. (...) Dans cette endroit, quelque chose est en mouvement, peut être des Madonnas atomiques, prêtes à exploser au premier regard".
    Andrea Cassi, Massimiliano Marian (Italie)

    Sangwook Park (Etats-Unis)

    Sangwook Park (Etats-Unis) - Everyville
    Sangwook Park (Etats-Unis) - Everyville © La biennale di Venezia
    "Les colonnes de la mémoire - la mémoire est une spatialité relative. La mémoire est ravivée à travers un index, comme un objet spécial ou un endroit. De nos jours, ces index de la ville naissent et disparaissent plus rapidement qu'avant. (...) Ce projet suggère la colonne digitale comme système de coordination".
    Sangwook Park (Etats-Unis)
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