82,6 % des installations électriques de plus de 15 ans présentent encore au moins une anomalie électrique © iStock-sommart
L'Association Promotelec vient de dévoiler les résultats du nouveau baromètre de l'Observatoire national de la sécurité électrique, qui fête ses 30 ans cette année. Basée sur l'analyse de 400.000 diagnostics électriques obligatoires (DEO) réalisés dans des logements construits avant 2009, cette étude confirme une tendance observée l'an dernier : 82,6 % des installations électriques de plus de 15 ans présentent encore au moins une anomalie électrique.
Ce chiffre, quasi identique à celui de l'édition précédente, illustre une stagnation préoccupante en matière de sécurité du parc résidentiel français.
Un parc immobilier à rénover pour accueillir les nouveaux usages
Une grande majorité du parc immobilier français repose sur des installations anciennes, souvent inadaptées aux besoins actuels. L'essor des pompes à chaleur, des équipements connectés, des bornes de recharge pour véhicules électriques ou encore des panneaux photovoltaïques sollicite fortement ces réseaux vieillissants. Face à ces évolutions, l'absence de modernisation du réseau électrique domestique peut provoquer des situations dangereuses : surchauffes, courts-circuits, électrisations, voire incendies.
La sécurité électrique, bien qu'indissociable de la performance énergétique, est une priorité dans les stratégies de rénovation. Pour Florence Delettre, Directrice Générale de Promotelec, cette édition 2025 du baromètre ONSE doit être un appel à la responsabilité collective : "
Si les campagnes de rénovation énergétique gagnent du terrain, elles laissent encore trop souvent de côté un aspect pourtant essentiel : la sécurité des installations électriques. Ce baromètre rappelle que l'électricité, bien qu'invisible, peut représenter un danger majeur dans des logements qui n'ont pas été conçus pour accueillir les usages modernes. L'habitat de demain sera électrique, durable et connecté. Il est donc essentiel que les occupants prennent conscience du rôle fondamental de l'installation électrique dans leur logement."
Des anomalies fréquentes et invisibles
Les anomalies relevées par les diagnostiqueurs sont nombreuses, mais surtout insidieuses : absence de mise à la terre, matériels vétustes ou inadaptés, risques de contact avec des éléments sous tension, défaillances de protection contre les surintensités, non-conformités spécifiques dans les pièces d'eau, etc.
Ces défauts ne sont pas de simples irrégularités techniques. Ils exposent les occupants à des risques bien réels. Chaque année, environ 3.000 personnes sont admises aux urgences après une électrisation accidentelle. Et malgré les efforts de prévention, on a recensé, en 2022, 34 décès accidentels par électrocution.
Fort heureusement, le nombre d'anomalies détectées par les DEO diminue avec les années de construction des logements : plus ils sont récents ou récemment rénovés, moins les installations électriques présentent d'anomalies.
L'impact d'un réseau défaillant
Les conséquences ne s'arrêtent pas aux blessures corporelles. En 2022, près de 238.000 dommages électriques ont été déclarés aux compagnies d'assurances. Plus largement, les incendies d'habitation - dont entre 20 et 35 % sont de source électrique - ont représenté 153.100 sinistres cette même année. Les sapeurs-pompiers sont intervenus à plus de 64.000 reprises pour des feux d'origine domestique.
A propos de l'association Promotelec : Créée en 1962, l'association Promotelec réunit des acteurs des filières électrique et bâtiment ainsi que des institutionnels et des associations de consommateurs. Elle a pour vocation de promouvoir la qualité des installations électriques dans le bâtiment en matière de sécurité électrique, confort, d'économies d'énergie et des nouveaux usages, tant dans le neuf que dans l'existant.