Investir à la montagne, quels choix possibles ?

    Publié le 20 décembre 2007 par L.P.
    Chalet à la montagne
    Chalet à la montagne © MAP
    Investir à la montagne... qui n'en a jamais rêvé ? Un petit chalet au pied des pistes de ski, au cœur d'un village alpin, que l'on occupe pendant la haute saison, sans se ruiner en location. Quelles sont les différentes options qui s'offrent à vous et comment faire son choix ? Eléments de réponses.
    Acheter, louer, investir... En matière d'immobilier à la montagne, différentes possibilités s'offrent à vous.
    Dans tous les cas, le plus important est de bien choisir son emplacement. Pour ça, Philippe Vigneron, président de la Fédération des promoteurs constructeurs d'Auvergne, conseille fortement "de faire précéder son acquisition par une période de location afin de mieux connaître les différents secteurs et l'environnement de sa future résidence principale". Il conseille aussi, dans le cas d'un investissement locatif, "de faire confiance à un promoteur local qui assure ensuite lui-même la gestion locative du bien et dont la connaissance du marché et du secteur géographique vous mettra à l'abri de toutes mauvaises surprises".

    Louer ou acheter ?

    Pour Yves Vannoye, agent immobilier à Chamonix, acheter à la montagne est "un investissement plaisir. Ça devient un investissement patrimonial seulement à très long terme". Alors, louer ou acheter, quel est le bon choix ? Tout dépend en fait de ce que vous souhaitez en faire. Pour Yves Vannoye, "louer est un acte ponctuel, qui laisse la possibilité de changer d'endroit à chaque fois", et qui n'oblige pas à aller à la neige tous les hivers.
    Selon Philippe Vigneron, "la solution égoïste est la location. La solution altruiste et patrimoniale reste l'acquisition, mais implique la relative sédentarisation de l'usage". Autrement dit, vous aurez un "chez-vous" à la montagne, mais pour le rentabiliser, il faudra jongler habilement entre les périodes de location et d'occupation.

    Tendance confort

    Selon Yves Vannoye, la tendance est aux biens "moyens", ni studio ni grand appartement, mais plutôt un compromis qui permet de disposer d'une "pièce de vie assez grande et confortable. On a dépassé les concepts de cages à poules des années 1980. A Chamonix, par exemple, les gens ne viennent pas forcément faire que du ski. Ils viennent aussi profiter des infrastructures et animations de la ville. Ils veulent profiter de leur séjour et privilégient donc les biens avec un certain volume".
    Côté Massif Central, Philippe Vigneron note qu'en Auvergne, "l'inconvénient de la relative faible altitude des montagnes devient un véritable avantage concurrentiel par la mixité d'usage été/hiver. Les Monts d'Auvergne sont aussi attractifs pour le ski de fond que pour le ski alpin ; mais aussi en été, pour la randonnée, le VTT, les lacs, le parapente... L'Auvergne, c'est un investissement sans commune mesure avec les stations frontalières de hautes montagnes mais avec un coût de gestion et d'entretien du bien immobilier accessible, financièrement et géographiquement, au plus grand nombre".

    Défiscalisation loi Demessine (ZRR)

    Pour vous aider à investir à la montagne, le gouvernement fait des efforts, via le dispositif de la loi Demessine sur les résidences de tourisme en zone de revitalisation rurale (ZRR). Cette loi vous donne droit à un bonus fiscal non négligeable : remboursement de la TVA et crédit d'impôt égal à 25 % du prix d'achat, dans la limite d'un plafond de 50.000 euros pour un célibataire, le double pour un couple marié. Vous avez un revenu du loyer garanti et en contrepartie, vous devez confier la gestion de votre bien pendant au moins 9 ans à l'exploitant de la résidence. Vous avez la possibilité d'utiliser le logement au maximum huit semaines par an.
    En 2016, le problème des logements "froids", c'est à dire des logements qui sortent du marché locatif car ils sont désuets, mal équipés, mal isolés, dans des résidences (ou tours) peu esthétiques, et non rénovés, persiste, au point que l'Alpes d'Huez met en avant qu'il ne compte que 10 000 sur 32 000 lits touristiques appelés chauds, lors de l'annonce d'un plan d'investissement important, permettant notamment de relier la station aux Deux Alpes. Le ministère du Tourisme estime qu'entre 2% et 3% des lits sortent chaque année du secteur marchand en montagne.
    En plus du coût élevé et croissant de rénovation des logements et résidences, le vieillissement des propriétaires, réduit les investissements dans les logements.
    Cela pénalise l'activité des entreprises de remontées mécaniques, par la baisse de la clientèle, lorsque les stations ne disposent pas d'assez de "logements chauds" pour accueillir des clients et met à mal l'équilibre fragile des exploitants à l'époque du réchauffement climatique.
    Nul doute que le sujet prendra une place grandissante pour les stations dans les prochaines années à l'heure ou elles connaissent d'importants investissements !
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