Marchands de listes : comment éviter les abus

    Publié le 6 octobre 2010 par Rouba Naaman
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    La Confédération étudiante se mobilise contre les marchands de listes, ces professionnels de l'immobilier qui mettent en contact propriétaires et locataires. Certains d'entre eux auraient fourni des listes obsolètes à des étudiants pour quelques centaines d'euros. L'ANIL met en garde contre ces pratiques, qui ne présentent aucune garantie. Les conseils pour éviter les abus.
    Trouver un logement dans Paris et sa région est compliqué, on le sait. En particulier pour les étudiants, aux revenus irréguliers voire inexistants. Lorsqu'en plus, ils sont confrontés à des professionnels de l'immobilier peu scrupuleux, le vase déborde. Samedi 2 octobre, la Confédération étudiante a envahi les locaux d'une agence immobilière de Charenton-le-Pont (94) qu'elle accuse de vente de listes obsolètes. Une action coup de poing pour dénoncer les pratiques parfois douteuses des vendeurs de listes.
    Selon le syndicat, de nombreux étudiants auraient été abusés par des vendeurs de listes. Ces professionnels de l'immobilier reconnus font l'intermédiaire entre les propriétaires bailleurs et les futurs locataires. Mais, à l'inverse des agents immobiliers, ils n'interviennent pas dans la réalisation de la transaction. Ils ne font que fournir les coordonnées des bailleurs aux locataires.

    Aucune garantie de trouver un logement

    Plus de 120 plaintes auraient été portées à la connaissance de la Confédération étudiante. Parmi elles, des listes vendues jusqu'à 400 euros, payables d'avance, alors qu'elles ne contiennent que 5 à 6 biens. Pire encore, elles ne sont pas toujours à jour, certains biens ayant déjà été loués. Impossible par ailleurs de récupérer les sommes versées si la recherche s'avère infructueuse...
    "On répète depuis longtemps que l'achat de listes ne garantit pas de trouver un logement" indique Isabelle Couëtoux du Tertre, directrice adjointe de l'Agence nationale d'information sur le logement (ANIL), interrogée par Maison à part. Elle rappelle que cette pratique n'est pas interdite, "mais elle est réglementée". Avant tout, vérifiez que l'interlocuteur a bien une carte professionnelle, qu'il soit agent immobilier ou vendeur de listes.

    Toujours signer une convention écrite

    Ensuite, le vendeur de listes doit détenir une convention écrite et signée des propriétaires. Ce papier contient les détails du contrat (durée, rémunération due par le bailleur) ainsi que les "modalités d'information de l'une ou l'autre des parties afin que les fichiers et listes soient tenues à jour" indique l'ANIL.
    Le client doit également signer une convention, comportant le montant de la rémunération, et le délai de réalisation de la transaction. Insistez pour qu'il y soit également indiqué le nombre d'annonces qui doivent être fournies, et les conditions de remboursement si le contrat n'est pas rempli. "Cette convention, c'est un engagement écrit et officiel du vendeur, et c'est indispensable" insiste Isabelle Couëtoux du Tertre. Le ministère de l'économie recommande par ailleurs d'y faire figurer un maximum de détails sur le bien recherché : surface, prix, localisation, étage, etc.

    Ne rien verser avant la signature du contrat

    Aucune somme d'argent ne peut être réclamée par le professionnel tant que cette convention n'a pas été signée par toutes les parties. "Surtout ne rien verser avant que l'accord ne soit conclu, cela évite les mauvaises surprises" rappelle la directrice adjointe de l'ANIL. D'ailleurs, les tarifs des vendeurs de listes doivent être affichés en vitrine s'ils ont pignon sur rue, ou dans leurs publicités. A défaut, renseignez-vous avant de signer quoi que ce soit.
    Enfin, certains vendeurs de listes ont également une activité d'agent immobilier. Pensez à éclaircir avec eux ce point avant de commencer à travailler ensemble, car les conditions de rémunération sont différentes. "Un agent immobilier classique ne touche aucun honoraire, tant que l'affaire n'est pas conclue, c'est-à-dire tant que le bail n'est pas signé" précise la directrice adjointe de l'ANIL.
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