Matelas, sommier : 7 conseils de pro pour bien choisir sa literie

    Mis à jour le 21 septembre 2020
    Date de publication et auteurs
    Publié le 21 mars 2011 par Rouba Naaman-Beauvais
    La literie, pièce maîtresse de la chambre, ne se choisit pas au hasard ! A chacun ses habitudes de sommeil, et donc son matelas. Pour trouver la literie qui vous convient, suivez les conseils de nos spécialistes et laissez-vous tomber dans les bras de Morphée...
    Nous passons près d'un tiers de notre vie à dormir. Le choix de la literie ne doit donc pas se faire à la légère ! Le matelas doit être ferme mais pas trop, suffisamment grand, soutenu par un sommier compatible... et bien sûr, confortable selon vos critères. La qualité de votre sommeil en dépend, et peut s'en trouver détériorée.

    La literie a une durée de vie limitée. "Changer de literie tous les dix ans est un bon rythme" estime le professeur Damien Léger, responsable du Centre du sommeil et de la vigilance à l'Hôtel-Dieu de Paris et président du Conseil scientifique de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). En effet, même un matelas de qualité s'use, et accumule au fil des ans sueur et acariens.

    Certains indices peuvent également vous encourager à changer votre literie : troubles du sommeil, mollesse du matelas, douleurs dorsales, etc. Selon une étude* récente, le "mal-dormir" concerne plus d'un Français sur 2 ! Un problème parfois majeur qui peut être résolu en changeant de literie. Vous êtes tentés ? Suivez nos conseils pour ne pas vous tromper.

    * Sondage Ipsos pour la Fondation Adova, août 2018.

    Choisir son matelas : les différentes technologies


    Chaque marque de literie propose une technologie bien à elle, au point que le choix est très large :
    • Les ressorts : cette technologie offre une très bonne ventilation du matelas ;
    • Les ressorts multispires : bonne ventilation également, et un meilleur soutien que les précédents ;
    • Les ressorts ensachés : idem, avec l'avantage non négligeable de vous permettre de bouger sans réveiller votre conjoint ;
    • Les combialvéolaires, parmi lesquels :
      • Les mousses classiques : pour un budget limité et un usage ponctuel, car elles sont peu fermes ;
      • Les mousses de polyuréthane : beaucoup plus fermes que les mousses classiques, c'est l'une des technologies les plus courantes ;
      • Les mousses à mémoire de forme : elles s'adaptent durablement à la forme de votre corps, ce qui limite le frottement et offre un soutien adapté. Mais ces modèles sont parmi les plus chers du marché, et laissent moins circuler l'air ;
      • Le latex : cette mousse à base d'hévéa est hypoallergénique et donne souvent une impression de plus grande fermeté.

    Comment choisir son matelas ?


    "Le plus important pour bien choisir sa literie, c'est d'aller l'essayer !" résume Gérard Delautre, directeur général de l'Association pour la promotion de la literie (APL), rencontré à l'occasion de la Journée du sommeil, organisée par l'INSV sous le patronage des Ministères de la santé et de l'éducation nationale. S'allonger au moins dix minutes sur le matelas permet de le tester de façon optimale. Un atout indéniable de la vente en magasin, par rapport à la vente de literie en ligne.

    "Le matelas est un mille-feuilles qui provoque des sensations", ajoute Jean-Marc Barbier, manager innovation du pôle ameublement à l'institut technologique FCBA. En effet, un matelas se compose de deux parties :
    • L'âme, qui soutient le corps, et qui intègre la technologie du matelas ;
    • La couche de surface, qui joue un rôle important dans la sensation de confort.
    "Plus le matelas est épais, plus il est enveloppant, et le ressenti sera forcément différent", décrypte Jean-Marc Barbier. Quid des différentes technologies de l'âme ? "Leur principale différence est dans leur réaction. Cela fait appel au ressenti personnel" explique Gérard Delautre. Autrement dit, chacun perçoit différemment chacune des technologies, en fonction de sa morphologie et de ses habitudes de sommeil, mais leur qualité est équivalente. "La qualité globale des produits a beaucoup évolué ces dernières années", estime Jean-Marc Barbier, qui travaille sur la certification CTB Literie.

    Choisissez donc le matelas qui convient le mieux à votre physique... et à votre porte-monnaie ! Et osez sortir de vos habitudes : "la nature humaine mémorise le confort du matelas, on va donc avoir tendance à rechercher le même confort", ajoute Jean-Marc Barbier. Il faudra donc prendre sur vous, et tester également des modèles différents de votre matelas actuel.

    N'oubliez pas que la literie que vous quittez s'est adaptée à votre corps : le nouveau modèle vous paraîtra donc forcément inconfortable, au moins les premières secondes. Persévérez et multipliez les essais dans le magasin - et prévoyez quelques heures sur place, pour bien choisir !

    Matelas : un modèle ferme... mais pas trop !


    "La fermeté est souvent le seul argument mis en avant pour qualifier un matelas" regrette le professeur Léger. Un bon matelas doit pourtant être ferme sans être dur, car "mieux on est soutenu, moins on bouge, mais le lit doit rester accueillant" insiste le professeur.

    On choisit souvent un matelas très ferme, en espérant que sa durée de vie sera ainsi plus longue. Une fausse idée, selon Gérard Delautre. "Il y a trente ans, on conseillait de placer une planche en bois sous les matelas. Aujourd'hui on sait que c'est une erreur". Sur un lit trop rigide, les parties en relief (épaule, hanches, etc.) sont mal irriguées.

    Pire encore : choisir un matelas trop ferme pourrait vous décevoir ! "La notion de fermeté est ancrée dans l'esprit du consommateur, comme un signe de qualité. Or certains le regrettent par la suite", estime Jean-Marc Barbier. L'expert ose une comparaison amusante, mais limpide : "un matelas, c'est comme une paire de chaussures, on doit s'y sentir bien dès l'achat ! Il ne faut pas que le produit commence à se dégrader pour devenir confortable".

    En revanche, sur un matelas trop mou, le dos n'est pas correctement soutenu, ce qui peut causer de nombreuses douleurs dorsales. Les coussins et traversins jouent également un rôle important pour un bon soutien cervical.

    Le conseil à retenir : Allongé sur le dos, si vous arrivez à passer une main sous les reins, le matelas est trop ferme. Allongé sur le côté, si votre coude s'enfonce, le matelas est trop mou.
     

    Comment choisir un matelas de qualité ?


    Lorsque vous avez défini la technologie qui vous convient le mieux, reste à comparer les produits entre eux pour choisir le modèle idéal pour vous.

    "Attention aux matelas bon marché et synthétiques, qui n'absorbent pas l'humidité ou qui respirent mal" insiste le professeur Léger. Pour bien dormir, la température du corps doit baisser d'un degré. Une bonne literie favorise cette légère chute de température. Si vous optez pour un matelas en mousse, préférez une mousse avec une masse volumique importante.

    La certification CTB Literie peut vous aider à choisir un matelas de qualité. "Les produits sont éprouvés pour simuler un usage quotidien : écrasement, chauffage, humidité, etc. Pour le consommateur, c'est un moyen simple de s'assurer que le produit dépasse un certain niveau de qualité, et qu'il répond à des critères de durabilité et de confort", nous explique Jean-Marie Barbier.

    Literie : la taille compte !


    Un matelas double se teste à deux ! En effet, chaque personne a une corpulence et des habitudes de sommeil différentes.

    "La surface est un grand problème : la population française grandit, certains couples ne peuvent pas se retourner sans réveiller l'autre... Cela peut être une source de troubles du sommeil" regrette le professeur Léger. Choisissez donc pour un lit à votre taille, quitte à réorganiser la chambre pour faire rentrer un lit en 160 cm à la place de l'ancien en 140 cm.

    Préférez également un matelas à indépendance de couchage (les deux parties du matelas bougent séparément) ou, mieux, si votre budget vous le permet, deux matelas simples (largeur 80 ou 90 cm) au lieu d'un double, accolés et installés sur un sommier unique.

    A chaque matelas son sommier


    Si vous changez de matelas, changez également de sommier, car celui-ci s'use tout autant, et soutient un tiers de la charge. "Un sommier trop vieux abîmera un matelas neuf deux fois plus vite !" explique Gérard Delautre, qui déplore que l'on vende aujourd'hui deux fois plus de matelas que de sommiers.

    "Les modèles de sommiers ont beaucoup évolué en peu de temps", analyse Jean-Marc Barbier. Aujourd'hui, tous les modèles ou presque prennent l'allure de sommier tapissier (recouverts de tissus), mais il en existe plusieurs types, et plusieurs technologies :
    • Les sommiers fixes : les plus classiques. Avec les technologies suivantes :
      • Les sommiers à ressorts : ils offrent beaucoup de souplesse au couchage ;
      • Les sommiers à lattes : composés de traverses de bois rigides, ils permettent une bonne ventilation ;
      • Les sommeris à lattes flexibles : les lattes en bois et fibres de verre permettent une flexibilité de la souplesse.
    • Les sommiers articulés : motorisés, ils permettent de relever le dossier, pour lire par exemple, mais aussi de relever légèrement les jambes, un atout si vous souffrez de problèmes de circulation. Là encore, plusieurs technologies :
      • Les sommiers à plots : ces plots s'enfoncent de manière indépendante, comme les ressorts ensachés, pour permettre un quasi indépendance des deux parties du sommier ;
      • Les sommiers à lattes flexibles.
    • Les sommiers avec rangement intégré : très pratiques pour gagner un maximum de place dans une chambre.

    Pour bien choisir votre sommier, fiez-vous... à votre matelas ! Les deux éléments vont par paire, et le fabricant conseille toujours un sommier pour aller avec votre matelas. "Choisissez-le de la même marque que le matelas, pour être sûr que les technologies sont compatibles" insiste Gérard Delautre. Par ailleurs, certains fabricants refusent de faire jouer leur garantie sur le matelas si le sommier n'est pas de la même marque...

    Le conseil à retenir : Ne posez jamais votre matelas à même le sol ! Cela l'empêcherait complètement de respirer.
     

    Entretien : simple mais important


    Votre toute nouvelle literie, vous souhaitez la garder le plus longtemps possible. Alors ne négligez pas l'entretien ! L'ennemi n°1 de la literie ? L'humidité, car elle peut entraîner le développement de moisissures et d'acariens.

    Ventilez le matelas au moins une fois par jour, en ne faisant pas le lit immédiatement, et aérez également la chambre, pour limiter la pollution de l'air intérieur. Changez les draps très régulièrement, pour la même raison.

    Passer l'aspirateur à même le matelas de temps à autres permet de limiter les allergènes, la poussière et le développement des moisissures. Attention, toutefois, "à ne pas utiliser une brosse trop agressive, qui pourraît abîmer les fibres du matelas", prévient Jean-Marc Barbier. Pensez aussi à retirer le matelas pour nettoyer aussi le sommier, au-dessus et en dessous, afin d'élimiter réellement toute la poussière.

    "L'idéal reste le nettoyage à sec... ou à défaut, le nettoyage de la housse si elle est amovible" précise Gérard Delautre. Préférez donc un matelas déhoussable dans l'absolu.

    Quant aux oreillers, "il faut les nettoyer tous les six mois" indique le professeur Léger, qui conseille également de retourner le matelas régulièrement, si le modèle le permet.

    Les alèses, qui protègent le matelas, peuvent aussi l'empêcher de respirer, voire le faire moisir ! Evitez donc les alèses en plastique, ou choisissez-en une respirante. "Pour les mêmes raisons, n'oubliez pas d'enlever le plastique d'emballage du matelas !" explique Gérard Delautre en riant de cette erreur que font pourtant beaucoup de ménages...
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