Le prix de l'électricité a bondi ces dernières années, augmentant de 26,5% sur l'année 2023 et de 9,8% en 2024. Bien que les tarifs réglementés du kilowattheure (kWh) aient baissé de 15% en février de cette année, l'UFC Que Choisir a dit craindre une hausse de 19% en 2026 en raison d'un nouveau mode de calcul des tarifs, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Un contexte instable qui s'inscrit dans la durée et pousse des consommateurs à se tourner vers des alternatives comme les panneaux photovoltaïques. D'après un avis de l'Agence de la transition écologique (ADEME) datant du 29 janvier 2025 portant sur le marché de l'autoconsommation individuelle photovoltaïque, le nombre d'installations a bondi de 54 % entre 2023 et 2024. "Il y a une volonté de maîtriser sa facture et d'avoir une certaine indépendance énergétique", explique Audrey Zermati, Directrice stratégie et relations externes du groupe Effy.

Augmenter la valeur patrimoniale de son bien

Autre argument, financier toujours, le patrimoine, puisque les panneaux photovoltaïques vont en effet valoriser le logement. "Vous pouvez garantir à votre acheteur que sa facture d'électricité sera moins élevée. Et pour lui, ça ne sera que du bénéfice puisqu'il n'aura pas fait l'investissement initial." Les panneaux sont généralement garantis 20/25 ans (5 ans pour les onduleurs), et ont une durée de vie estimée entre 30 et 40 ans. Autant d'arguments à faire valoir au moment de la revente. Si en France, le parc électrique est relativement décarboné, la pose de panneaux photovoltaïques s'inscrit tout de même dans une logique environnementale plus vertueuse puisqu'elle pourra se substituer à d'autres équipements au gaz par exemple, en exploitant une énergie 100% décarbonée et renouvelable.

Mener ses propres recherches

Avant de pouvoir profiter de ces baisses de factures, le particulier va devoir mettre sur pied son projet. La première étape consiste à se renseigner sur internet. Le site Photovoltaïque info de l'association Hespul (soutenu par l'ADEME) concentre une importante manne d'informations sur le sujet. "Chez Effy, nous pouvons aussi le faire. Le particulier va nous décrire son projet, et nous allons être en mesure d'évaluer à distance le projet, en étudiant la consommation et les habitudes de consommation, la présence ou non d'une voiture électrique... Pour orienter vers la meilleure solution en termes de puissance de panneaux (entre 3 kilowatt-crête (kWc) à 9 kWc généralement) pour couvrir une partie de sa consommation". Le particulier peut également consulter les espaces conseil du service public France Rénov'.

Choisir son professionnel

Une fois que les contours du projet ont été définis, le particulier va pouvoir se rapprocher des professionnels, et établir ou faire établir des devis auprès de professionnels. Attention, ils devront être certifiés RGE QualiPV. Et ce, pour des questions assurantielles et afin de pouvoir bénéficier des aides et faire de la revente à EDF. Cette qualification garantit en outre que l'entreprise a les compétences techniques nécessaires et respecte les normes de pose. A noter qu'il est obligatoire de déposer une déclaration préalable de travaux (DP) en mairie pour s'assurer que l'installation respecte les règles d'urbanisme locales.

Opter ou non pour des batteries ?

Mais aujourd'hui, avec des panneaux solaires, il peut être plus avantageux de stocker l'électricité produite dans des batteries plutôt que de la revendre. Avant mi-mars, EDF rachetait le surplus à 12,7 centimes par kilowattheure, ce qui était intéressant, car le coût de revient de l'électricité solaire produite chez soi est d'environ 9 centimes par kilowattheure, quand l'électricité achetée sur le réseau est d'environ 20 centimes par kWh. Mais maintenant, le tarif de rachat a fortement baissé à 4 centimes, rendant la revente encore moins intéressante. Donc mieux vaut stocker son énergie solaire pour la consommer plus tard, plutôt que de la revendre à bas prix et devoir en racheter au prix fort. D'où l'importance également de dimensionner son installation en fonction de sa consommation et de ses besoins, plutôt qu'en fonction d'une hypothétique revente.

Quel budget prévoir ?

Si le coût des panneaux photovoltaïques a baissé au fil du temps, cela reste un investissement important de plusieurs milliers d'euros. Il est difficile de donner une estimation juste du coût, sans devis de professionnels, car de nombreux facteurs, évoqués plus haut, entrent en considération. Audrey Zermati se risque toutefois à donner une fourchette "Entre 6.000 euros et 15.000 euros, rentabilisée en 8 à 10 ans". A noter qu'il est possible d'évaluer la rentabilité de son projet sur le site evaluer-mon-devis.photovoltaique.info.

Des aides disponibles

Les panneaux photovoltaïques ne sont pas éligibles à MaPrimeRénov'. Mais pour amortir une petite partie de l'investissement de départ, les particuliers peuvent solliciter une prime à l'autoconsommation délivrée en une seule fois, dont voici le barème : 240 € pour les installations de 3 kWc ; 360 € pour les installations de 4,5 kWc ; 480 € pour les installations de 6 kWc ; 720 € pour les installations de 9 kWc. La TVA pour la mise en place de panneaux photovoltaïques de moins de 9 kWc sera réduite à 5,5% à partir du 1er octobre 2025.

Quelle maintenance ?

"Il n'y a pas d'entretien particulier", assure Audrey Zermati. Néanmoins, il peut s'avérer nécessaire de nettoyer à l'eau claire les panneaux une à deux fois par an, pour retirer la poussière, les pollens, fientes ou feuilles qui pourraient réduire les performances. L'onduleur - qui sert à transformer l'électricité produite en courant continu par les panneaux solaires en courant alternatif - permet pour certains modèles de suivre la consommation en temps réel et ainsi, détecter tout dysfonctionnement éventuel d'un module.