Pourquoi et comment faut-il ventiler son logement ?

    Publié le 4 octobre 2021 par Lucien Brenet
    Polluants, humidité, poussières... Pour garantir une bonne qualité de l'air dans votre maison, le renouvellement de l'air est indispensable et obligatoire ! Mais seul un équipement adapté permet de garantir un environnement sain qui préservera votre santé et votre confort. Petit tour d'horizon des solutions qui s'offrent à vous.
    Ventiler, qu'est-ce que cela veut dire ? Cette action consiste à faire pénétrer de l'air "neuf" dans les pièces de vie de votre logement et à expulser l'air vicié. Qu'il s'agisse d'une maison individuelle ou d'un logement en habitat collectif, en neuf ou dans l'ancien... tous ont besoin d'une bonne ventilation pour préserver votre santé et celle de votre logement.

    Ventiler pour évacuer les risques


    Et ce n'est pas peu dire ! En intérieur, l'air est en moyenne huit fois plus pollué qu'à l'extérieur. Particules fines émises lors de la cuisson d'aliments, fumée de cigarette, CO2 émis par votre chaudière ou par votre respiration, composés organiques volatiles (COV) type formaldéhyde émanant du mobilier, des peintures ou des colles... Autant de composés chimiques qui représentent un réel danger.

    "Une maison qui n'est pas ventilée va conserver l'air vicié, mais aussi l'humidité, ce qui entraîne de nombreux risques. Il faut donc renouveler l'air en continu et faire entrer de l'air neuf depuis l'extérieur" insiste Aurélie Peneau, chef de groupe marketing Aldes.

    Et la condensation n'est pas non plus à prendre à la légère. En plus d'être une source d'inconfort, elle peut endommager votre intérieur en dégradant menuiseries et peintures. Elle favorise aussi l'apparition de moisissures, pouvant provoquer des pathologies comme des allergies ou de l'asthme.

    Comment repérer une humidité excessive ? C'est simple : les murs et vitrages sont embués, des traces de moisissures apparaissent dans les pièces les plus exposées (cuisine, salle de bains), des odeurs deviennent persistantes, les murs s'écaillent... Si tel est le cas dans votre logement, il est temps d'investir dans un bon système de ventilation.

    Mais pourquoi investir quand on peut ouvrir ses fenêtres ? Déjà, parce que l'efficacité réelle de cette méthode est difficilement mesurable. Ensuite, "ouvrir les fenêtres peut paraître efficace, mais seulement à un point A et un instant T. L'effet s'annule une fois les fenêtres refermées. Tandis que la ventilation mécanique va continuellement renouveler l'air et ce, dans l'ensemble du logement" détaille Aurélie Peneau.

    Gregory Roche, chef de produit ventilation habitat individuel chez Atlantic ajoute que "le gros inconvénient, c'est aussi qu'on ne peut pas ouvrir ses fenêtres toute la journée, et en hiver ce n'est tout simplement pas possible..." Reste à choisir la solution mécanique. Ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux ou double flux, Extracteurs individuels... les solutions sont nombreuses.

    VMC : bien choisir son système de ventilation
    VMC : bien choisir son système de ventilation © iStock
     

    VMC simple flux


    La VMC simple flux occupe la première marche du podium, et de très loin puisqu'elle équipe près de 95% des logements français. Le principe : l'air extérieur entre dans les pièces de vie par des grilles d'entrée d'air, installées dans le châssis des fenêtres par exemple. L'air intérieur est ensuite extrait des pièces humides (salles de bain, cuisine...) via des bouches d'extraction. Ces dernières sont reliées à un caisson muni d'un ventilateur qui va renvoyer l'air vicié à travers un réseau de gaines pour l'expulser en toiture.

    Il existe plusieurs types de VMC simple flux.
    • La première est dite "autoréglable". Simple à mettre en œuvre, elle souffre d'un problème majeur : son débit est continu, et bien qu'efficace, ce système entraîne d'importantes déperditions d'énergie. L'air venant directement de l'extérieur, il fera entrer du froid en hiver et du chaud en été, augmentant de fait les besoins en chauffage et en climatisation.
    • Vient ensuite la VMC simple flux dite "hygroréglable" qui règle, au moins en partie, les problèmes de son homologue autoréglable. Avec cet appareil, le flux n'est pas continu et varie en fonction de l'humidité du logement. En somme, l'air sera renouvelé si nécessaire.
    "Ce sont des bouches hygroréglables qui calent leur débit sur l'humidité du logement. Plus l'air du logement est sec, plus elles vont réduire leur débit, et inversement. En maison individuelle, le caisson est installé dans les combles et est relié aux différentes bouches présentes dans les pièces techniques. L'air vicié est renvoyé à l'extérieur par un chapeau de toiture" détaille Grégory Roche.

    Combien ça coûte ? Pour une VMC simple flux, comptez entre 1.000 et 1.500 euros, livraison et installation comprises.

    A noter : les VMC simple flux sont exclues du dispositif d'aide MaPrimeRénov'. Néanmoins, les VMC simple flux hygroréglables équipées d'un moteur basse consommation sont éligibles au Certificat d'économie d'énergie (CEE).

    VMC double flux


    Les pertes de chaleur liées au renouvellement d'air représentent 20 % des dépenses énergétiques d'un logement. Or, la VMC double flux permet de réduire jusqu'à 15% la facture de chauffage, en plus de réduire l'inconfort en hiver. Comment ?

    Contrairement à une VMC simple flux, le système permet, par le biais d'un échangeur, de récupérer la chaleur (calories) de l'air vicié pour la transférer à l'air soufflé, sans que les deux ne se mélangent. L'air vicié est extrait dans les pièces de service (cuisine, salle de bains, WC...), tandis que l'air soufflé est envoyé dans les pièces principales : salon, salle à manger, bureau, chambre... Ce qui permet de préserver le confort, été comme hiver.

    A noter que des filtres dans les entrées d'air font barrière aux pollens et autres allergènes. Des VMC double flux hygroréglables existent également.

    Le double flux n'a cependant pas que des avantages. Son long réseau de gaines, nécessaire pour acheminer l'air vicié et l'air neuf, demande beaucoup d'espace. Ces systèmes conviendront donc mieux aux logements neufs, puisque les plans intègrent directement le passage des gaines.

    Combien ça coûte ? Une VMC double flux coûte environ 6.000 euros, livraison et installation comprises. Cependant, "elle se développe beaucoup grâce aux aides. En fonction de ses revenus, un particulier peut bénéficier jusqu'à 4.000 € dans le cadre de MaPrimeRénov'" précise Grégory Roche. A quoi peuvent s'ajouter 400 € de CEE.


    La ventilation mécanique ponctuelle (VMP)


    Autre solution pour ventiler son intérieur, notamment en rénovation, la ventilation mécanique ponctuelle (VMP). Ici, pas de gaines à tirer, les pièces disposent toutes de leur petit extracteur d'air. Chacun embarque un ventilateur qui va rejeter l'air vers l'extérieur, tandis que l'air extérieur entre part des grilles d'aération.

    Là encore, attention aux déperditions d'énergie !

    Combien ça coûte ? Comptez environ 300 euros avec l'installation et la fourniture.


    Installer et entretenir son système de ventilation


    Un bon bricoleur pourra toujours installer lui-même son système de ventilation. Mais il est conseillé de se rapprocher d'un professionnel qualifié, afin d'éviter les mauvaises surprises. Le matériel employé par le professionnel doit en effet être certifié NF, au minimum, pour s'assurer de bons rendements, une plus faible consommation électrique, de meilleures performances acoustiques et de plus faibles taux de fuites externes du caisson.

    Côté entretien, selon les systèmes, il est impératif de nettoyer au moins une à deux fois par an la turbine du ventilateur et les entrées d'air, ainsi que les bouches d'extraction. Il est conseillé de demander un réglage et un nettoyage de l'équipement tous les trois ans, réalisé cette fois, par un professionnel.


     
    Des logements mieux isolés mais... moins sains ?

    Exigences réglementaires obligent, les logements sont de mieux en mieux isolés et étanches à l'air, ce qui empêche toute ventilation naturelle. D'où la nécessité de ventiler mécaniquement. Nécessité devenue d'ailleurs obligation depuis l'arrêté du 24 mars 1982 relatif à l'aération des logements.

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